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Une si petite différence d’impact social mérite-t-elle une telle « haine » ?

par Didier Jourdan, Docteur d’Etat en Science politique, Directeur général de Montpellier Business School (Groupe…
Publié le 29 juin 2016
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par Didier Jourdan, Docteur d’Etat en Science politique, Directeur général de Montpellier Business School (Groupe Sup de Co Montpellier) depuis 1992
Chevalier dans l’Ordre National du Mérite (2003).

Montpellier Business School (MBS) a très tôt pris le parti de valoriser la diversité, sous toutes ses formes, en l’inscrivant dans ses valeurs fondamentales, au même titre que l’éthique, l’ouverture, la responsabilité et la performance globales, c’est-à-dire économique, sociale, sociétale et environnementale. C’est pourquoi nous déployons une politique destinée à combattre toutes les formes de discrimination, notamment financières, à l’accès aux études supérieures dans nos programmes d’excellence.

Ce positionnement politique en faveur de la diversité, de l’inclusion sociale, renvoie à une problématique bien connue des économistes, celle de la mobilité ascendante des jeunes qui, comme le prouvent de nombreux travaux de recherche, est « pour les individus d’origine populaire […] fortement liée à l’éducation, en particulier à l’obtention d’un diplôme du supérieur » (Clément Dherbécourt).

Au vrai, MBS assure des missions d’intérêt général et, à ce titre, veut favoriser, en sa qualité de grande école de management, membre de la Conférence des Grandes Écoles (CGE), la mobilité sociale ascendante des jeunes. Le lieu d’implantation géographique de l’école a joué également un rôle dans ce choix politique car, comme l’on sait, l’impact de la dimension géographique sur cette mobilité sociale est grand.

C’est donc, tout d’abord, un positionnement institutionnel citoyen pour plus de justice sociale qu’a adopté MBS. Toutefois, la diversité est également reconnue comme un « prérequis de l’innovation » (Jacques Chaize), ce qui la rend essentielle à l’évolution de notre société (Pascal Picq) et, partant, à l’intérêt commun. A minima, il est donc possible d’affirmer que ce double intérêt que représente la diversité justifie très concrètement l’engagement de MBS pour cette valeur humaine fondamentale et son goût prononcé pour l’altérité.

Compte tenu de l’importance des moyens humains et financiers mis en œuvre au service de cette politique de promotion sociale et du recul d’expérience que nous possédons en l’espèce aujourd’hui, nous avons souhaité étudier avec rigueur les résultats obtenus et de mesurer la pertinence et l’efficacité de nos dispositifs de promotion sociale, en général, et de l’alternance, en particulier. Le rapport intitulé « Analyse de l’alternance comme vecteur prioritaire d’accès aux grandes écoles de management des étudiants issus des catégories socioprofessionnelles modestes (2008-2009 / 2014-2015) – Un exemple : le programme master grande école de Montpellier Business School » (C. Cazi et D. Jourdan), publié en mars 2016, répond à cette interrogation.

Cette étude démontre combien l’image des grandes écoles de management déconnectées des réalités sociales procède d’un raisonnement réducteur, particulièrement pervers pour notre pays, en général, et pour sa jeunesse, quelles que soient les origines sociales, en particulier. En effet, Montpellier Business School, dans son programme master grande école, accueillait, en 2014-2015, 32 % de bousiers d’État, dont 39 % situés entre les échelons 4 à 7, et 26,50 % d’élèves issus de familles appartenant aux catégories socioprofessionnelles modestes (employés, ouvriers, retraités et inactifs).

La même année de référence, les statistiques de la DEPP enregistraient 34,40 % de CSP modestes sur l’ensemble des étudiants de l’Université et 31,10 % en Master à l’Université. Une si petite différence d’impact social entre deux systèmes aussi différents, mais concourant à la même mission d’intérêt public, mérite-t-elle une telle « haine », pour reprendre le terme de mon collègue Jean-François Fiorina, à l’égard de nos grandes écoles ?

 

La version intégrale de l’étude est disponible

La CGE remercie Caroline Cazi, Directrice des ressources humaines, de la diversité et de la RSE de MBS et le Dr Didier Jourdan, Directeur général de MBS qui ont accepté de mettre gratuitement cette étude  à la disposition de ceux qui le souhaiteront sur simple demande  à l’adresse suivante : direction.generale@montpellier-bs.com

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