Accueil 5 Formation & Carrières 5 Créer de nouveaux espaces physiques et digitaux adaptés aux pédagogies nouvelles

Créer de nouveaux espaces physiques et digitaux adaptés aux pédagogies nouvelles

Lorsque l’on parle d’innovation pédagogique, on s’attache surtout aux méthodes et pratiques de transmission des…
Publié le 10 juin 2017
Partager l'article avec votre réseau

Lorsque l’on parle d’innovation pédagogique, on s’attache surtout aux méthodes et pratiques de transmission des savoirs et des compétences. Le design des cours et des activités d’apprentissage occupe la place centrale et attire parfois toute l’attention des enseignants.

Les liens entre innovation et éducation sont cependant bien plus larges et c’est bien d’innovation en éducation que nous devrions parler plutôt que d’innovation pédagogique. En effet, l’environnement d’apprentissage, incluant l’organisation des études, l’écosystème des intervenants et partenaires et bien sûr les lieux d’apprentissage participent et conditionnent pleinement le succès des dispositifs innovants.

La transformation progressive des lieux d’apprentissage au cours des dernières années confirme en particulier le développement d’une vision plus ouverte et surtout plus collaborative de la pédagogie dans l’enseignement supérieur. L’objectif est clairement de se libérer de la salle de classe, espace clos par excellence, limitant les interactions, définissant un rythme pédagogique uniforme et structurant les temps de réflexion.

Générer plus de dialogue et d’interaction avec les acteurs et les problématiques sociétales implique d’aller à la rencontre de ces interlocuteurs, en entreprise et dans les incubateurs. Cela requiert surtout de disposer d’espaces qui permettent de les attirer, de les recevoir et de collaborer avec eux en face-à-face ou à distance.

Il devient donc fondamental de créer des lieux d’apprentissage situés au cœur des institutions d’enseignement dotés de trois caractéristiques indispensables :
– Des espaces ouverts. Les nouvelles formes d’apprentissage dépassent les notions de classe ou cohorte ou encore année de formation. L’enjeu est désormais de créer des centres d’attraction intellectuelle et expérientielle autant pour les étudiants que pour les enseignants et interlocuteurs externes.
Les zones non segmentées, laissant toute liberté d’organisation, sont en cela privilégiées : par exemple, toutes les activités organisées Knowledge Center (KCenter) des campus SKEMA sont par définition accessibles à l’ensemble de la communauté et souvent le fruit de partenariat avec des acteurs locaux (entreprises, clubs professionnels, …).
– Des espaces modulaires. Les espaces doivent pouvoir s’adapter à la pédagogie, et non l’inverse. La co-création et la collaboration requièrent en particulier un mobilier favorable aux échanges : on voit ainsi les campus se doter d’assises confortables, de longues tables propices au développement de projet, d’écrans de projection portatifs, … tout ce qui permet de couvrir la gamme la plus large possible d’usages.
– Des espaces technologiques. La technologie est plus que jamais au service de la pédagogie. Les plateformes pédagogiques ont d’abord contribué à mettre en place à distance, plus rapidement ou encore pour un auditoire plus, des méthodes d’enseignement traditionnelles. Aujourd’hui, nous découvrons en quoi les comportements étudiants peuvent être profondément modifiés par la technologie par la création de nouvelles dynamiques de co-apprentissage. Les espaces pédagogiques doivent donc s’adapter aux enjeux de la révolution digitale : accès aux sources d’information digitales (médiathèques virtuelles), moyens de communication à distance (visioconférence, classe virtuelle, réunions online), supports de collaboration (utilisation du cloud pour la co-rédaction, brainstorming, …) doivent être disponibles sur place.

A ces trois caractéristiques indispensables s’ajoute la nécessité d’un accompagnement des activités afin de dessiner au mieux l’environnement qui rendra le dispositif pédagogique encore plus efficace. De nouveau, nous sommes bien loin des salles de classe qui offrent une gamme d’usages limitée pour évoluer vers des espaces en phases avec ceux qui sont développés en entreprise.

Les nouveaux espaces pédagogiques vivent et sont animés de manière continue, de la même manière que l’apprentissage est considéré désormais comme un continuum. Il est donc important de mettre à disposition des enseignants et apprenants des ressources aptes à les conseiller en ce qui concerne le design des activités, leur organisation physique des activités, les outils low ou high tech adaptés ou encore la mesure d’impact de nouveaux dispositifs. Car c’est bien toujours l’accompagnement humain qui conditionne le succès des innovations en éducation.

 

Sophie Gay-Anger
Directrice adjointe, Programme Grande Ecole, Responsable du Knowledge Center,
SKEMA Business School

A propos de Sophie Gay-Anger

Directrice adjointe du Programme Grande Ecole de SKEMA Business School, Sophie Gay-Anger est également Responsable du Knowledge Center. Auparavant, elle a été maître de conférences à l’Université de Fribourg. Elle a également travaillé plusieurs années en tant responsable de pôles d’analyse financière et de Risk Management dans le secteur bancaire.

 

 

A propos de SKEMA Business School

Avec plus de 7500 étudiants et 37 000 diplômés, SKEMA Business School est une école globale qui, par sa recherche, ses programmes d’enseignement, sa structure multi sites internationale forme et éduque les talents dont ont besoin les entreprises du XXIe siècle. Désormais, l’école est présente sur 6 sites : 3 en France (Lille, Sophia-Antipolis, Paris), 1 en Chine (Suzhou), 1 aux Etats- Unis (Raleigh) et 1 au Brésil (Belo Horizonte). SKEMA est accréditée EQUIS AACSB et AMBA.

Partager l'article avec votre réseau
Loading...