Décryptage

Le siècle dernier a été marqué, jusqu’au début de sa dernière décennie, par un accès…
Publié le 28 mars 2012
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Le siècle dernier a été marqué, jusqu’au début de sa dernière décennie, par un accès inégalitaire à l’enseignement supérieur en la défaveur des femmes. Dans la zone OCDE, des éléments historiques et sociaux expliquent aisément ceci :

  • Deux guerres, qui ont eu pour conséquence de cantonner les jeunes filles dans une vie purement « familiale et ménagère », et de pousser les jeunes garçons, désireux d’échapper au front, dans les études supérieures.
  • La reconstruction apporte également son lot d’inégalités : les femmes, baby boom aidant, oeuvrant beaucoup plus pour le taux de natalité qu’en matière d’études supérieures.

Parmi les raisons qui motivent les femmes à rejoindre les bancs de l’enseignement supérieur, et ses formations de niveau les plus élevé :

  • Le report de l’âge du mariage et de la première maternité, ainsi que l’apparition de la contraception relèvent des facteurs démographiques.
  • L’accès à des emplois précédemment réservés aux hommes, un meilleur équilibre entre vie de famille et carrière professionnelle, la baisse de la « discrimination envers les filles au sein des familles », le fait que les familles des milieux défavorisés encouragent désormais plus les filles à étudier, le changement de la composition des familles, relèvent des facteurs sociologiques.
  • Parmi les facteurs économiques, le rendement salarial est plus important entre « non diplôme » et « diplôme du supérieur » pour les femmes que pour les hommes ; par ailleurs, en France « l’abolition du service militaire obligatoire pour les hommes en 1997 a ainsi été associée à la baisse de la participation masculine à l’éducation et de la probabilité des garçons d’obtenir un diplôme, notamment pour ceux venant des milieux défavorisés ».
  • Les facteurs éducatifs en sont pas en reste : les enquêtes PISA établissent une tendance internationale : comparées aux garçons, les filles ont de nettement meilleurs résultats à 15 ans en lecture (+38 points en moyenne), des résultats quasi-équivalents en sciences (-2 points en moyenne) et légèrement inférieurs en mathématiques (-11 points en moyenne). Mais elles ont progressé. Pour ne citer que le cas de la France, en 2006, 53 % des baccalauréats étaient obtenus par des filles. L’écart de niveau scolaire entre garçons et filles se creuse entre 11 et 16 ans et se retrouve dans tous les pays, dans tous les types d’écoles, pour tous les niveaux sociaux.
  • Le fait le plus marquant est vraisemblablement que les filles affichent des ambitions professionnelles et des attentes plus importantes que les garçons. PISA 2003 montrait par exemple que les « filles de 15 ans aspirent davantage que les garçons à obtenir un diplôme général d’enseignement supérieur et à exercer une profession intellectuelle hautement qualifiée à l’âge de 3 ans dans tous les pays de l’OCDE où les données sont disponibles. Ainsi en France en 2003, lorsque 29 % des garçons de 15 ans déclaraient vouloir obtenir un diplôme CITE 5 ou 6, et 67,7 % désirer une profession intellectuelle hautement qualifiée, c’étaient près de 40 % des filles qui envisageaient ce niveau de diplôme et 71,5 % d’entre elles, ce type de profession.
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