Accueil 5 Formation & Carrières 5 Cultiver l’éthique des affaires au cœur du programme grande école : le cas de l’IÉSEG School of Management

Cultiver l’éthique des affaires au cœur du programme grande école : le cas de l’IÉSEG School of Management

Par Simone de Colle et François Maon, professeurs associés à l’IÉSEG School of Management et…
Publié le 3 février 2017
Partager l'article avec votre réseau

Par Simone de Colle et François Maon, professeurs associés à l’IÉSEG School of Management et membres du Centre IÉSEG pour la Responsabilité Organisationnelle (ICOR – http://icor.ieseg.fr/)

Dans un environnement mondialisé et interconnecté
, les managers doivent être capables d’écouter et de comprendre leurs principales parties prenantes (telles que les clients, employés, fournisseurs, financiers et communautés locales) et de faire preuve d’un leadership éclairé pour aligner les intérêts de ces dernières sur les processus de création de valeur. La prise de décision éthique et la responsabilité organisationnelle sont des piliers fondamentaux de ces processus.

En lien avec sa mission visant à « former des managers du changement inspirants, multiculturels et éthiques », l’IÉSEG a repensé les activités d’apprentissage en lien avec l’éthique et la responsabilité organisationnelle et leur intégration dans son programme Grande Ecole. Ainsi, un parcours complet centré sur l’éthique et la responsabilité a été implémenté : « Responsibility Day » lors du séminaire d’intégration des étudiants de 1ère année et thématique de l’éthique au cœur de leur séminaire de méthodologie, nouveau cours d’éthique des affaires en seconde année, projet co-élaboré avec des entreprises sur des questions de responsabilité sociale et environnementale en troisième année, et enfin, cours de responsabilité sociétale de l’entreprise [RSE] et durabilité en quatrième année.

« L’intégrité est l’une des valeurs fortes que nous portons à l’IÉSEG
. Le cours d’éthique des affaires et le parcours pédagogique proposé en Responsabilité Sociale d’Entreprises en sont les déclinaisons naturelles et nous en avons fait l’un des piliers de notre stratégie » comme l’indique Caroline Roussel, Directrice Académique.

Le nouveau cours obligatoire d’éthique des affaires de 2ème année permet de stimuler une réflexion critique et constructive des étudiants dès les premières années de leur parcours académique.

L’éthique des affaires peut être définie comme l’application de la réflexion philosophique aux diverses institutions de l’économie, du niveau le plus général (état et marché) aux décisions et comportements individuels, en passant par les formes organisationnelles intermédiaires. L’objectif de cette démarche est de construire une justification morale de ces institutions, d’évaluer leur légitimité et, dans le cas des entreprises, d’affirmer les conditions de leur acceptabilité sociale.
En tant que discipline académique, l’éthique des affaires est relativement jeune. Son émergence remonte aux années 1970, aux États-Unis, portée par l’attention croissante accordée par l’opinion publique à la montée en puissance économique et politique des multinationales. Elle a d’abord été développée par les philosophes, hébergés dans les départements de management d’écoles de commerce.
Alors que l’étude des théories éthiques normatives – telles la déontologie, l’utilitarisme et l’éthique de la vertu – reste aujourd’hui un aspect central de la discipline, celle-ci a toutefois évolué au cours des dernières décennies avec le développement de la théorie des parties prenantes et les études empiriques en psychologie sociale et en économie comportementale. Comme l’écrivent Ed Freeman et Michelle Greenwood dans l’éditorial de janvier dernier du Journal of Business Ethics, l’éthique des affaires se doit en effet de constamment élargir sa base intellectuelle afin de mieux appréhender le monde de l’entreprise et ses impacts : «les questions éthiques difficiles comme le changement climatique, la pauvreté et le respect des droits fondamentaux exigent de multiples modes d’analyse».

Partageant ce point de vue, le cours d’éthique des affaires de l’IÉSEG offre aux étudiants une perspective large sur la prise de décision éthique. Il y est discuté des différents critères éthiques que les philosophes ont appliqués à l’analyse de la dimension morale de l’activité managériale et entrepreneuriale. Les étudiants ont ensuite l’opportunité d’appliquer leurs raisonnements moraux à des études de cas, allant du cas ‘classique’ de Nike et des problématiques liées au travail des enfants au ‘Dieselgate’ de Volkswagen ou aux dilemmes éthiques posés par l’émergence de nos futures voitures autonomes.
En raisonnant dans le cadre de la théorie des parties prenantes, les étudiants sont encouragés à se concentrer sur l’identification des revendications légitimes des acteurs impliqués et à discuter de la façon dont un manager peut identifier des solutions à la fois éthiques et génératrices de valeur durable. Les étudiants examinent enfin les idées mises en avant par les théories éthiques descriptives s’appuyant sur l’analyse empirique des comportements humains et soulignant le rôle des biais cognitifs inconscients des individus et l’influence de l’environnement sur les processus de prise de décision éthique au sein des organisations.

L’intégration dans les programmes de questionnements relatifs aux enjeux éthiques et sociétaux et d’outils théoriques et pratiques s’affirme aujourd’hui plus que jamais comme une priorité pour les écoles de commerce. Elle requiert la mise en avant de choix clairs et le développement de démarches affirmées et proactives par les acteurs institutionnels, organisationnels et individuels concernés. L’IÉSEG emprunte cette voie afin de former de futurs leaders responsables devant contribuer au développement d’une société inclusive, durable et tournée vers l’avenir.

A propos de Simone de Colle

Simone de Colle a rejoint l’IÉSEG en septembre 2014 en tant que professeur associé d’éthique des affaires et stratégie. Il possède une expérience de vingt ans dans la recherche, l’enseignement et le conseil en éthique des affaires, responsabilité sociétale des entreprises (RSE),’sustainability reporting’ et ‘stakeholder theory’.

A propos de François Maon

François Maon, professeur associé et co-coordinateur du centre ICOR, a rejoint l’IÉSEG en 2009 après avoir occupé des postes d’enseignement et de recherche à la Louvain School of Management. Ses travaux portent sur la stratégie de marque de l’entreprise et la gestion de son identité, ainsi que sur sa responsabilité sociale, l’implication des parties prenantes et les pratiques d’influence.

A propos de l’IÉSEG School of Management

Créée à Lille en 1964, membre de l’Université Catholique de Lille, de la Conférence des grandes écoles et de la FESIC, l’IÉSEG fait partie aujourd’hui des meilleures écoles de management en France et se place dans le cercle très fermé des écoles mondiales ayant la triple accréditation EQUIS, AACSB et AMBA. Dans le Classement des Masters en management du Financial Times, l’IÉSEG est classée 17ème au niveau mondial et 5ème parmi les programmes ‘Grande École’ en France. L’École compte 4 800 étudiants, et bénéficie d’un réseau de plus de 260 universités partenaires dans 66 pays.

L’IÉSEG a également un corps professoral international de haut niveau : 84% des professeurs permanents sont étrangers, et 100% sont titulaires d’un doctorat ou d’un PhD. Son centre de recherche (IÉSEG Research) est également une composante essentielle d’une Unité Mixte de Recherche CNRS, Le LEM (Lille Économie et Management), qui regroupe près de 150 chercheurs.

L’École propose plusieurs programmes : Programme Grande École en 5 ans, Bachelor, 9 Masters of Science, International MBA, Executive MBA et Mastère Spécialisé en Direction Financière, ainsi qu’une offre de formation sur mesure pour les entreprises.
www.ieseg.fr

Partager l'article avec votre réseau
Loading...