Perspectives

D’un point de vue démographique, il est peu probable que la tendance s’inverse, et quand…
Publié le 28 mars 2012
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  • D’un point de vue démographique, il est peu probable que la tendance s’inverse, et quand bien même, il faudrait quelques décennies pour que les données changent profondément.
  • D’un point de vue économique, les femmes encourent un plus grand risque de pauvreté en raison de situations de familles monoparentales, aussi, il apparaît peu probable qu’elles se désinvestissent de l’enseignement supérieur dans les prochaines années.
  • D’un point de vue éducatif, les filles ont montré une certaine domination sur les garçons en matière de résultats, d’assiduité, d’ambitions, etc… Par ailleurs, de nombreux pays ont mis en place des politiques publiques visant à encourager les filles à embrasser des études scientifiques. En l’absence de politiques ciblées pour ramener les garçons dans les études supérieures, il est fort probable que l’écart entre filles et garçons continue de se creuser.
  • « Dans la mesure où les hommes ne souffrent pas traditionnellement de discriminations liées au sexe dans les pays de l’OCDE, soit sous la forme de barrières légales ou de croyances ou de stéréotypes culturels, les inégalités en défaveur des hommes dans l’enseignement supérieur peuvent paraître moins importantes ». Mais les conséquences de cette inversion des tendances entre hommes et femmes peuvent être importantes et avoir un impact non négligeable sur les générations à venir. En effet, lorsqu’un homme diplômé épouse indifféremment une femme avec un diplômé inférieur ou égal au sien, une femme diplômée cherche, elle, à épouser un homme plus diplômé qu’elle. La tendance actuelle, en perdurant dans les décennies à venir pourrait donc avoir un impact démographique immédiatement imputable à une baisse de la fertilité.
  • En revanche, l’inversion des inégalités entre les sexes ne semble pas encore suffisante pour égaliser les conditions des hommes et des femmes sur le marché du travail à moyen terme. L’auteur estime qu’il faudrait plus de « 2 décennies pour que les inégalités salariales en défaveur des femmes disparaissent en moyenne ». En revanche, ces inégalités pourraient être restructurées.

Nous voyons donc ici que si les conséquences démographiques et économiques de l’inversion des inégalités entre les hommes et les femmes dans l’enseignement supérieur sont quantifiables, les conséquences sociales relèvent encore de l’hypothèse. On pourrait éventuellement en arriver à une société pensant que les études supérieures sont l’apanage des filles, notamment dans les pays défavorisés. Par ailleurs « il n’est pas rare que les stéréotypes sociaux entraînent de nouvelles normes sociales et une discrimination passive (cette fois-ci envers les garçons). Au minimum, il faut revoir aujourd’hui les politiques d’équité éducative entre les sexes en prenant acte du fait que ce ne sont pas forcément les femmes qui se trouvent en position de désavantage, et en s’intéressant aussi à la réussite des garçons [… car] l’idéal d’égalité reste préférable à tous les idéaux ».

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