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Alumni et gouvernance

Le rôle des Alumni dans la gouvernance des écoles apparaît également essentiel à bien des…
Publié le 26 avril 2018
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Le rôle des Alumni dans la gouvernance des écoles apparaît également essentiel à bien des égards. Les Alumni représentent ainsi 63 % des postes de gouvernance des 100 premières universités américaines – publiques comme privées – et 19 des 20 premières universités américaines ont plus de 50 % de leur board composé d’Alumni (la seule exception en ayant seulement 40 %). Pour Harvard, Yale et Columbia ce taux atteint même 100 %. Une corrélation semble donc bien exister pour ces universités entre nombre d’Alumni dans la gouvernance et succès dans les classements.

Les réseaux de diplômés des business schools apparaissent ainsi comme un réel atout. Organisées et efficaces, les associations des anciens ne se contentent plus de publier l’annuaire des diplômés et de collecter les cotisations. Elles agissent désormais comme des prolongements des career services des écoles et elles font vivre le milieu au sein duquel les écoles peuvent réaliser leurs levées de fonds. Cependant, les réseaux de diplômés français des business schools se sont structurés plus récemment que leurs homologues des écoles d’ingénieurs. L’esprit de corps y est moins fort et, si les « amicales » existent pour certaines écoles depuis le XIXème siècle, la professionnalisation de ces réseaux date surtout des années 1980.

La structuration de ces réseaux d’anciens et leur meilleure intégration dans la gouvernance des écoles apparaît comme un enjeu fort pour les prochaines années. Au-delà du rayonnement et de l’insertion professionnelle offerts par ce réseau, les anciens élèves pourraient, en s’impliquant davantage dans la gouvernance des business schools, accroître considérablement leur capacité à lever des fonds, à l’instar de leurs homologues américains.

Inévitablement les écoles françaises ouvriront leur gouvernance aux co-financeurs de demain : Alumni, représentants d’entreprises nationales et internationales, collectivités locales, etc. La loi sur l’autonomie des écoles consulaires (EESC) constitue de ce point de vue un progrès. Sa mise en œuvre ne devra pas être exclure d’autres adaptations aux standards internationaux : il faudra veiller en particulier à développer une représentation académique extérieure, nationale et internationale dans les instances de gouvernance, pour accroître la réputation de nos business schools. Enfin, le retard de ces écoles quant à la loi Copé-Zimmermann (40 % de femmes dans les conseils d’administration) devrait engager des mesures permettant la féminisation des conseils d’administration des business schools.

Cette gouvernance doit être dotée d’un véritable pouvoir de contrôle et ne pas être une simple chambre d’enregistrement au service de la direction générale de l’établissement. À ce titre, la gouvernance de ces établissements doit disposer de moyens pour investiguer des sujets ou demander des auditions, comme toute autorité de gouvernance classique, en évitant le phénomène de « capture du régulateur ».

La qualité de la gouvernance et son degré d’indépendance devraient faire partie des éléments d’évaluation des établissements, voire conditionner certaines aides publiques. Les soutiens publics (nationaux ou locaux) devraient être liés, en partie, à l’ouverture de la gouvernance des business schools.

 

Jean-Michel Huet
Associé du cabinet BearingPoint

 


 

A propos de Jean-Michel Huet

Jean-Michel Huet est associé au sein du cabinet BearingPoint après avoir travaillé chez France Télécom et chez PwC. Il accompagne depuis 20 ans, les opérateurs télécoms et utilities, médias, gouvernements et institutions internationales dans leur stratégie de développement. Il intervient notamment dans la transformation digitale des organisations.

Il dirige les activités Africa & International Development (A&ID) de BearingPoint et intervient depuis une dizaine d’années dans plus de la moitié des pays du continent africain pour leur développement et leur transformation. Il a ouvert le bureau de Casablanca du cabinet en 2011. Jean-Michel Huet est l’auteur de plusieurs livres dont Et si les télécoms n’existaient pas ? chez Pearson (2009), Stratégie Internationale (2015) chez Dunod et le Digital en Afrique aux éditions Michel Lafond (2017).

Il a coprésidé le groupe de travail de l’Institut Montaigne sur les Business School publié fin 2014. Il a été président de Neoma Alumni.

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