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Enjeux climatiques : l’enseignement supérieur se mobilise. Enfin ?!

La réalité du changement climatique n’est plus à démontrer. Les marques du réchauffement et des…
Publié le 26 août 2019
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La réalité du changement climatique n’est plus à démontrer. Les marques du réchauffement et des dérèglements sont de plus en plus visibles, ici et ailleurs. L’été qui s’achève l’a cruellement montré, de canicules françaises, en feux de forêts sibériennes et en fonte accélérée des glaces arctiques. Ces phénomènes vont s’amplifier dans les prochaines années, quelles que soient les actions entreprises à court terme. L’origine humaine du changement climatique ne fait plus de doute, sauf pour quelques illuminés, malheureusement parfois puissants.

Les travaux de recherche ont permis de comprendre les mécanismes en jeu, de construire des scénarii pour l’avenir, de proposer des solutions pour atténuer le changement climatique et nous y adapter. Le GIEC[1] produit régulièrement  une impressionnante  synthèse de tous ces travaux dont Valérie Masson Delmotte[2] a présenté les principales conclusions le 9 juillet dernier lors du colloque « Devenir les acteurs d’un monde qui change » co-organisé par la CGE dans le cadre du projet FECODD[3] et le dernier « résumé pour les décideurs »  que le GIEC  a publié en octobre 2018  est un document que tout dirigeant, notamment de Grande école, se doit d’avoir lu (http://www.ipcc.ch/report/sr15/).

L’enseignement, dans nos écoles, découle de la recherche. Qu’en est-il à propos du changement climatique ?  Il existe des formations dédiées et des écoles lancent des actions spécifiques dédiées aux enjeux climatiques, comme à Institut Mines-Télécom Business School où les étudiants « rejouent » chaque année la négociation de la COP 21 et de l’accord de Paris sur le climat, ou à la problématique plus globale du développement durable. Mais nous faisons encore peu, trop peu.

Les étudiants nous le disent, qui ont lancé en France en 2018 un appel, le Manifeste étudiant pour un réveil écologique et qui, à l’échelle européenne ont organisé des grèves et des marches pour le climat.  Etudiants aujourd’hui, acteurs de la société et décideurs demain, ils auront en main les leviers de l’indispensable transformation et nous devons les préparer à les utiliser au mieux.

D’autres parties prenantes nous interpellent également, qui font le même constat du manque de formations aux enjeux climatiques. Une étude récente du think tank « The Shift Project »  pointe ainsi du doigt le faible pourcentage des formations supérieures qui intègrent des cours obligatoires sur les questions de transitions climatique et énergétique.

Les établissements d’enseignement supérieur commencent toutefois à se mobiliser et affichent des engagements.

Mais les enjeux climatiques doivent aller au-delà des mots et mobiliser au-delà de quelques prestigieuses institutions. Nos parties prenantes nous attendent dans l’action. Une action dans tous les domaines, enseignement et recherche en premier lieu, mais également fonctionnement de nos établissements qui se doivent d’être exemplaires. Une action qui ne concerne pas uniquement le corps professoral, mais l’ensemble des fonctions et des personnels de nos écoles, ainsi que l’illustre parfaitement le guide sur la contribution des métiers de l’ESR aux Objectifs du Développement Durable (ODD), co-édité par la CGE en 2018.

Une action qui relève d’abord de chaque Ecole mais qui, face à l’ampleur des enjeux climatiques, ne peut être menée de façon isolée.  Développer les connaissances, partager les bonnes pratiques, déployer des outils et référentiels communs sont les travaux que mène la Commission Développement Durable et Responsabilité Sociétale de la CGE, en étroite collaboration avec la CPU et tout un réseau de partenaires, pour aider les Ecoles dans leurs démarches et leurs projets concrets.

Une action enfin, qui se place dans le cadre global de l’Agenda 2030 pour un développement durable des Nations Unies, tant les enjeux climatiques ne peuvent être considérés indépendamment des 16 autres ODD et qui doit être soutenue au plan institutionnel. C’est le sens de l’appel lancé par la CGE, la CPU et la CDEFI en juillet dernier.

Mais sans attendre, agissons pour le climat avec tous les moyens dont nous disposons déjà. Nous en avons la responsabilité !

Denis Guibard
directeur d’Institut Mines-Télécom Business School

 

[1] GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, relevant de l’ONU

[2][2] Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatoloque à l’Université Paris Sud, est co-présidente du groupe de travail n° du GIEC

[3] Formation, Education, Compétences et Objectifs du Développement Durable

 

A propos de Denis Guibard

Directeur d’Institut Mines-Télécom Business School ( ex Télécom Ecole de Management) depuis 2014, après une carrière dans l’industrie du numérique.
Il est président de la Commission Développement Durable et Responsabilité Sociétale de la CGE et membre du Conseil d’Administration.

 

A propos d’Institut Mines-Télécom Business School – www.imt-bs.eu

École publique et socialement inclusive, proche des écoles d’ingénieurs, Institut Mines-Télécom Business School forme des managers et des entrepreneurs responsables, innovants et ouverts sur le monde, qui guideront les organisations dans les transitions au cœur de la société de demain : numérique, énergétique et écologique, économique et industrielle. Forte de la pertinence de sa recherche et de ses formations, de son soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat, de sa proximité avec les entreprises et de son ancrage dans son territoire, Institut Mines-Télécom Business School tend vers l’excellence pour contribuer au développement économique national et local et à la création de valeur pour toutes ses parties prenantes. Elle partage son campus avec l’école Télécom SudParis, également membre de l’IMT. L’école compte 1500 étudiants, figure chaque année au classement des meilleures business schools françaises et européennes, et est accréditée AACSB et AMBA.

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