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La tension entre des organisations produisant toujours plus et des individus de plus en plus isolés qui interpelle les observateurs et penseurs

Depuis plus de deux siècles, l’objectif du management semble inchangé : produire plus, mieux et…
Publié le 26 février 2018
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Depuis plus de deux siècles, l’objectif du management semble inchangé : produire plus, mieux et à moindre coût. Et ce, quelles qu’aient pu être ses variantes, ses modes, ses nuances et même ses utopies. Alors que penser des nouvelles propositions autour d’un management contemporain qui se préoccuperait davantage d’une quête de sens autour de formes organisationnelles porteuses d’un management émancipant les individus, voire en capacité de produire « du bonheur au travail » ?

Comme nous y invitait Nicole Aubert en 2012, impossible de qualifier ce management contemporain, « sans s’interroger sur le contexte dans lequel il s’inscrit sur le plan économique : celui du capitalisme financier, qui ne semble sous-tendu que par une seule logique, une seule pulsion pourrait-on dire : une pulsion d’accumulation qui se déploie de manière illimitée et totalitaire. Même si ce régime ne s’impose pas en direct dans tous les secteurs d’activités, il imprègne profondément la manière de fonctionner et de vivre dans les entreprises contemporaines ».

C’est cette tension entre, d’une part, des organisations produisant toujours plus – dans des contextes introduisant souvent de nouveaux paradigmes productifs et une fragmentation des chaînes de valeur- et, d’autre part, des individus, de plus en plus isolés, aspirant à plus d’autonomie et de sens au travail, qui interpelle les observateurs et penseurs. En quoi des initiatives se revendiquant pour certaines du courant des entreprises libérées, pour d’autres du mouvement de la responsabilisation ou bien encore de la sociocratie pourraient être adaptées à ces nouvelles contingences génératrices de relations professionnelles inédites ? La question de l’entreprise libérée suscite un engouement croissant depuis quelques années, concomitamment à la publication de l’ouvrage d’Isaac Getz en 2009, Liberté & Cie, engouement qui offre une seconde vie à un vocable forgé il y a plus de vingt ans et qui demeure à la fois convoité et controversé. Les médias ont par ailleurs largement participé à relayer ce phénomène, pourtant il reste encore aujourd’hui de nombreux questionnements autour de ces pratiques qui visent notamment plus d’autonomie et de responsabilisation pour les acteurs de l’entreprise. Qu’en est-il exactement de la place épineuse du management intermédiaire ? De l’appropriation par les acteurs des moyens et des ressources de l’entreprise et de la reconnaissance associée à leur production ? De la question de la performance et de la redistribution de la valeur créée ? Des espaces de délibération autour du travail ?  Du pouvoir agir pour l’ensemble des acteurs ?

 

Des chercheurs de l’ESC Clermont se sont justement emparés de ces questions en créant un programme de recherche PEOPLE (Programme d’Etudes sur les Organisations Post managériales et la Libération des Entreprises), offrant ainsi une opportunité pour replacer ce phénomène au centre d’une analyse scientifique et critique. Ce programme a pour objectif de questionner la pertinence, mesurer l’impact social, financier, symbolique, anthropologique et politique de ces modèles en vogue. Il semble en effet important aujourd’hui de penser ces transformations managériales en cartographiant toutes les controverses qu’elles soulèvent. Prendre du recul, explorer, observer à des fins scientifiques ces évolutions et mutations du travail ne cesse d’être indispensable pour penser à nouveau le management, les relations sociales, le rôle et la place de chacun dans l’entreprise.

 

Outre le colloque organisé en juillet 2016 (cf Site PEOPLE) et la publication d’un numéro spécial de la revue RIPCO, n° 56 : « L’entreprise libérée », les chercheurs de PEOPLE, en se fondant sur la méthode ethnographique, sont investis dans deux projets de recherche, l’un avec une grande entreprise engagée dans une transformation visant la responsabilisation de ses collaborateurs et, l’autre, avec 9 PME ciblant précisément une amélioration du dialogue social et des conditions de travail. Ces investigations visent à produire de la connaissance autour de ces passionnantes questions.

 L’équipe de Recherche PEOPLE-ESC-Clermont

 

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/2″][vc_column_text]A propos de PEOPLE

P.E.O.P.L.E est le nom donné au Programme d’Etudes sur les Organisations Post-Managériale et la Libération des Entreprises formé à l’ESC-Clermont en 2016.

Composé d’une équipe de 6 Chercheurs engagés aux profils et Aires de recherches différentes :  Thibaud BRIERE en humanité et philosophie d’entreprise, Jean-Claude CASALEGNO en théories et pratiques du management à la lumière de l’anthropologie et de la psychanalyse, Diego LANDIVAR en économie et humanités numériques, Sophie MARMORAT en gouvernance, architecture et performance des organisations, Brigitte NIVET en anthropologie des organisations et innovations managériales et sociales, ainsi que Philippe TROUVE en innovations sociales et gestion de la main d’œuvre et expérience de démocratie dans les entreprises.

People mène 6 Axes de Recherche en immersion dans les entreprises et les accompagne dans leur transformation. People organise des conférences, séminaires et participe à l’Axe PHOI (Potentiel Humain, Innovation, Organisation) du CRCGM (Centre de Recherche Clermontois en Gestion et Management).  

https://programme-people-esc-clermont.fr/[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/2″][vc_single_image image= »53594926″ img_size= »large »][/vc_column][/vc_row]

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