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Un management de qualité, ça s’apprend ?

Telle est la question à laquelle la 14ème Semaine pour la qualité de vie au…
Publié le 9 octobre 2017
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Telle est la question à laquelle la 14ème Semaine pour la qualité de vie au travail organisée par le réseau Anact-Aract invite à répondre à travers différentes manifestations, du 9 au 13 octobre 2017.
Ils sont ingénieurs, gestionnaires, chefs de projets, managers ou dirigeants. Ils conçoivent des organisations et des systèmes de travail, pilotent des équipes et des transformations. Ils sont responsables de la manière dont le travail se réalise, dans toutes ses dimensions, au quotidien.
Mais sont-ils pour autant suffisamment formés pour animer des collectifs de travail en favorisant l’engagement et la qualité de vie au travail ou pour construire des projets qui intègrent les conditions de travail ?

 

Lien vers le dossier presse

 

Les principaux résultats du sondage Anact- KANTAR TNS – Conférence des Grandes Ecoles donnent des éléments de réponse.

Des pratiques managériales qui doivent évoluer

La quasi-totalité des top managers (92%) et des futurs managers et ingénieurs (97%) interrogés estiment que les pratiques managériales doivent changer pour s’adapter aux évolutions de la société et aux enjeux des entreprises et des organisations.

Pour prendre davantage en compte la qualité de vie au travail
En effet, 85% des top managers et 94% des futurs managers et ingénieurs estiment que les managers devraient prendre davantage en compte la qualité de vie au travail

Manager : une affaire de personnalité et un travail qui s’apprend

Si 35% des top managers estiment que le management doit s’apprendre, 26% considèrent que ce n’est pas nécessaire, et que c’est avant tout une question de personnalité et d’expérience. Chez les futurs managers et ingénieurs, cette proportion tombe à 13%, ce qui représente un levier pour demain.

Pour Florence Chappert, chargée de mission à l’Anact et responsable du projet « Faire école » : « Cette ambiguïté des top managers à l’égard de la formation management ne nous étonne pas. Elle vient conforter ce que les auditions réalisées pour le Livre Blanc ont mis en évidence. Pour de nombreux dirigeants et DRH d’entreprises rencontrés, le management est avant tout un talent personnel et au mieux s’apprend sur le terrain avec l’expérience. Mais les représentations tendent à évoluer du côté des managers eux-mêmes et des étudiants qui considèrent de plus en plus que c’est un travail à part entière et qui s’apprend. Au delà de savoir-être à renforcer comme l’écoute, les auditions ont révélé un déficit de savoir-faire managériaux intégrant les conditions et la qualité de vie au travail : tels que accompagner les changements et les transformations organisationnelles, co-construire et animer des collectifs de travail, soutenir les points d’équilibre collectif / individuel et travail / hors travail».

Un déficit bien identifié : les lacunes des formations en management

Le sentiment d’être insuffisamment accompagné ou formé au management domine, chez les top managers d’aujourd’hui comme chez ceux de demain

  • Aujourd’hui, seuls 52% des top managers estiment que les managers sont suffisamment accompagnés et formés au management (dont seulement 10% « tout à fait »).
  • Du côté des futurs managers et ingénieurs, seuls 36% d’entre eux estiment être suffisamment formés au management pendant leurs études, dont seulement 4% qui déclarent l’être « tout à fait ».

Un manque de formation des étudiants qui se ressent au sein même des entreprises, puisque seuls 23% des top managers (dont 6% « tout à fait ») considèrent que les étudiants sont suffisamment formés sur ces sujets.

Ce manque de formation au management des étudiants apparaît problématique, puisque le management est une compétence recherchée par les top managers, au moment du recrutement.
Interrogés sur les compétences qui comptent le plus lorsqu’ils recrutent un manager ou futur manager, les top managers sont 42% à citer l’expérience professionnelle en 1er, 22% à citer les compétences managériales en 1er, puis 21% à citer les compétences techniques en 1er.
Interrogés, eux, sur les compétences particulièrement développées dans le cadre de leur formation, les étudiants sont 43% à citer les compétences techniques en 1er, puis 41% à citer l’expérience professionnelle en 1er, tandis qu’à peine 4% avancent les compétences managériales en 1er.
Pour Florence Chappert, chargée de mission à l’Anact et responsable du projet « Faire école » : « ce constat confirme la nécessité de lutter contre les idées reçues, à savoir que le management s’apprend uniquement sur le terrain. Il vient corroborer l’idée qu’il faut, au sein des formations initiales, introduire ou renforcer l’acquisition de savoir-faire en management du travail. Des initiatives intéressantes sont prises par des écoles d’ingénieurs et de management telles qu’associer les entreprises mais aussi les étudiants pour réfléchir à l’évolution des cursus, mieux exploiter les retours de stage et d’alternance pour améliorer la compréhension sde l’organisation de travail, apprendre à questionner les situations de travail sur un plan managérial, introduire de manière interdisciplinaire des notions sur la santé et la qualité de vie au travail, développer des programmes d’innovation sur le travail et le management de demain.

Des managers en demande de formations pour mettre en place un management de qualité
Les top managers et futurs managers et ingénieurs attendent d’être outillés, formés, et accompagnés pour mettre en place un management de qualité, au service de la qualité de vie au travail
Les top managers souhaitent vivement être formés ou accompagnés : une réelle opportunité vers plus de qualité de vie au travail, d’autant que cette attente est exprimée encore plus fortement par les managers de demain.
En effet, 76% des top managers (dont 26% « tout à fait ») disent vouloir recevoir une telle formation.
Un chiffre significativement plus élevé chez les futurs managers et ingénieurs, qui sont 89% (dont 57% « tout à fait ») à réclamer ce type de formation ou d’accompagnement.

