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Comment favoriser l’initiative pédagogique : l’expérience de Montpellier SupAgro, par Bruno Tisseyre, maître de conférence

Dans le cadre de son projet d’établissement, Montpellier SupAgro a lancé une action spécifiquement dédiée…
Publié le 22 décembre 2012
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Dans le cadre de son projet d’établissement, Montpellier SupAgro a lancé une action spécifiquement dédiée à l’initiative pédagogique, après avoir mis en place une journée annuelle dédiée à la pédagogie depuis quatre ans (Les assises de la formation de SupAgro).

Ce choix a été motivé par la plus grande hétérogénéité des apprenants accueillis dans notre institution (en partie liée à l’ouverture à l’international) mais aussi, de manière concomitante, au souhait de rendre les apprenants plus autonomes dans leur apprentissage.

L’objectif de cette action est de créer un groupe d’enseignants pour explorer, proposer, expérimenter des pratiques pédagogiques différentes de celles habituellement pratiquées et susceptibles de répondre aux contraintes précédemment évoquées. À l’échelle de l’institution, il s’agit de créer une véritable dynamique de réflexion, d’animation et de formation autour de pratiques pédagogiques innovantes. En effet, si les enseignants-chercheurs ont l’habitude de collaborer dans les projets de recherche ou l’ingénierie pédagogique, ce n’est pas le cas de la pratique enseignante.

L’action a initialement été portée par un enseignant et un administratif. La première phase a consisté à recenser tous les enseignants qui étaient confrontés à l’hétérogénéité des apprenants et qui avaient diversifié leurs pratiques pédagogiques. L’objectif de ce recensement était double ; d’une part, il s’agissait d’identifier des forces vives susceptibles de participer à un groupe d’animation plus conséquent et d’autre part, il s’agissait d’avoir un inventaire de la diversité des initiatives mises en œuvre au sein de notre établissement. Le résultat de cette enquête a été surprenant puisqu’elle a mis en évidence une grande proportion d’enseignants qui mettaient en œuvre des pratiques pédagogiques originales. La mise en place de ces pratiques n’était pas nécessairement liée à la gestion de publics d’apprenants hétérogènes. Ce recensement nous a permis de mettre en évidence la grande diversité (méconnue) des pratiques pédagogiques de notre établissement : pédagogie par projet, jeu de rôle, activité pédagogique en autonomie via la plateforme d’e-learning de l’établissement, etc.

Suite à cet état des lieux, il nous est apparu nécessaire de réunir toutes ces dynamiques dispersées au sein de l’institution afin de fédérer ces volontés et surtout d’identifier des actions communes susceptibles de nous aider. Au sein de l’institution, ces réflexions se sont articulées autour de trois types d’actions :

  • un réseau d’échanges et de pratiques : concrètement cela revient à organiser un café pédagogique d’une heure le premier vendredi de chaque mois après le repas de midi. Une heure par mois consacrée à des discussions et des échanges sur nos pratiques pédagogiques. Afin de faciliter l’animation des discussions, un thème est choisi à l’avance, par exemple « comment rendre les étudiants plus participatifs en amphi ? ». Outre le réseau d’échange et de savoir, l’objectif du « café pédago » est aussi de faire remonter des idées, des besoins, des demandes et de permettre à n’importe quel enseignant de l’institution de rejoindre le groupe initial s’il le souhaite. La volonté de ce café pédago est en quelque sorte de maintenir une dynamique que tout enseignant peut rallier lorsqu’il le souhaite.
  • la mise en place d’outils et de méthodes collectives sur le moyen terme : dans ce cas, il s’agit de groupes d’enseignants dont la composition est stable et qui souhaitent investir un champ particulier. Compte tenu du caractère récent de notre groupe, nous avons encore peu de recul sur ce niveau et son évolution à moyen terme. Deux actions ont d’ores et déjà été mises en œuvre :
  • un groupe d’analyse de pratiques pédagogiques : il est constitué de 16 enseignants qui se réunissent tous les 2 mois. Chaque séance a pour objectif d’analyser les pratiques d’un enseignant qui se porte volontaire.
  • un groupe « jeu de rôle », dont l’objectif est d’échanger entre enseignants qui pratiquent cette forme pédagogique, en vue de diffuser cette pratique au sein de l’établissement.
  • enfin, la formation continue des enseignants, avec l’aide d’intervenants extérieurs de services universitaires de pédagogie ou de spécialistes d’une pratique particulière. À titre d’exemples, deux actions de formation continue sont programmées en avril 2013.

Par ailleurs, l’objectif de l’établissement est de collaborer avec d’autres établissements pour avoir également des échanges avec des équipes pédagogiques qui ont le même intérêt à innover dans leurs pratiques.

Bruno Tisseyre
Maître de conférence
Montpellier SupAgro


Montpellier SupAgro

Largement ouvert sur la Méditerranée et les pays du Sud, le Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques – Montpellier SupAgro – est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, doté du statut de grand établissement. Il propose aux étudiants et aux professionnels trois cursus d’ingénieurs et un large éventail de formations inscrites dans le référentiel européen LMD (licence, master, doctorat).

Sa vocation internationale se traduit par l’accueil d’étudiants de 69 nationalités différentes. Ils représentent 22 % des effectifs de l’établissement. A la rentrée 2012, Montpellier SupAgro reçoit 1 586 étudiants dont 700 élèves ingénieurs et 200 doctorants.

Montpellier SupAgro compte 21 unités mixtes de recherche, dans lesquelles une centaine d’enseignants-chercheurs et de cadres scientifiques travaillent en étroite collaboration avec les équipes des grands organismes de recherche (Inra, Cirad, Ird, CNRS, Cemagref…) et des établissements d’enseignement supérieur régionaux (Université Montpellier 1, Université Montpellier 2, IAM…).

Le transfert et la valorisation s’effectuent à travers un incubateur d’entreprises, un hôtel d’entreprises spécialisées dans la vigne et le vin, une unité de services d’appui et d’expertise, une plate-forme de montage et d’accompagnement de projets de valorisation (AgroValo Méditerranée) et quatre domaines agricoles expérimentaux.

Montpellier SupAgro est membre de plusieurs réseaux internationaux et européens scientifiques. Il coordonne deux consortiums, supports de masters labellisés Erasmus Mundus. Plus d’une centaine d’agents interviennent régulièrement sur le terrain en réalisant chaque année des missions d’expertise et de formation dans une soixantaine de pays.

Montpellier SupAgro bénéficie d’un environnement scientifique d’excellence, reconnu au niveau international (Agropolis Fondation, Agropolis International, Agreenium, Groupe consultatif pour la recherche agricole international…). Il participe activement à diverses instances régionales et nationales (CPU, CGE, PRES Sud de France, CODIGE…). L’établissement a créé la première fondation universitaire française en sciences agronomiques SupAgro Fondation. Il est l’initiateur de la chaire UNESCO Alimentations du monde. Il est également porteur, avec ses partenaires universitaires et scientifiques, de grands projets sélectionnés par l’Etat, notamment : le RTRA « Recherche agronomique et développement durable », «l’Université Montpellier Sud de France » (Opération Campus) et le Labex Agro labellisé dans le cadre du programme Investissements d’avenir.

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