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L’Afrique, terre d’opportunités des années 2015-2030

Il y avait 8 millions d’étudiants en Afrique subsaharienne en 2013. Il y en aura…
Publié le 26 novembre 2018
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Il y avait 8 millions d’étudiants en Afrique subsaharienne en 2013. Il y en aura 28 en 2030. De toutes les régions du monde, l’Afrique est celle qui présentera, dans les 15 prochaines années, le taux de croissance du nombre d’étudiants le plus élevé, de l’ordre de + 250 à + 300%. Les calculs de PaxterNext15Years®, basés sur des études statistiques rigoureuses de 76 pays rassemblant 90% de la jeunesse mondiale, ont identifié des pays dans lesquels des phénomènes explosifs devront être gérés.

L’ampleur de ces phénomènes vient de ce que l’Afrique, dans cette période, conjugue à la fois des croissances d’effectifs, variables selon les pays mais considérables dans la classe en âge d’étudier, et une croissance économique qui amène une classe moyenne et moyenne supérieure de plus en plus nombreuse à souhaiter de bonnes études pour ses enfants.

Or les systèmes universitaires actuels africains sont, dans de nombreux cas, peu adaptés aux réalités locales, tout en restant très théoriques – souvent faute de moyens pour construire des enseignements professionnalisants, mais aussi pour des raisons de cultures organisationnelles universitaires ou étatiques. Des universités souvent de qualité au moment de leur création ont reçu l’injonction d’accueillir des nombres d’étudiants impossibles, et quand 300 professeurs sont sensés former 60 000 étudiants, on ne peut souvent qu’envisager d’enseigner en amphithéâtre des savoirs très théoriques. Il en résulte, dans de nombreux pays, des taux de chômage des jeunes diplômés supérieurs au taux de chômage moyen des jeunes.

Cette situation d’une demande explosive face à une offre souvent inadaptée constitue une opportunité pour les établissements français, aussi bien écoles qu’universités, sous plusieurs conditions.

  1. Comprendre qu’au-delà de la petite minorité qui partira étudier à l’étranger, les grands nombres d’étudiants sont d’abord à former localement
  2. Se mettre à l’écoute des besoins locaux, grâce aux compétences des établissements en ingénierie pédagogique, pour inventer ce qui, localement, est
  3. Imaginer des modèles économiques autonomes, adaptés aux réalités économiques locales
  4. Considérer comme une obsession l’insertion professionnelle des étudiants, dans des économies où il existe peu d’emploi qualifiés, mais où les entreprises souvent ne trouvent pas réponse à leurs besoins. Seule cette insertion peut justifier économiquement des frais de scolarité significatifs, qui mobiliseront une part conséquente des revenus ou de l’épargne de la famille. Il faut en outre avoir conscience qu’une proportion élevée des diplômés sera appelée à créer son emploi comme entrepreneur, la compétence entrepreneuriale est donc un élément nécessaire du parcours de formation.
  5. Reconnaître que l’Afrique est un terrain d’expérience très intéressant et novateur pour leurs étudiants français, et source d’innovations durables à fort potentiel de transformation.

Face à ces exigences, les établissements français disposent de deux excellents atouts :

  1. Ils ont l’habitude de vivre sur des standards « frugaux », au regard de bien des établissements comparables dans d’autres pays. Ce qui est faiblesse ici devient force quand il s’agit d’exporter ses savoir-faire.
  2. Il existe une tradition française de formation supérieure professionnalisante qui est considérée avec admiration au niveau international. Les pédagogies de l’alternance et de l’intégration des compétences, présentes aussi bien dans les Grandes écoles que dans les IUT, les formations de santé ou les formations juridiques, préparent à des métiers des jeunes professionnels efficaces et opérationnels dès la sortie des formations.

L’annonce du gouvernement d’une action de l’AFD en soutien aux établissements qui mèneront des projets d’implantation internationale est une excellente nouvelle. S’installer durablement à l’étranger ne s’improvise pas, nécessite de la méthode et des personnes dédiées. Que les établissements puissent être aidés par un « investissement immatériel de démarrage » transforme la prise de risque, donc le nombre d’établissement qui s’en sentiront capables. Tous les établissements qui ont vécu ce type d’aventure depuis les années 2000 s’en sont trouvés transformés et grandis. Par ces horizons universitaires étendus, il en va aussi de l’influence mondiale de la France.

Pierre Tapie,
président de Paxter
président d’honneur de la Conférence des grandes écoles

 

A propos de Pierre Tapie

Pierre Tapie est universitaire, entrepreneur et business angel. Diplômé de l’Ecole Polytechnique, d’un Doctorat d’Etat en biophysique et d’un MBA de l’INSEAD, Pierre a construit sa carrière à l’interface entre l’univers académique et l’entreprise.

Chercheur en biophysique et biologie cellulaire de 1980 à 1989 au CEA puis chez Sanofi, Pierre a dirigé l’Ecole d’Agriculture de Purpan et sa société de capital-risque INTELLAGRI de 1990 à 2001, tout en y enseignant l’Ethique des Affaires. Directeur Général de l’ESSEC de  2001 à 2013, il a conduit l’internationalisation de l’Ecole, la création de son écosystème entrepreneurial, et l’invention des Cordées de la Réussite. Il a été très engagé dans des associations académiques internationales (AACSB, GRLI, etc..), et comme Président de la FESIC puis de la CGE.

Pierre agit aussi comme business angel dans les domaines de sa compétence scientifique initiale.

En 2013, Pierre a créé PAXTER®, une société de Conseil entièrement dévolue à la stratégie institutionnelle universitaire.

 

 

A propos de Paxter

Société de Consultance internationale, Paxter rassemble des personnes très expérimentées, ayant pour la plupart vécu des expériences de dix ans au moins de dirigeant d’établissement universitaire, ce qui lui confert une très large pluridisciplinarité.

Paxter sert des universités, des écoles, des entreprises, des gouvernements, qui recherchent une expertise pour dessiner des stratégies personnalisées dans tout ce qui touche à l’enseignement supérieur, à partir de méthodes inspirées des méthodes stratégiques de l’entreprise, mais réadaptées au monde académique.

Dans ce cadre, Paxter agit également comme assistant à maître d’ouvrage universitaire pour accompagner des projets de créations d’universités ou d’établissements nouveaux, dans des pays neufs.

Paxter mène également des travaux de recherche quantitatifs et qualitatifs la prospective des étudiants à former à l’échelle mondiale et sur l’évolution des systèmes universitaires, qui ont conduit notamment à la création du système-expert PaxterNext15Years.

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