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E. Macron en Inde : « Doubler le nombre d’étudiants indiens » ; une quinzaine d’accords pour l’ESR

Avec l’aimable autorisation de Newstank « Je nous ai fixé l’objectif dans les deux années à…
Publié le 16 mars 2018
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Avec l’aimable autorisation de Newstank

« Je nous ai fixé l’objectif dans les deux années à venir de doubler le nombre d’étudiants indiens venant poursuivre leurs études en France. Nous sommes aujourd’hui à 5 000, ce qui est très faible parce que les Indiens ont historiquement choisi beaucoup plus d’aller ou en Grande-Bretagne et même en Allemagne (…). C’est aussi pour cela que nous avions fait venir avec nous les universités comme les grandes écoles », annonce Emmanuel Macron, le 12/03/2018, à Bénarès. Il s’exprime dans le cadre de sa visite d’État en Inde du 10 au 12/03/2018.

Frédérique Vidal, ministre de l’Esri l’accompagne dans cette visite, de même que Gilles Roussel, président de la CPU, Marc Renner, président de la Cdefi et Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE. Ils participent au Knowledge Summit, premier sommet franco-indien de la coopération universitaire, scientifique et technologique. Lors de ce sommet bipartite, organisé à New Delhi, un accord franco-indien sur la reconnaissance mutuelle des diplômes est signé. Il  constitue pour le Mesri « une avancée majeure pour atteindre l’objectif de doublement des mobilités étudiantes entre les deux pays d’ici 2020 ». De même, la création du Fonds franco-indien pour l’éducation en faveur de la mobilité entre les deux pays est décidée :

« Il doit notamment permettre de favoriser la mobilité des étudiants, des stagiaires, des chercheurs entre les deux pays », précise le ministère à News Tank, le 13/03/2018.

Selon le site de l’ambassade de France à New Delhi, 12 MoU sont conclus entre des établissements indiens et français, parmi lesquels :
  • des écoles d’ingénieurs : l’IMT, IMT Atlantique, Centrale Nantes et Centrale Lille ;
  • des écoles de commerce : l’EM Lyon et Rennes Business School ;
  • l’Université de Bordeaux ;
  • les ENS, Sciences Po Paris et l’IEP de Bordeaux ;
  • des organismes de recherche : CNRS, le CEA, l’Inra et l’Inserm.

« Cet événement a pour but de favoriser la connaissance réciproque entre les établissements des deux pays », déclare Anne-Lucie Wack, à News Tank, le 14/03/2018.

Le prochain Knowledge Summit se tiendra en France en 2019.

 

Le programme « Young Leaders » pour la recherche et  l’entrepreneuriat (E. Macron)

Emmanuel Macron revient sur le lancement du programme de « Young Leaders », « qui a permis d’identifier des talents indiens, la réciproque sera vraie, en leur donnant des opportunités en France avec des accès facilités, soit pour leurs travaux de recherche soit pour le développement de leur entreprise, ce qui contribue d’une stratégie complète justement d’une plus grande attractivité pour la France et d’un déploiement de ses relations personnelles. »

 

« Cela passe également par des filières que nous allons structurer ensemble et cet objectif, nous l’avons acté dans la feuille de route commune avec le Premier ministre Modi. Nous avons aussi défini plusieurs partenariats de recherche, qui permettront des échanges entre nos chercheurs et entrepreneurs », déclare le président de la République.

Les accords signés dans le domaine de l’Esri lors du Knowledge Summit

Selon le site de l’ambassade de France à New Delhi, 12 MoU sont signés lors du Knowledge Summit  :

  • entre les ENS (Paris-Saclay, Lyon, Paris, Rennes) et les Indian Institute of Science Education et Research (Berhampur, Bhopal, Kolkata, Mohali, Pune, Thiruvananthapuram, Tirupati) ;
  • entre EMLyon et Xavier University Bhubaneswar ;
  • entre le CNRS, IMT Atlantique, l’Université de Bordeaux, Centrale Nantes et l’Indian Institut Technology Madras ;
  • entre Rennes Business School et T.A. Pai Management Institute, Manipal ;
  • entre Centrale Lille et The Dr. B. R. Ambedkar National Institute of Technology, Jalethar ;
  • entre l’IMT et l’Indian Institute of Technology Indore ;
  • entre l’Institut LIST du CEA et l’Indian Institute of Technology Madras ;
  • entre la Confédération Française pour les Essais Non Destructifs (COFREND) et l’Indian Society for Non-Destructive Testing (ISNT) ;
  • entre le Defence Institute of Advanced Technology (DIAT) et Dassault ;
  • entre le CNRS, Sciences Po Paris, l’IEP de Bordeaux, l’Université de Bordeaux et Ashoka University pour un LIA (Laboratoire international associé) ;
  • entre l’Inserm et l’Indian Council for Medical Research (ICMR)
  • entre l’Inserm, l’Université Paris Diderot et l’Institute of Liver and Biliary Sciences (ILBS).

