Accueil 5 DDRS 5 Agriculteurs et vétérinaires : des vocations durables

Agriculteurs et vétérinaires : des vocations durables

L’agriculture biologique : un enseignement à redécouvrir La définition communément admise pour l’agriculture biologique est…
Publié le 3 février 2011
Partager l'article avec votre réseau

L’agriculture biologique : un enseignement à redécouvrir
La définition communément admise pour l’agriculture biologique est la suivante : un système de production agricole basé sur le respect du vivant et des cycles naturels, qui gère de façon globale la production en favorisant la biodiversité, l’activité biologique des sols et les cycles biologiques d’un écosystème modifié par l’Homme.

Pour atteindre ces objectifs, les agriculteurs biologiques s’interdisent (et excluent réglementairement) l’usage d’engrais chimiques de synthèse et des pesticides de synthèse, ainsi que d’organismes génétiquement modifiés qui sont les outils de l’agriculture dite conventionnelle. En lieu et place, les agriculteurs biologiques pratiquent la rotation des cultures, la polyculture, la lutte biologique (confusion sexuelle, introduction d’insectes prédateurs des parasites..), le travail mécanique des sols et utilisent des engrais vert (purin d’ortie et compost) pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites.

Enfin l’agriculture biologique se caractérise aussi par le fait que l’épithète « biologique », ou son abréviation « bio » impliquent une certification attribuée correspondant à des normes et à des cahiers des charges, et que le mot est, souvent, légalement protégé. Plusieurs labels internationaux de reconnaissance pour ce type d’agriculture ont été définis.

Depuis une trentaine d’années le débat est rude entre partisans de l’agriculture biologique et détracteurs lorsqu’il est question de la capacité de cette dernière à assurer la sécurité alimentaire de la population mondiale. Force est de constater qu’un certain nombre d’idées reçues circulent toujours sur l’agriculture biologique : les rendements obtenus avec cette dernière seraient moindre par exemple. Or les scientifiques n’ont pas encore pu trancher cette question. Dans certains cas, avérés, les rendements peuvent être comparables à ceux de l’agriculture intensive avec des bénéfices supplémentaires en termes de biodiversité notamment, ainsi que le décrit cet exemple étonnant.

Si les scientifiques n’ont encore pu harmoniser leurs points de vue c’est notamment parce que la recherche dans le domaine de l’agrobiologie a pris un certain retard. En France, par exemple, l’INRA, créé après le Seconde Guerre mondiale pour donner à la profession agricole les moyens techniques d’assurer l’autonomie alimentaire du pays, s’est fortement engagé à ses débuts aux côtés de l’industrie chimique pour développer l’agriculture intensive que nous connaissons aujourd’hui. Entre 1945 et 2000 les scientifiques et les agrobiologistes ont donc vécu une longue période d’incompréhension. Depuis la fin des années 90, l’INRA a décidé de relever le défi et développe des programmes de recherche dans ce domaine.

Ce retard concerne aussi l’enseignement de l’agriculture biologique dans les études supérieures. Martial Saddier, dans son rapport au Premier ministre sur l’agriculture biologique en juin 2003, relevait l’existence, dans l’enseignement agricole français et dans les organismes professionnels, de formations des agriculteurs aux pratiques de l’agriculture biologique mais celles-ci avaient souvent un caractère modulaire ou optionnel. Toujours selon Martial Saddier, rendre la formation à l’agriculture biologique obligatoire dans les établissements d’enseignement supérieur concernés par le domaine agricole était une priorité.

La note de service DGER/SDPOFE/N2008-2081 en date du 27 juin 2008 déclinait la prise en compte de l’agriculture biologique dans l’enseignement agricole en conformité avec le plan «Agriculture biologique : Horizon 2012 » : A compter de septembre 2008, l’approche du mode de production « Agriculture biologique » devait être confortée dans tous les référentiels de formation en cours de rénovation ou existants, avec un objectif de généralisation pour 2012.

Qu’en est-il en 2011 ? Au sein des membres de la CGE, quelques écoles d’ingénieurs proposent un module ou des interventions sur le thème de l’agriculture biologique, c’est le cas d’AgroParisTech, de l’ISARA Lyon, d’AgroCampus Ouest à Rennes, de Montpellier SupAgro ou encore de l’ENSAT Toulouse (liste non exhaustive) ; mais, semble-t-il, seule VetAgro Sup propose une licence professionnelle en agriculture biologique sur son site de Clermont-Ferrand.

Au niveau européen, la France accuse toujours un certain retard vis-à-vis de bon nombre de pays surtout au regard de son potentiel agricole. Des pays comme l’Allemagne, le Danemark, la Grande-Bretagne, la Suisse et les Pays-Bas ont tous des chaires consacrées à l’agriculture biologique qui délivrent des diplômes de niveau ingénieur.

Partager l'article avec votre réseau
Loading...