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« Les startups à l’image de leur territoire »

Les régions françaises ont chacune leur singularité. Chacune essaie de se démarquer pour être plus…
Publié le 26 avril 2017
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Les régions françaises ont chacune leur singularité. Chacune essaie de se démarquer pour être plus attractive. En revanche, toutes nos régions doivent reconnaitre combien l’entrepreneuriat peut insuffler une dynamique bénéfique.

Le monde des territoires et de leurs startups ne se prête pas aux généralisations. Dans la région Grand Ouest, par exemple, l’accompagnement des entrepreneurs de la Bretagne est assez centralée à la différence du service proposé dans les Pays de la Loire où l’on constate une approche davantage décentralisée. Alors que certaines régions peinent à attirer des créateurs d’entreprise, en Île de France, ils sont au contraire presque trop nombreux et ont tendance à se cannibaliser plutôt que d’être complémentaires.

L’entrepreneuriat est vecteur d’emplois et permet de moderniser l’image d’une région en régénérant différentes branches d’activités. Naturellement, l’innovation est le mot d’ordre. Par exemple, dans le digital et le secteur de la mer à Nantes, les grandes entreprises se tournent vers des startups pour les accompagner.

Les incubateurs d’entreprise hébergés au sein des grandes écoles ou ailleurs sont justement des relais opérationnels des régions pour valoriser leurs territoires et appuyer la régénération par les startups de leurs tissus économiques. Ainsi, chaque région doit avoir une approche endogène pour se développer économiquement sans concurrencer les régions voisines.

Au sein de l’incubateur Centrale-Audencia-Ensa Nantes, par exemple, on retrouve les centres d’attractivité principaux de la région car ils influencent les créateurs. Le tissu universitaire permet le rajeunissement des équipes de travail propice aux innovations. Ainsi émergent plusieurs nouvelles entreprises liées au digital, à la mer ou bien aux expertises des écoles comme par exemple le génie mécanique pour Centrale Nantes.

La notion de risque peut être importante pour une startup. Cependant, les régions se doivent de sonder ces nouvelles structures qui s’établissent en leur sein pour repenser leurs tissus économiques et apprendre des besoins en infrastructure et en réseaux socio-techniques sous-jacents aux innovations qu’elles portent. Les incubateurs, qui doivent jouer le rôle de médiateurs de ces innovations et des entrepreneurs, cherchent à fédérer les énergies afin de libérer plus d’idées. Parfois ces idées n’aboutissent pas, mais le travail collectif permet de créer des pistes de travail au sein des régions pour favoriser l’éclosion de nouveaux champs d’innovation.

Véritables acteurs du développement régional, les grandes écoles contribuent à cette dynamique en faisant venir dans leurs villes d’attache des étudiants originaires d’autres régions. Ces jeunes, hauts potentiels de demain, n’ont donc pas d’idée préconçue sur la façon dont la région fonctionne et vont ainsi explorer de nouvelles voies de création d’entreprise, sans se poser de limites.

Dans un monde qui rétrécit presque chaque jour, les startups cherchent souvent à s’imposer à l’étranger à la première occasion. Cependant, la plupart ne prennent pas en compte la question essentielle de territoire avant de partir à la conquête du monde. En tant qu’entreprises françaises, elles partagent une identité, une culture et une langue qui ne sont pas toujours des atouts hors de l’Hexagone. L’écosystème en France n’est pas forcément le plus favorable notamment en raison la barrière de la langue pour s’exporter. Ainsi les startups françaises, si précieuses pour une région, peuvent se trouver dans une position moins facile que celle des entrepreneurs anglophones.

Par ailleurs, le financement des startups en France est souvent plus complexe qu’ailleurs. Cela peut toutefois tourner à leur avantage car les investissements effectués au sein des jeunes entreprises françaises s’avèrent moins spéculatifs et donc plus vertueux pour le développements de business models viables. Soucieux d’une démarche rigoureuse mais à la recherche de startups dynamiques, nos territoires peuvent tirer parti de cette particularité française.

Pour aller encore plus loin, il faut sans doute que les Français apprennent à casser des codes. L’innovation peut également concerner les modes de management des startups françaises. Les usages organisationnels enseignés dans nos grandes écoles forment un socle solide, mais l’esprit startup, également insufflé, permet d’envisager encore d’autres formes de gestion. C’est en innovant non seulement par rapport à un produit ou un service, mais également sur le plan organisationnel et structurel que nos jeunes entrepreneurs en herbe arriveront à étendre le champ de l’innovation de leur propre aventure entrepreneuriale, au service de leur territoire.

 

Sébastien Ronteau
Directeur de l’incubateur
Centrale-Audencia-Ensa Nantes

A propos de Sébastien RONTEAU

Professeur associé en Entrepreneuriat au sein d’Audencia Business School et Directeur de l’Incubateur Centrale-Audencia-Ensa Nantes, Sébastien Ronteau est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan et Docteur de l’Ecole Centrale Paris. Il s’est investi sur les dernières années au développement de l’entrepreneuriat et de l’innovation chez un public étudiant (sensibilisation, formation et accompagnement) au sein de Business Schools et d’Ecoles d’Ingénieurs. Ses domaines d’expertises portent sur les Business Model, l’innovation et le digital, le processus entrepreneurial.

 

A propos d’Audencia Business School

Fondée en 1900, Audencia Business School se positionne parmi les meilleures Ecoles de Management européennes. Régulièrement classée dans les premiers rangs mondiaux par le Financial Times, elle est accréditée EQUIS, AACSB et AMBA. Ainsi, Audencia fait partie du cercle très fermé des Business Schools détenant cette triple accréditation dans le monde. Première Ecole de Management en France à adhérer à l’initiative Global Compact des Nations Unies, également signataire de leurs Principles of Responsible Management Education, Audencia s’est très tôt engagée à former et guider dans leur développement de futurs managers et entrepreneurs responsables. Audencia propose des programmes en management et en communication allant du bachelor au doctorat. Elle a signé des accords avec plus de 269 institutions académiques à l’étranger, et plus de 160 entreprises nationales et internationales. Elle accueille environ 4 700 étudiants, dispose d’un corps professoral de près de 120 enseignants-chercheurs et d’un réseau de plus de 23 000 diplômés.

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