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La d.school Paris : un programme de l’École des ponts ParisTech inclusif

Le programme ME310, hébergé à la d.school Paris de l’Ecole des Ponts ParisTech, a pour…
Publié le 4 décembre 2020
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Le programme ME310, hébergé à la d.school Paris de l’Ecole des Ponts ParisTech, a pour vocation de former les étudiants de l’Ecole des Ponts ParisTech, mais aussi des étudiants issus d’autres parcours, au Design Thinking, approche d’innovation centrée sur l’humain. Cet enseignement se fait grâce à un apprentissage par le projet où les étudiants pratiquent le Design Thinking tout au long de l’année en répondant à un brief d’innovation donné par un partenaire industriel. Enseigné dans 25 universités à travers le monde, ce programme, initié à Stanford University, fait travailler sur un même sujet, deux équipes d’étudiants dans deux pays.

L’empathie et la capacité à se mettre à la place de ses utilisateurs afin de développer un produit ou service qui répond à de réels besoins identifiés, sont les points clés que l’équipe de la d.school Paris cherche à transmettre aux étudiants qu’elle encadre. Pendant 9 mois à temps plein, ces futurs experts du Design Thinking vont à la rencontre de pompiers, médecins, patients, seniors, propriétaires de voitures, … tout dépend du sujet qui leur a été confié.

Dans l’objectif d’être des cordonniers bien chaussés, les membres de l’équipe de la d.school Paris s’auto-appliquent ce qu’ils enseignent et c’est donc tout naturellement qu’ils construisent le programme de l’année avec les étudiants et l’adaptent à leurs besoins. Cette année, la promotion de 6 étudiants, composée d’ingénieurs, designers et d’une graphiste, accueille également Léa, ingénieure en biotechnologies de l’ESIEE, sportive de haut niveau et sourde implantée d’un implant cochléaire.

 

  • En période de COVID19 où tout le monde doit porter un masque, comment permettre à Léa de s’intégrer alors qu’elle s’aide beaucoup de la lecture sur les lèvres ?
  • Dans un programme international où la langue parlée entre les universités partenaires est l’anglais, comment s’intégrer lorsque l’on a été dispensée de cours de langue durant toute sa scolarité ?

 

Les masques transparents commandés par l’équipe début septembre se font toujours attendre à cause d’une rupture de stocks… il a donc fallu trouver une alternative pour la rentrée du 21 septembre. Grâce à l’aide du makerspace (atelier de fabrication numérique) de l’Ecole des Ponts ParisTech, des visières ont été imprimées en 3D pour l’ensemble des étudiants et de l’équipe encadrante. Le studio, espace de travail dédié à la d.school Paris de 150m2, a permis de respecter la distanciation nécessaire à l’utilisation de ces visières. Les premières minutes sont un peu surprenantes à cause de l’écho mais on s’habitue vite et tout le monde peut ainsi échanger sereinement.

Pour l’anglais, et plus généralement pour l’ensemble du travail en visioconférence de plus en plus répandu avec le confinement, c’est l’application Ava que Léa et l’équipe de la d.school Paris ont décidé de tester. Développée par un ancien étudiant de l’Ecole des Ponts ParisTech, cette application retranscrit en temps réel ce qu’elle entend. Cela permet aux sourds et malentendants de suivre une conversation avec plusieurs personnes. Petit bonus, l’application a aussi la capacité de traduire ce qu’elle entend, pour le retranscrire dans la langue souhaitée ! Ainsi, Léa a pu suivre le lancement du programme fait avec l’ensemble des universités partenaires, en anglais et en visio et peut continuer à interviewer des utilisateurs avec son équipe.

L’année commence tout juste et l’équipe se tient prête à expérimenter d’autres solutions et adapter son enseignement pour que ce programme soit le plus inclusif possible.

