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Le monde est-il en mesure de changer de genre ? Par Florence Darmon, DG de l’ESTP

Même si l’idée me tente, il serait prétentieux de croire, que dans un avenir plus…
Publié le 22 mars 2012
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Même si l’idée me tente, il serait prétentieux de croire, que dans un avenir plus ou moins proche, tant les filières de formation scientifique que les carrières professionnelles pourraient accueillir majoritairement des femmes.

Force est de constater, qu’alors que la technologie est présente dans tous nos actes quotidiens, les métiers d’ingénieur sont considérés (à tort) comme plus « besogneux » que d’autres. Commençons par attirer plus de jeunes et proportionnellement nous aurons plus de femmes dans ces secteurs, d’autant que le nombre de jeunes filles croît chaque année de quelques points dans ces filières.

C’est ainsi qu’aujourd’hui de l’ordre de 25 % de jeunes filles s’orientent dans nos filières « écoles d’ingénieurs », alors qu’en moyenne elles ne sont que 17 % toutes générations confondues dans les métiers d’ingénieur, chiffre qui pourrait croître jusqu’à 50 % dans une société idéale…

Dans le cadre de la pédagogie, à l’ESTP, 95 % de nos professeurs sont des professionnels qui travaillent en entreprises. Si plus de femmes intervenaient dans les cours, lors de visites de chantier ou par des conférences sur leur métier, peut-être que nos jeunes filles se projetteraient plus dans leur future carrière : sensibiliser davantage une génération changera automatiquement le regard de la suivante, d’autant que dans 72 % des cas l’envie d’intégrer l’ESTP se fait par connaissance ou témoignage d’un ancien, issu du milieu de la construction. Le handicap constaté à ce stade est qu’il y a moins de 10 % de femmes cadres dans ce secteur de la construction. Mais 25 % de nos effectifs sont des jeunes filles qui n’ont pas peur d’intégrer ces métiers, donc notre cercle vertueux est en marche !

Faire croître le pourcentage de femmes dans ces métiers renforcera par ailleurs, du fait de la diversité, les qualités managériales : éviter la consanguinité permet en effet de faire évoluer les groupes, avec une notion accrue de compétitivité du fait de la diversité, et donc entre autres, de faire évoluer les modèles de management. L’émulation, la compétitivité, facteurs d’amélioration de la qualité globale aura, entre autres, une influence bénéfique sur les qualités managériales. Ainsi, sans tomber dans des clichés caricaturaux, le management par l’exemple et le travail collaboratif semblent des modes de management plus en adéquation avec les modes d’éducation puis de comportement de nos jeunes filles et donc leur vision de l’exercice de leur métier avec professionnalisme. Cela n’exclut pas toutefois le fait qu’elles veulent que leur aptitudes personnelles soient reconnues comme telles, et qu’elles souhaitent également prendre des postes « en toute égalité », donc forcément au détriment des hommes, si ceux-ci doivent partager les quelques postes situés en haut de la pyramide professionnelle…

Donc mixité : oui, compétitivité : oui, et que le(la) meilleur(e) gagne, à armes égales !

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