Pour Olivier Mériaux, directeur adjoint et directeur technique et scientifique de l’Anact, « cette étude conforte notre conviction qu’un management de qualité cela s’apprend. En témoignent le besoin et le désir des managers et futurs managers et ingénieurs d’être aidés et accompagnés là-dessus. Le rôle du réseau Anact-Aract est de porter ces questions au débat, de les objectiver et de permettre aux acteurs concernés de s’en emparer pour aller plus loin. Les 175 auditions du Livre Blanc comme ce sondage nous ont permis de mieux connaître les besoins et attentes concernant le rôle de l’ingénieur, du manager et du dirigeant en matière de qualité de vie au travail et de mettre en lumière les initiatives qui  contribuent à mieux le former et l’accompagner. »

Mieux former à un management de qualité en formation initiale et continue
Top managers et futurs managers et ingénieurs considèrent que le développement du management de qualité doit se faire conjointement par les entreprises et l’enseignement supérieur.
En effet, 53% des top managers et 61% des futurs managers et ingénieurs estiment que les entreprises et l’enseignement supérieur doivent agir en priorité et conjointement pour favoriser le développement d’un management de qualité au sein des entreprises et des administrations.
A noter toutefois que les top managers sont plus nombreux (34%) que les futurs managers et ingénieurs (15%) à estimer que ce rôle incombe à l’entreprise uniquement.

La qualité du management, levier de la qualité de vie au travail

Le management de qualité est l’affaire de tous et doit bénéficier à tous :
77% des top managers et 85% des futurs managers et ingénieurs estiment qu’un management de qualité bénéficie autant aux salariés qu’aux entreprises et administrations, un score très encourageant et incitatif pour développer les bonnes pratiques.

Invités à citer les principaux bénéfices d’un tel management, ils évoquent spontanément une meilleure manière de travailler, plus productive, plus efficace, plus qualitative, avec des collaborateurs plus motivés et une meilleure ambiance.
Pour les top managers, un management de qualité permet avant tout d’améliorer la performance de l’entreprise (ils sont 27% à citer ce bénéfice en 1er). Ils sont ensuite 16% et 14% à citer respectivement en 1er le bien-être des salariés et l’engagement des salariés.
Pour les futurs managers et ingénieurs, les bénéfices sont plus équilibrés entre bien-être et performance. En effet, arrivent en tête des bénéfices d’un management de qualité, à égalité, la performance de l’entreprise, l’engagement des salariés et le bien-être des salariés, avec 17% de citations en 1er pour chacun.

La QVT : une pratique à renforcer !
D’après les top managers interrogés, 61% des entreprises ont mis en place des accords ou plans d’actions en faveur de la QVT … mais ces initiatives ne sont réellement activées que dans 32% d’entre elles.
A noter que la qualité de vie au travail est mieux implantée dans les grandes entreprises de plus de 250 salariés : 93% d’entre elles déclarent avoir mis en place un tel plan d’action.

Le « management de qualité » : une pratique que les top managers et futurs managers souhaitent voir se renforcer, dans l’intérêt de tous
L’expression « management de qualité » résonne de la même manière et positivement chez les top managers et futurs managers et ingénieurs.
Interrogés sur ce qu’évoque pour eux l’expression « management de qualité », ils citent avant tout l’esprit d’équipe et l’écoute, puis le respect et la qualité.

Des recommandations issues du Livre Blanc plébiscitées.
Le Livre Blanc « Apprendre à manager le travail » a permis de mettre en lumière des recommandations en formation initiale et continue qui ont été élaborées à partir des initiatives repérées sur le terrain.

En formation initiale 81 à 89% des top managers comme 79 % à 89 % des futurs managers et ingénieurs considèrent comme prioritaires ou importantes :

  • d’apprendre à manager à partir de retours d’expériences des stages ou alternances,
  • de développer des programmes d’innovation en matière d’organisation et de management.
  • d’ouvrir le débat entre entreprises et enseignement supérieur et étudiants sur les besoins des entreprises et le contenu des formations,
  • de positionner le management qui prend en compte la qualité de vie au travail au sien des cursus de formation.

En formation continue, le plébiscite est encore plus flagrant puisque 87 à 93% des top managers comme 85 à 91 % des futurs managers et ingénieurs considèrent comme prioritaires ou importantes :

  • de former au management au travail,
  • de sensibiliser les cadres dirigeants aux enjeux de qualité de vie au travail pour concilier performance économique et sociale
  • de prendre en compte des conditions de travail dans la conduite des projets de transformation / de changement,
  • d’accompagner les jeunes diplômés dans l’entreprise.

Pour Olivier Mériaux, « comme le souligne l’enquête, les attentes sont fortes et il est désormais primordial que les responsables pédagogiques, les organismes certificateurs, les entreprises et les consultants en formation continue s’emparent du sujet pour innover ensemble pour instaurer des formations favorisant un management de qualité ».

Méthodologie de l’enquête :
Sondage réalisé en ligne du 12 au 26 juin 2017 pour les top managers et du 12 juin au 13 juillet pour les étudiants auprès de :

  • 302 top managers (PDG, chef d’entreprise, président, directeur général, dirigeant, middle manager) sur un échantillon représentatif grâce à la méthode des quotas, sur les critères de taille d’entreprise, secteur d’activité et région
  • 203 étudiants destinés à devenir des managers, en master 1 ou master 2 en école de management, d’ingénieur ou IEP
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