 

“ Malgré ma surdité profonde, j’ai pu suivre des études supérieures. Sourde de naissance, j’ai toujours suivi une scolarité en milieu ordinaire et, avant mon arrivée au lycée, je ne connaissais pas la langue des signes. Venant d’une famille d’entendants, j’ai toujours pratiqué l’oralisme pour m’exprimer et j’utilise aussi le langage parlé complété (LPC). J’ai terminé mon master « ingénieur biotechnologie e-santé » l’année dernière et maintenant je suis en formation ME310 au sein de la d.school Paris. Le ME310 fut une révolution pour moi, car durant mes années d’études, il manquait une accessibilité adaptée pour les sourds et malentendants. Dans le programme ME310, l’équipe a tout de suite mis en place des solutions, je me suis crue dans un rêve…

Je fais partie d’une équipe de 6 étudiants dont une brésilienne, Carol, qui apprend la langue française depuis deux ans et a su facilement s’adapter à mon handicap car je l’aide pour son accent français, Thomas, qui d’habitude parle très vite, essaie maintenant de parler le plus lentement possible et des italiens qui m’écrivent soit par chat ou par mail afin qu’on puisse mieux communiquer en anglais. Je me sens vraiment à ma place dans cette école. 

J’aimerais qu’il y ait une révolution, l’accessibilité pour tout handicap dans les études supérieures afin de répondre aux  besoins nécessaires à leur réussite jusqu’aux diplômes.

Une personne sourde ou malentendante peut développer une rancœur inutile vis à vis de la « normalité entendante » si sa surdité n’est pas acceptée. ” Léa Damian, étudiante sourde suivant le programme ME310 cette année

 

“ Aujourd’hui en charge de former et accompagner les étudiants du ME310, j’étais à leur place il y a 7 ans. Ce programme m’avait permis de m’épanouir pour la première fois dans mes études et à trouver ma voie. C’est donc très important pour moi de pouvoir à mon tour aider les étudiants à grandir et se découvrir. Alors que seulement 5% des étudiants sourds et malentendants poursuivent des études supérieures contre 44% de la population française du même âge (DREES 2014), je suis fière que ce programme puisse accueillir Léa cette année et d’autres étudiants souffrant d’un handicap dans les années suivantes ! » Alice Froissac, encadrante programme ME310

 

Vous souhaitez en savoir plus ? Retrouvez-nous sur https://www.ecoledesponts.fr/dschool-paris

 

A propos d’Alice Froissac

Après une formation d’ingénieur mécanique avec une spécialisation en design industriel, Alice Froissac rejoint la d.school Paris en tant qu’étudiante pour se former au Design Thinking. Elle y travaille sur un système de caméra permettant aux pompiers de voir à travers la fumée sur incendies. A la fin du programme ME310, Alice décide de continuer ce projet avec un de ses coéquipiers et fonde ektos. Grâce à cette startup, elle gagnera, entre autres, le prix de l’ingénieur de l’année pour des débuts prometteurs (Usine Nouvelle) et une médaille d’Or au Concours Lépine.

Après l’arrêt du projet, faute de financements, Alice continue son expérience entrepreneuriale en accompagnant des startups et entreprises via le Design Thinking et fonde Openers avec 5 autres associés.

En septembre 2019, elle rejoint l’équipe de la d.school Paris pour encadrer le programme ME310 et assurer des formations à destination des entreprises.

 

A propos de l’École des Ponts-dschool

La d.school Paris de l’École des Ponts ParisTech a pour mission de former et d’accompagner les leaders en innovation par l’apprentissage et la mise en pratique de la conception centrée sur les utilisateurs.

Depuis 10 ans, la d.school Paris porte la pratique du Design Thinking comme approche de l’innovation et de son management. Cette façon de penser, de concevoir et d’aborder les problèmes est propice à générer de nouvelles sources d’innovation et à implémenter des solutions pérennes.

La d.school Paris propose des formations à destination des étudiants en formation initiale mais également pour les professionnels dans le cadre de mastères spécialisés ou de formation continue à destination des collaborateurs en intra et interentreprises.

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