L’ambassade cite aussi :

  • un accord pour des doctorats industriels est passé entre Thalès Inde, Thalès France et l’Indian Institute of Technology Madras ;
  • une lettre d’intention est rédigée pour un laboratoire international associé entre l’Inra et BAIF Development Research Foundation.

Le Mesri, interrogé par News Tank le 13/03/2018, évoque en outre :

  • un accord de mise en œuvre, par le Cnes et l’organisation indienne de la recherche spatiale, de mission de surveillance maritime ;
  • un accord entre le CEA et le National institute of solar energy, pour des projets communs dans le champ des énergies alternatives.

Ces accords témoignent « de l’intensité de nos relations dans le domaine de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et de notre volonté commune de mettre l’économie et la société de la connaissance au cœur de nos coopérations », déclare le Mesri.

 

Un comité mixte “sciences et technologies“ au printemps 2018, pour préparer le prochain sommet, en 2019

À l’occasion des rencontres de Frédérique Vidal avec Harsh Vardhan, ministre indien des sciences et des technologies, et Prekash Javadkar, ministre de l’enseignement supérieur, il a été convenu d’avancer sur des feuilles de route communes.

  • « Un comité mixte “sciences et technologies“ se tiendra, au niveau des directions générales des deux ministères, au printemps 2018.
  • Un groupe de travail technique sur les thématiques d’enseignement supérieur et notamment la mise en réseau de nos établissements devra également se tenir dans les six mois », précise le Mesri.

Ces réunions techniques viseront également à préparer le prochain Knowledge Summit qui se devra se tenir en France en 2019.

 

40 grandes écoles présentes 

75 établissements français étaient présents au Knowledge Summit, dont 40 grandes écoles.

« Nous avons travaillé sur des thèmes génériques comme : booster la mobilité étudiante, renforcer l’entrepreneuriat, ou construire des établissements d’enseignement supérieur de classe mondiale en partenariat avec le secteur privé, etc. Mais aussi sur des sujets thématiques, tels que les smart cities, l’aéronautique, l’agronomie, les TIC, les maths ou les ressources naturelles et les bioproduits, ou l’écoénergie », déclare Anne-Lucie Wack à News Tank, présidente de la CGE, le 14/03/2018.

« Sur la totalité des étudiants indiens qui viennent en France, 77 % vont dans les grandes écoles. De plus, ce chiffre a progressé de plus de 25 % ces deux dernières années. Compte tenu de cette progression et du tissu de relations que nous avons déjà, l’objectif gouvernemental d’atteindre 10 000 étudiants indiens en France nous paraît faisable. Bien entendu cela se fera tous ensemble, grandes écoles et universités », ajoute-t-elle.

Les grandes écoles françaises et l’Inde

« Le tissu des relations est très fort entre les grandes écoles et l’Inde. Il existe plus de 200 accords de partenariats entre 50 grandes écoles françaises et 80 établissements indiens. Parmi les 50, la moitié sont des écoles d’ingénieurs, l’autre des écoles de management, et il y a également l’École de design Nantes Atlantique », indique Anne-Lucie Wack à News Tank.

« Par ailleurs, le flux d’étudiants français en Inde ne représente que la moitié du flux d’étudiants indiens en France. Nous souhaiterions travailler à avoir des échanges plus équilibrés », ajoute la présidente de la CGE.

IMT Atlantique : accords de coopération avec l’IIT Indore et ITT Madras

Les conventions signées entre l’IIT Indore et IMT Atlantique, d’une part, l’IIT Madras et IMT Atlantique pour le Lab STICC, via le CNRS, d’autre part, prévoient :

  • l’accueil d’élèves ingénieurs indiens au sein d’IMT Atlantique,
  • la possibilité pour les élèves de l’école d’effectuer des stages et de suivre des cours en Inde.

Ces accords ouvrent la voie à :

  • des échanges d’enseignants,
  • la mise en place de modules d’enseignement communs,
  • des échanges de chercheurs, de thésards et post-docs,
  • des programmes conjoints de recherche.

L’accord avec l’IIT de Madras est le pendant d’un accord passé entre la société Thales et le même IIT Madras, permettant la mise en place de thèses encadrées par IMT Atlantique et le Lab-STICC et IIT Madras, et financées par Thalès : la première thèse devant être initialisée avant fin 2018.

 

Rennes school of business : un accord de programme d’échange en PhD avec TA Pai management institute

Thomas Froehlicher et Madhu Veeraghavan – © Rennes SB Un accord de programme d’échange en PhD est signé entre Rennes school of business et TA Pai management institute, à Mangalore, en présence de Frédérique Vidal, ministre de l’Esri, et Shri Prakash Javadekar, ministre indien du développement des ressources humaines.

Chaque année, Rennes school of business accueillera ainsi jusqu’à deux doctorants de TA Pai management institute pour poursuivre leur thèse, alors que deux étudiants de Master/PhD de Rennes school of business suivront deux semestres à la TA Pai management institute.

« Ce programme d’échange en PhD témoigne de la volonté de Rennes school of business de renforcer encore ses collaborations internationales de recherche avec des universités partenaires de haut niveau », déclare l’école.

