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Flash info DD : premiers pas vers une labelisation en matière de développement durable et une sélection des actualités DD dans les écoles

En préambule il nous a paru utile d’essayer de définir ce que sont habilitation, accréditation,…
Publié le 27 avril 2011
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En préambule il nous a paru utile d’essayer de définir ce que sont habilitation, accréditation, certification et labellisation, tant il est facile de faire la confusion entre ces termes et tant les usages débordent sur les définitions. Ces procédures ont en fait de nombreux points communs, elles ont toutes le même objectif, instaurer la confiance, et un même principe, un audit, effectué sur la base d’un référentiel normatif reconnu. Cependant les objets visés, l’indépendance de l’organisme auditeur et la valeur officielle diffèrent selon les procédures, ainsi :

  • l’Accréditation est le fait d’une tierce partie faisant autorité qui reconnaît formellement qu’un autre organisme ou un individu est compétent pour effectuer des tâches spécifiques. Elle se réfère à une loi ou un décret, c’est le cas du grade master ou le visa délivrés par la Commission d’Evaluation des Formations et des Diplômes de Gestion (CEFDG), ou non, c’est le cas des Mastères spécialisés de la Conférence des Grandes Ecoles;
  • La certification est le fait d’une tierce partie qui donne une assurance écrite qu’un produit, un processus ou un service est conforme aux exigences spécifiées. Un établissement peut ainsi être certifié iso 9001 pour ses processus de fonctionnement. Certification et Accréditation sont donc complémentaires;
  • L’habilitation (ou agrément) est la reconnaissance d’un pouvoir ou d’un savoir faire accordée par une autorité installée par la loi.
  • La labellisation est le fait d’une tierce partie ou non, le label pouvant appartenir aux labellisés, qui reconnaît formellement par l’apposition d’un logotype qu’un organisme ou un produit est conforme aux exigences spécifiées.

Qu’en est-il de notre domaine de prédilection : le développement durable (nous préférons soutenable) ?
Les premiers à s’être intéressés de façon concrète à une évaluation de l’intégration du développement durable dans l’enseignement supérieur sont les Hollandais et plus précisément l’Université AVANS via sa Fondation pour un enseignement supérieur soutenable (DHO en hollandais), qui a développé dès 2000-2001 un outil d’évaluation nommé AISHE (Assessment Instrument for Sustainability in Higher Education). Cet outil se concentre principalement sur l’intégration du développement durable dans les formations. Les concepteurs de l’outil sont partis du principe que la contribution la plus forte des établissements d’enseignements supérieurs (EES) en matière de développement durable viendrait de leur cœur d’activité. L’outil est basé sur une approche qualitative et orientée sur les processus, proche de celle de la European Foundation for Quality Management (EFQM), il retient 20 critères sur cinq niveaux d’évaluation.
L’évaluation est faite par un auditeur formé par DHO et peut déboucher sur une labellisation. Entre 2002 et 2007, 60 programmes de formation et 12 EES au Pays-Bas et en Belgique ont été labellisés. Fin 2006 un accord a été signé entre DHO et l’organisme hollandais et flamand chargé de l’accréditation de l’enseignement supérieur (NVAO) afin d’intégrer l’évaluation AISHE dans le processus d’accréditation. Fait intéressant, tous les retours d’expériences ont montré que la labellisation était une forte incitation à l’action et à la mise en place d’une démarche de progrès.
Depuis 2007 un groupe de travail international travaille sur la version 2.0 de AISHE. il intégrera notamment des critères supplémentaires de type quantitatif, il aura une structure modulaire pour répondre aux attentes différentes des EES. L’objectif de cette évolution est aussi de créer une certification internationale en matière de développement durable pour les EES, le projet associe par conséquent des partenaires (EES, DHO) de 13 pays différents.

Les deuxièmes à s’être emparés de l’évaluation sont les Américains. L’Association for the Advancement of Sustainability in Higher Education (AASHE) a été officiellement lancée en 2006. Elle rassemble des universités, des lycées (collège membres fondateurs) et des entreprises, des ONG, agences gouvernementales (collège membres associés). L’association a co-développé avec quelques universités The Sustainability Tracking, Assessment & Rating System™ (STARS) ; ce système d’évaluation et de notation repose sur l’autoévaluation des universités et des lycées des USA et du Canada, il est basé sur 75 critères répartis en 4 catégories :

  • Formation et recherche
  • Gestion, gouvernance et politique sociale
  • Exploitation
  • Innovation

L’évaluation donne droit à 4 niveaux de notation (de bronze à platine) sur une grille à 5 niveaux, et comporte un niveau de publication sans notation pour les universités ne souhaitant pas être notées.

