Accueil 5 Du côté des écoles 5 Comment définir l’ouverture sociale d’une école ?

Comment définir l’ouverture sociale d’une école ?

Anne Stéfanini : Il s’agit de lever les barrières financières ou sociales pouvant empêcher l’accession…
Publié le 22 avril 2014
Partager l'article avec votre réseau

Anne Stéfanini : Il s’agit de lever les barrières financières ou sociales pouvant empêcher l’accession à des études supérieures, pour permettre à chacun d’avoir la possibilité d’entrer dans la formation souhaitée. Mais il s’agit aussi de donner à tous les meilleures chances de réussite une fois entrés dans l’école, et en terme d’insertion professionnelle.
Les écoles de management ont l’image d’établissements sélectifs, où les études sont onéreuses. L’ouverture sociale y est pourtant de plus en plus réelle. Nous devons faire passer ce message dans les lycées et auprès du grand public car l’autocensure et/ou la méconnaissance des dispositifs existants freinent encore trop de vocations.

Comment peut-on prendre la mesure de l’ouverture sociale d’une école ?
AS: L’ouverture ne se limite pas au taux de boursiers calculé sur la base des étudiants en temps plein. Certains classements des grandes écoles établis par les médias prennent malheureusement ce raccourci et cantonnent l’ouverture sociale au nombre de boursiers. Il existe toute une panoplie de dispositifs mis en place par les écoles de commerce qui contribuent à cette ouverture. L’apprentissage en fait partie, même s’il ne doit pas être choisi uniquement pour des raisons financières car c’est un cursus exigeant. A Novancia, 29% des étudiants sont apprentis.

Quels sont les dispositifs mis en place à Novancia ?
AS: L’ouverture sociale intervient dès le recrutement. Dans le cadre des deux banques d’épreuves dont nous faisons partie (Atout+3 pour le Bachelor et Passerelle 2 pour le Master), le concours est gratuit pour les boursiers, et ces derniers payent moitié prix pour l’oral. Pour passer le concours Atout+3 par exemple, un étudiant débourse 15 euros par école. Ça permet de lever certains freins. L’école a par ailleurs intégré le dispositif Passerelle Ascension sociale, voie d’admission à niveau bac destinée aux lycéens de Terminales STG, L, S et ES issus de milieux modestes et ayant de bons résultats scolaires.
Nos critères de recrutement laissent également une large place à l’ouverture sociale puisque les candidats ne sont pas seulement jugés sur des critères académiques mais beaucoup plus sur leur motivation. Nous évaluons leur potentiel et l’adéquation de leur projet professionnel au cursus proposé par l’école. Nous accueillons des profils très variés. C’est une vraie richesse à laquelle nous tenons beaucoup. Ayant des parcours différents, ils peuvent ainsi confronter leur vision et leurs idées. C’est particulièrement important en regard de la pédagogie par projets mise en œuvre dans nos programmes, et qui bénéficie de cette diversité dans les travaux de groupe.
Dans les faits on s’aperçoit que moins de 50% de nos étudiants ont un parent référent cadre.
Un budget d’exonération des frais de scolarité existe afin d’aider les familles en difficultés à supporter le coût des études de leur enfant. A cela s’ajoutent bien sûr les bourses : 10% environ des étudiants en temps plein bénéficient d’exonérations et(ou) de bourses du CROUS.
Depuis cette année, le Club DCF Premier, regroupant les directeurs commerciaux des plus grandes entreprises françaises, a également lancé une bourse afin d’encourager les futurs diplômés de Novancia Business School Paris à s’engager dans des carrières commerciales de haut niveau. Des étudiants de Master sont ainsi sélectionnés sur critères sociaux, sur leur parcours et leur projet professionnel, et se voient attribuer une bourse de 1 500 €, déductible de leurs frais de scolarité.
Enfin, l’école négocie avec les banques afin d’obtenir le meilleur taux pour le prêt étudiant.

Vous avez également lancé un dispositif pour faciliter le cumul emploi/études ?
AS: Novancia a effectivement lancé un dispositif original permettant aux étudiants d’exercer une activité en parallèle de leurs études. Ce dispositif, testé depuis la rentrée 2012 par une trentaine d’étudiants en deuxième année de Bachelor, sera accessible dès la première année à partir de la rentrée 2014. Les étudiants qui optent pour ce dispositif bénéficient d’un emploi du temps aménagé. Ils ont cours tous les matins et sont en entreprise l’après-midi (15 à 25h de travail hebdomadaire). Un tuteur au sein de l’école les accompagne. Il veille au bon déroulement du contrat, dans le respect du rythme de l’étudiant, afin que sa vie professionnelle ne mette pas en péril sa réussite académique. C’est le risque lorsque les étudiants sont livrés à eux-mêmes et mènent deux vies de front…

L’obligation de séjours à l’étranger n’est-elle pas un frein à l’ouverture sociale ?
AS: Les familles doivent être vigilantes sur ce point et bien se renseigner en amont pour savoir comment s’organisent ces séjours. Ils peuvent être de 2 types : st ages en entreprise ou séjours académiques. Dans ce dernier cas, s’ils sont régis par un véritable accord d’échange, l’étudiant n’aura, sauf exception pour certains pays, rien à payer en plus des frais de scolarité de son école française. Il aura juste les frais de voyage et de vie sur place à sa charge, sachant que le coût de la vie est très différent d’un pays à l’autre. Certaines écoles ont d’autres types d’accords pour lesquels il faut payer en plus. C’est donc un paramètre à avoir en tête au moment de choisir son école !


Anne Stéfanini
Directeur de Novancia

Anne Stéfanini :

Directeur de Novancia depuis janvier 2011, Anne Stéfanini a débuté sa carrière dans le privé, et a notamment été attachée à la Direction financière puis à la Direction Générale d’une filiale du Groupe Compagnie Générale d’Electricité. En 1989, elle rejoint la Chambre de commerce et d’industrie de Paris en tant que responsable de l’ingénierie de formation pour les entreprises d’ESCP Europe (alors Groupe ESCP). Elle rejoint ensuite NEGOCIA, ancêtre de Novancia avant sa fusion avec Advancia, puis prend la direction de Gobelins, l’école de l’image, et de l’ESIV (Ecole Supérieure des Industries du Vêtement) en 1997. En 2004, elle devient Directeur de l’enseignement de la CCIP, aux côtés de Xavier Cornu, Directeur Général Délégué de la CCIP, chargé de l’enseignement recherche formation. A ce titre, elle a contribué à la formalisation de l’engagement éducatif des 11 écoles de la CCIP et à sa mise en œuvre à travers la création du CIRPP (Centre d’Innovation et de Recherche en Pédagogie de Paris). Elle a notamment supervisé les missions de développement commercial et de communication de la mission formation de la CCIP ainsi que la direction de son CFA. Anne Stéfanini est diplômée de l’ESCP.

Novancia Business School Paris :

Novancia est une grande école de la CCI Paris Ile-de-France dédiée au Business Development. Née de la fusion d’Advancia, positionnée sur l’entrepreneuriat, et de Négocia, spécialisée dans le commercial, elle capitalise sur les expertises de ces 2 écoles et sur leurs points forts en termes de pédagogie, recherche, partenariats à l’étranger, débouchés… Novancia accorde une place particulière, tant dans ses activités de recherche que dans ses enseignements (formation initiale + formation continue), à la détection et à la mise en œuvre d’opportunités pour développer le business. www.novancia.fr

Partager l'article avec votre réseau
Loading...