 

Trois accords pour le CNRS

« Le CNRS a signé trois accords de coopération scientifique avec ses partenaires indiens, l’IISc (Indian Institute of science Bangalore), l’IITM (Indian institute of technology Madras) et Ashoka university », déclare l’organisme à News Tank, le 14/03/2018.

 

Un accord-cadre de coopération renouvelé pour quatre ans avec l’IISc

L’IISc est le premier partenaire indien du CNRS. Trois actions structurées d’excellence sur les neuf que le CNRS compte en partenariat avec l’Inde, sont soutenues conjointement par le CNRS et l’IISc :

  • l’Unité mixte internationale Ifcam en mathématiques, implantée dans les locaux de l’IISc à Bangalore ;
  • ainsi que deux LIA, en chimie et en physique nucléaire.

« Un accord de coopération scientifique CNRS-IISc avait été signé en 2013 :  le renouvellement de cet accord pour quatre ans permet de renforcer la collaboration entre ces deux établissements d’excellence français et indiens ».

Un LIA avec l’Université Ashoka

Le CNRS a aussi signé un accord de création du LIA Spinper (Sociologie des élus nationaux et régionaux du Raj à l’Union indienne contemporaine 1919 – 2019). Ce LIA  rassemble des chercheurs travaillant au CNRS, à Sciences Po Paris, Sciences Po Bordeaux, à l’Université de Bordeaux, ainsi qu’à l’Université Ashoka en Inde.

Son objectif est de construire une base de données fondée sur les caractéristiques politiques et socio-économiques des élus indiens depuis l’époque coloniale.

« Cette base doit répondre à un besoin important de la sociologie du politique indien : permettre une analyse exhaustive de la représentation politique en Inde et de son évolution ».

Les équipes indiennes et françaises impliquées dans ce projet de LIA travaillent ensemble depuis déjà une dizaine d’années « et jouissent d’une rare complémentarité dans la collecte des données, leur traitement et leur interprétation ».

Faciliter la co-supervision de doctorants avec l’IITM

Enfin, un accord de coopération a été signé  entre le CNRS, l’Institut Mines Telecom Atlantique, l’Université de Bordeaux, l’École Centrale de Nantes et l’IITM, « visant à faciliter la co-supervision de doctorants entre l’IITM et ses partenaires français ».

 

Cnes : un accord avec l’Isro pour une constellation de microsatellites

Le Cnes a signé avec l’Isro un accord pour le développement conjoint d’une constellation de microsatellites.

« Cette décision englobe des études de préformulation relatives à un système spatial dont le développement et l’exploitation seront partagés entre les deux pays. Les microsatellites de la constellation embarqueront des instruments de télécommunications et d’observation », indique le Cnes.

À l’occasion de la signature de ce nouvel accord pour le partenariat spatial entre la France et l’Inde, le président de la République française et le Premier ministre indien ont adopté une déclaration de politique générale affirmant le caractère stratégique de la coopération spatiale.

La déclaration annonce notamment « l’élargissement du champ du partenariat spatial, des perspectives nouvelles de coopération dans le domaine des lanceurs et la participation de la France aux futures missions indiennes d’exploration planétaire ».

La flotte de satellites climatiques franco-indiens se renforcera avec le lancement en 2018 de la mission Oceansat-3-Argos et avec un futur satellite conjoint d’observation infrarouge, actuellement à l’étude.

Le Cnes et l’Isro ont aussi annoncé le nom du prochain satellite franco-indien actuellement à l’étude. Il s’agit du mot Hindi « Trishna » pour « soif » et « avidité ». Satellite infrarouge de dernière génération, Trishna permettra, en cartographiant très précisément l’évapotranspiration, de caractériser le cycle de l’eau à l’échelle globale, comme paramètre clé pour l’étude du climat.

 

CEA : accords avec Vikram Solar, l’ITTM et le Nise

Dans la cadre de ce voyage présidentiel, le CEA a lui signé :

  • un « general collaboration agreement » avec l’entreprise Vikram Solar portant  sur des technologies de production de cellules solaires de haute performance et de stockage d’énergie ;
  • un accord avec l’ITTM (CEA-List) ;
  • et un mémorandum d’entente avec le Nise (National institute of solar energy) en charge de tester les solutions technologiques qui pourraient être déployées en Inde.

Le CEA et le Nise mettront en place des coopérations de recherche et de transferts technologiques. « La signature de cet accord […] s’inscrit dans le cadre des échanges engagés par la direction de la recherche technologique du CEA depuis plusieurs années avec l’Inde dans le domaine des énergies renouvelables, qui ont déjà permis de nouer des coopérations académiques et industrielles », précise le CEA à News Tank, le 15/03/2018

« L’association entre Vikram Solar […] et le CEA cherchera à améliorer la recherche et les développements sur les cellules, modules, systèmes et une foule de technologies de production et de stockage à haut rendement pour les marchés français et indiens », indique le CEA.

 

Inserm : deux mémorandums d’entente

De son côté, l’Inserm a signé deux mémorandums d’entente :

  • avec l’ICMR (Indian council for medical research)
  • avec l’ILBS (Institute of liver and biliary sciences) et l’Université Paris Diderot

 

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