Enfin nous pouvons citer l’initiative Principles for Responsible Management Education (PRME) de l’Organisation des nations unies (ONU) dont un des groupes de travail s’attache à intégrer les principes du développement durable dans les activités et les formations de l’enseignement supérieur au niveau international. Ce groupe de travail, anciennement centré sur le changement climatique, travaille sur la création d’un référentiel normatif international en s’inspirant de ce qui se fait de par le monde et notamment du référentiel Plan Vert de la CGE/CPU. Toutes les associations internationales d’évaluation et un grand nombre d’écoles et d’universités sont membres de PRME, on citera, entre autres, l’EFMD, l’AMBA (Association of MBA’s), l’AACSB (The Association to Advance Collegiate Schools of Business) et de façon indirecte la Conférence des Grandes Ecoles.

En conclusion, quel regard pouvons-nous porter sur ces labellisations et accréditations ?
Certains spécialistes pensent que les accréditations ou les labellisations sont une mode passagère et que les organismes risquent de perdre à leur propre jeu au fur et à mesure que ces pratiques se généralisent, car la plus-value apportée par la différenciation disparaît. De plus, le coût de ces procédures d’évaluation n’est pas anodin : il faut compter en moyenne 25 000 € pour un label EQUIS ou AACSB mais tout de même beaucoup moins pour une autoévaluation du type AASHE. Pour autant ces systèmes de reconnaissance jouent un rôle essentiel de stimulation au niveau interne ; ils nécessitent en amont et en aval une démarche collective d’amélioration qui ne peut être que bénéfique pour les établissements.

Gérald Majou de La Débutrie
Chargé de mission Développement Durable

Actualités DD dans les écoles

  • Sous l’égide des Nations Unies, la prestigieuse Université de Bentley (Boston) organise en collaboration avec Euromed Management son 7ème symposium sur l’éthique des affaires qui traitera cette année des « Enjeux et limites d’un engagement avec ses parties prenantes ». L’événement, organisé en partenariat avec La Tribune, State Street et l’UN PRME (initiative des Nations Unies pour la promotion de l’enseignement d’un management responsable) réunira deux cents chercheurs internationaux, dirigeants d’entreprises et d’ONG qui débattront sur ce sujet majeur de la Responsabilité Sociale des Entreprises.
    Date-Lieu : 23 mai prochain – Marseille
    Renseignements : Tashina Giraud –  tél: 04.91.82.77.37
    Inscription
  • L’ENSEGID, Ecole nationale supérieure en environnement, géoressources et ingénierie du développement durable, vient d’être créée par arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Bulletin Officiel du 10 mars 2011). Cette nouvelle école interne de l’IPB (Institut polytechnique de Bordeaux) propose un diplôme d’ingénieur dans le domaine des géosciences. L’objectif est de diplômer 60 ingénieurs par an pour répondre aux besoins croissants en sciences de la terre, en particulier dans les domaines de l’eau et de l’environnement (enquête BRGM (1) publiée en 2008 par le BRGM, établissement public de référence dans le domaine des sciences de la terre). Pour en savoir plus
  • Des apprentis de l’ECAM Rennes–Louis de Broglie ont crée le groupement Dynamisme Achats, une toute nouvelle centrale d’achats dont l’objectif est de réduire les coûts des frais généraux tout en respectant l’environnement. Contact du Club, Dynamisme Achats – ECAM Rennes-Louis de Broglie.
  • L’ATEE Grand Ouest (Association Technique Energie Environnement) organise le 19 avril à 13h45, à l’École des Mines de Nantes, une réunion d’information et d’échanges : Photovoltaïque et éolien : avenir ou à venir ? Programme et inscription
  • IÉSEG School of Management lance le 13 avril 2011 à 17h30 CréEnSo, le prix national du créateur d’une entreprise sociale. Informations et inscriptions : Laetitia Noël – 03.20.54.08.09.
  • Télécom Bretagne (campus de Brest) accueille du 14 mars au 7 avril l’exposition “Recherche et développement durable”, une exposition réalisée par Centre-sciences et prêtée par l’Abret, centre de culture scientifique, technique et industrielle. Contact : Cendrine Le Locat, responsable Développement durable et solidaire – 02 29 00 10 80.
  • L’École de biologie industrielle organise ses quatrièmes journées de l’environnement le 19 mai 2011 sur le thème « le Plan Vert des établissements d’enseignement supérieur ». Bulletin d’information et d’inscription.
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