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Publication du rapport de l’OPECST sur l’intelligence artificielle

  L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) vient d’adopter à l’unanimité, sur…
Publié le 3 avril 2017
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L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) vient d’adopter à l’unanimité, sur la saisine de la commission des Affaires économiques du Sénat, un rapport intitulé « Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée » dont les rapporteurs sont M. Claude de GANAY, député (Groupe Les Républicains, Loiret) et Mme Dominique GILLOT, sénatrice (Groupe socialiste et républicain, Val d’Oise).
Le concept d’intelligence artificielle renvoie à des technologies multiples, nées dans la seconde moitié du XXe siècle, qui reposent sur l’utilisation d’algorithmes. Leur essor récent reste soumis à une contrainte d’acceptabilité sociale assez forte sous l’effet de représentations souvent catastrophistes. Ces technologies, dont les combinaisons sont en évolution constante, représentent un bouleversement de nature à transformer profondément nos sociétés et nos économies. Les applications sectorielles présentes ou futures sont considérables et les évolutions peuvent être rapides, que l’on pense par exemple à l’éducation, à l’environnement, à l’énergie, aux transports, à l’aéronautique, à l’agriculture, au commerce, à la finance, à la défense, à la sécurité, à la sécurité informatique, à la communication, aux loisirs, à la santé, à la dépendance ou, encore, au handicap.
Le rapport « Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée » fournit un état de la recherche en intelligence artificielle et fait le point sur de nombreux autres rapports parus récemment sur le sujet en France et dans le monde.
Il présente aussi les enjeux éthiques, juridiques, économiques, sociaux et scientifiques de ces technologies, parmi lesquels la place prépondérante de la recherche privée, dominée par les entreprises américaines et, potentiellement, chinoises, l’accélération du passage à une économie globalisée dominée par des « plateformes », les transformations du marché du travail, les régimes de responsabilité, les biais et les problèmes posés par les données et les algorithmes, le phénomène de « boîtes noires » des algorithmes et la question des « bulles d’information ». Il évoque, par ailleurs, certains sujets d’interrogation liés à la « singularité », à la « convergence NBIC » et au « transhumanisme » ainsi que la nécessité d’une prise en compte grandissante de règles éthiques.

Les rapporteurs invitent à conduire la réflexion sur l’intelligence artificielle de manière sereine et rationnelle, afin de mettre en avant ses opportunités tout autant que ses risques, de rassurer le public et de démystifier les représentations biaisées de l’intelligence artificielle. Les progrès en intelligence artificielle posent des questions auxquelles toute la société doit être sensibilisée.

Ces progrès sont d’abord et avant tout bénéfiques. Ils comportent aussi des risques, qui peuvent et doivent être identifiés, anticipés et maîtrisés. L’avènement d’une super-intelligence ne fait pas partie de ces risques à court et moyen terme. À long terme, la réalité de cette menace n’est pas certaine. Quant à son imminence à court ou moyen terme, elle relève du fantasme.

Ni quête vaine ni projet de remplacement de l’homme par la machine, l’intelligence artificielle représente une chance à saisir pour nos sociétés et nos économies. La France doit relever ce défi. Plutôt qu’une hypothétique confrontation dans le futur entre les hommes et les machines, qui relève d’une forme de science-fiction catastrophiste, les rapporteurs sont convaincus du bel avenir de la complémentarité homme-machine. Nous allons bien plus vers une intelligence humaine augmentée que vers une intelligence artificielle concurrençant l’homme.

Le rapport, à travers ses 15 propositions, se prononce pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée : maîtrisée, parce que ces technologies devront être les plus sûres, les plus transparentes et les plus justes possibles ; utile parce qu’elles doivent, dans le respect des valeurs humanistes, profiter à tous au terme d’un large débat public ; démystifiée, enfin, parce que les difficultés d’acceptabilité sociale de l’intelligence artificielle résultent largement de visions catastrophistes sans fondement.

Pour plus de détails, consulter :
La synthèse du rapport avec ses 15 propositions
L’infographie du rapport.

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