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Geneviève Gallot, Directrice de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs

Inspectrice générale de la création, des enseignements artistiques et de l’action culturelle, Geneviève Gallot a…
Publié le 22 octobre 2012
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Inspectrice générale de la création, des enseignements artistiques et de l’action culturelle, Geneviève Gallot a été notamment conseiller technique au cabinet de Jack Lang (ministre de la Culture et de la Communication), chargée de mission à l’Unesco, directrice de l’Espace Electra – EDF, directrice de l’Institut national du patrimoine, puis directrice de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (depuis 2008). Elle a enseigné l’histoire de l’art contemporain et des politiques culturelles à l’Institut d’études politiques de Paris, à l’École nationale d’administration et à l’université Paris IX. Elle est présidente du conseil d’administration de La Muse en Circuit (Centre national de création musicale) et membre du conseil artistique de la Casa Velasquez. Elle est Chevalier de la Légion d’Honneur et Officier de l’Ordre national du Mérite.

CGE : Quels rôles jouent aujourd’hui Ernst et Éluard ou encore Henri Michaux dans votre quotidien, tandis que vous avez su pour les deux premiers nouer peinture et poésie ; et consacrer un doctorat de lettres au dernier ?

G.G. : J’ai toujours été attachée à l’esprit des correspondances, correspondances entre les arts, entre les sens, entre les âges, entre les sciences, et j’ai plaisir à le cultiver à l’École. Grande école d’art et de design, organisée autour de dix secteurs de formation, l’École des Arts Déco est une terre foisonnante, multiple, plurielle, qui invente sans cesse de nouvelles passerelles, de nouvelles mises en regard et en miroir, tant en interne qu’avec l’extérieur. Foyer unique d’inspiration et de création, l’École est un espace passionnant de croisements parfois improbables.

CGE : Être la première femme à diriger l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs depuis 1766 confère-t-il une autorité spécifique et un engagement de transmission de valeurs plus exhaustives ?

G.G. : Que l’École soit aujourd’hui dirigée par une femme correspond à une évolution naturelle, que de nombreuses autres institutions connaissent. Cette situation ne constitue pas a priori à mes yeux un plus, ni d’ailleurs un moins, spécifique. Seuls l’engagement au service de la création et la pleine adhésion à la mission de transmission me semblent devoir faire la différence. Et, depuis deux siècles et demi, l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs a connu de nombreux directeurs aux talents très divers !

CGE : Votre feuille de route à la direction de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, renouvelée fin 2011, inclut notamment l’internationalisation de votre établissement, la diversité de vos étudiants, le développement de la recherche et l’augmentation des ressources propres. Quelles sont vos actions principales en ce sens pour optimiser l’attractivité de vote école ?

G.G. : L’ouverture internationale est un enjeu majeur pour notre établissement. Nous encourageons fortement les mobilités des étudiants pour des stages, des séjours d’études, grâce à plus de 80 partenariats à travers le monde. Nous souhaitons que nos étudiants se confrontent à des cultures et à des modes d’expression différents, qu’ils conçoivent leur futur parcours professionnel de manière ouverte et pas seulement hexagonale. Cette diversité culturelle doit aussi être présente au sein même de l’École. C’est la raison pour laquelle nous collaborons avec plusieurs remarquables fondations (Fondation Culture et Diversité, Fondation Odon Vallet… ) pour que certains jeunes issus de milieux défavorisés fassent le choix de l’École des Arts Décoratifs et des métiers de la création.

S’agissant de la recherche, notre Laboratoire EnsadLab offre désormais une dizaine de programmes de recherche. L’École est aussi associée à des programmes européens et de l’ANR, à deux LABEX et à l’IDEX portée par PSL (Paris-Sciences et Lettres). Dans ce cadre, l’École participe à la mise en place, avec le Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, le Conservatoire national supérieur d’Art Dramatique, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts et l’École normale supérieure, d’un doctorat tout à fait original d’art et de création, basé sur la pratique. Ce programme doctoral SACRe (Sciences Arts Création Recherche) vise à favoriser les synergies entre les arts et les sciences. Par ailleurs, en ce qui concerne nos ressources propres, l’École vient de créer un fonds de dotation de manière à inciter les entreprises à lui apporter des contributions de mécénat. L’École s’emploie également à mettre en lumière les créations de ses étudiants ou ses jeunes diplômés, tant en France qu’à l’étranger, ce qui contribue à son attractivité et à l’insertion professionnelle de ses anciens élèves. Aujourd’hui, 2500 candidats se présentent chaque année à notre concours d’entrée en 1ère année. Seuls 3,5% sont admis. Néanmoins l’École doit continuellement veiller à se réinventer et à s’adapter aux grandes mutations technologiques et sociétales. Elle s’y emploie en s’appuyant, notamment, sur une cinquantaine de partenariats fructueux avec des institutions académiques, culturelles et des entreprises.

