Accueil 5 Formation & Carrières 5 Fundraising : se donner les moyens de ses ambitions pour réussir

Fundraising : se donner les moyens de ses ambitions pour réussir

Des besoins de financement croissants dans un contexte difficile Sous la contrainte d’une concurrence nationale…
Publié le 3 novembre 2011
Partager l'article avec votre réseau

Des besoins de financement croissants dans un contexte difficile

Sous la contrainte d’une concurrence nationale et internationale accrue, des classements attendus, de budgets restreints, la nécessité de trouver de nouvelles sources de financements est plus que jamais d’actualité pour les établissements d’enseignement supérieur.

Depuis, les pionniers des grandes écoles, les équipes dédiées au développement des ressources se sont étoffées, des services dédiés et de nombreuses fondations ont été créés. Si désormais mécénat et fundraising sont connus et pratiqués par la plupart des acteurs de l’enseignement supérieur, le temps des illusions (et des résultats à court terme) est révolu.

Le fundraising n’est pas un sprint mais un processus de long terme. Pour atteindre les objectifs souvent ambitieux fixés aux équipes dédiées à la collecte de fonds, plusieurs éléments sont nécessaires.

Professionnalisation des acteurs du fundraising et du mécénat

La professionnalisation et la montée en compétences des équipes dédiées au fundraising est indispensable. Le métier de fundraiser est une profession à part entière avec ses stratégies, méthodologies et outils spécifiques. C’est pourquoi l’Association Française des Fundraisers (AFF) propose depuis plusieurs années des formations spécialement dédiées aux professionnels de l’enseignement supérieur. Elle organise ainsi la 7ème conférence de fundraising pour l’enseignement supérieur et la recherche les 8 et 9 février 2012 à Paris (voir encadré).

Et pour aider les recruteurs à faire les meilleurs choix pour leurs équipes, l’Apec et l’AFF ont réalisé le premier référentiel des métiers du fundraising . Il permet une meilleure lisibilité des types de poste existant et des compétences précises nécessaires aux différents métiers de la collecte de fonds.

Des objectifs de fundraising ambitieux et pérennes ne pourront être atteints que si les moyens et investissements nécessaires sont mis en œuvre pour y parvenir.

Leadership…

La réussite d’une campagne de collecte de fonds passe nécessairement par l’implication des dirigeants. Leur soutien et leur engagement sont indispensables : incarnation de l’ambition de son établissement à l’externe et de l’importance de la démarche en interne, le dirigeant est un maillon majeur dans la chaîne de la réussite du fundraising. En outre, décider de faire appel à des sources de financements privés via des campagnes de collecte de fonds traduit un changement politique qui « ne peut voir le jour qu’en présence de dirigeants particulièrement visionnaires et ambitieux* » selon l’expression de Jean-Pierre Bourguignon, directeur de recherche au CNRS.

Il faudra donc toute la patience et la conviction des dirigeants pour mener à bien des campagnes de fundraising réussies, notamment dans un contexte de crise rendant parfois les engagements des donateurs plus difficiles ou plus longs à obtenir.

…et autres facteurs-clés de succès

Outre l’indispensable mobilisation des dirigeants, leur implication dans la réflexion stratégique et dans le temps consacré aux grands moments de la campagne et aux rendez-vous importants, on peut relever cinq autres facteurs-clés de succès majeurs :

  • Le projet
    Pour être évident, il n’en est pas moins nécessaire de rappeler que toute démarche de fundraising doit répondre à un projet clairement défini et exprimé. Ce projet se traduira ensuite en besoins chiffrés et clairs qui justifieront la démarche de collecte de fonds. En clair, le donateur doit savoir d’emblée pour quel projet il est sollicité.
  • Mobilisation interne
    Une campagne de fundraising ne réussit que si ses objectifs et sa raison d’être sont clairement compris et partagés par toutes les parties-prenantes. Lorsque le projet a été défini, il doit ensuite être partagé, compris et porté par tous. Il s’agit de réussir à instaurer une véritable culture du don au sein des établissements car une campagne de collecte de fonds est un projet collectif, porté par tous, chacun étant un potentiel ambassadeur de la campagne.
  • Le budget / les moyens / le cadre juridique
    Réussir à collecter des fonds nécessite un investissement préalable indispensable. Des ressources humaines, financières et en temps constituent l’essentiel de cet investissement. Il doit être clairement pris en compte pour que les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs de la campagne soient réunis.
    Le choix du cadre juridique adapté à chaque enseignement supérieur doit être le résultat d’une réflexion stratégique global sur les objectifs de la collecte, les donateurs ciblés, etc. C’est en fonction de ces éléments stratégiques que sera définie dans un second temps le cadre juridique le mieux adapté (fondation universitaire, partenariale, fonds de dotation, gestion internalisée, etc).
  • Les amis
    La réussite d’une campagne de collecte de fonds tient également à la faculté à s’entourer des bonnes personnes. Il s’agit de trouver les interlocuteurs les plus pertinents et les plus stratégiques pour chaque institution en particulier, avec ses spécificités et ce parmi les tutelles, les partenaires, les différents comités et plus largement toutes les parties-prenantes d’un établissement.
  • Le temps
    « Rien ne sert de courir il faut partir à point ». Ce vers de la Fontaine est particulièrement adapté au fundraising, notamment dans le cadre de grandes campagnes de collecte de fonds. Il faut savoir attendre le bon moment, ne pas se précipiter et ce, dans toutes les étapes de la campagne : lancement de la campagne, sollicitation, reconnaissance des donateurs, etc.

En ces temps difficiles, marqués par un contexte tendu, le fundraising peut s’appuyer sur des compétences internes qui se sont largement développées ces dernières années. Marqué par de très belles campagnes de collecte, le secteur de l’enseignement supérieur a tous les atouts pour faire fructifier dans les prochaines années les fruits du travail effectué jusqu’ici.

Si les établissements se donnent les moyens de leurs ambitions et s’engagent sur le long terme, tous les espoirs sont permis ! Car comme le dit le sagace La Fontaine « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » …


L’Association française des Fundraisers
www.fundraisers.fr


* Extrait de la préface de « Fundraising : stratégies pour la recherche et l’enseignement supérieur », Nathalie Levallois et Marie-Stéphane Maradeix, éditions Eyrolles, 2010.

Partager l'article avec votre réseau
Loading...