CGE : Garantir le caractère professionnalisant des formations tout en prenant en compte les grandes évolutions de la société optimise l’insertion professionnelle de vos diplômés. Quel est le degré d’implication de vos équipes pédagogiques et les passerelles avec vos anciens pour créer le liant et la veille nécessaires à cet effet ?

G.G. : Nos professeurs sont tous des professionnels en prise directe et constante avec les grandes évolutions de la société et des métiers. La compréhension des attentes, l’anticipation des besoins, l’exercice du jugement critique sur les modes de vie et de développement de nos sociétés sont au cœur de notre modèle pédagogique. L’École prépare les étudiants à répondre largement à des commandes. L’analyse du contexte et la réflexion sur les enjeux sociétaux constituent ainsi les bases de leur travail de futurs concepteurs – créateurs, résolument innovants et acteurs du changement.

CGE : L’enseignement à l’École des Arts Décoratifs est-il durable ?

G.G. : L’enseignement de l’École a traversé les époques, en anticipant à chaque étape les grandes mutations techniques, technologiques et sociales. Aujourd’hui, l’établissement est aux avant postes de la création, tant matérielle qu’immatérielle, forme ses étudiants à concevoir produits et services, à repenser avec audace fonctions, formes, usages. Désormais, l’heure est à l’innovation pour un futur durable !

Propos recueillis par Pierre Duval
CGE – Chargé de mission Communication

En savoir plus sur l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs

L’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, grande école d’art et de design, est un établissement public d’enseignement supérieur relevant du ministère de la Culture et de la Communication.
Elle offre un modèle pédagogique unique dont les maîtres mots sont : innovation, pluridisciplinarité, partenariat. L’Ecole accueille environ 720 étudiants français et étrangers. Elle collabore avec 80 institutions partenaires à travers le monde ainsi qu’avec 50 institutions académiques, culturelles et entreprises.

10 SECTEURS DE FORMATION ET UN DIPLOME HABILITE AU GRADE DE MASTER

Les 10 secteurs de spécialisation sont : architecture intérieure, art espace, cinéma d’animation, design graphique/multimédia, design objet, design textile et matière, design vêtement, image imprimée, photo/vidéo, scénographie. La formation conduit à un diplôme d’établissement délivré au nom de l’État. Les études se déroulent sur 5 années et sont fondées sur une étroite articulation entre enseignements théoriques, artistiques, techniques et technologiques.

UN LABORATOIRE DE RECHERCHE, ENSADLAB
EnsadLab propose une dizaine de programmes de recherche couvrant les champs de l’art et du design. Il accueille une cinquantaine d’étudiants chercheurs dont plusieurs poursuivent également un doctorat dans une université française ou étrangère.

L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES ARTS DÉCORATIFS EST MEMBRE DU PÔLE DE RECHERCHE ET D’ENSEIGNEMENT (PRES)
« PARIS SCIENCES ET LETTRES – QUARTIER LATIN».
L’École, associée au CNSMDP, au CNSAD, aux Beaux-Arts de Paris et à l’ENS, met en œuvre le programme doctoral innovant SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche) dont les objectifs sont de rapprocher les sciences et les arts et de permettre à des créateurs et à des scientifiques d’inventer ensemble. Ce programme prévoit une formation spécifique à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs et une formation mutualisée avec les autres établissements engagés dans le programme SACRe.

CHIFFRES CLÉS

  • 1766, date de création de l’École
  • 720 étudiants (dont 15 % d’étrangers et 28% d’étudiants boursiers)
  • 120 enseignants et experts associés
  • 5 ans d’études (diplôme habilité au grade de master)
  • 10 spécialités d’enseignement : design graphique/multimédia, design textile et matière, design vêtement, design objet, cinéma d’animation, image imprimée, photo/vidéo, scénographie, architecture intérieure, art espace.
  • 1 laboratoire de recherche, création et innovation (EnsadLab), niveau doctorat
  • 1 doctorat d’art et de création SACRe – PSL (avec l’ENS, le CNSMDP, le CNSAD, les Beaux-Arts de Paris).
  • 18 ateliers techniques
  • 2 amphithéâtres, une galerie d’exposition
  • 1 bibliothèque offrant 21000 titres
  • 1 matériauthèque dotée de 5000 échantillons
  • 80 partenariats avec des universités et écoles étrangères
  • 50 partenariats avec des institutions culturelles et des entreprises
  • 90 % des diplômés sont insérés professionnellement trois ans après la sortie.
  • 20 événements publics en 2012 (expositions dans le cadre de Designer’s Days, à l’Institut français de Milan, à l’Observatoire de Paris, à Helsinki etc.).
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