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Véronique Le Courtois, directrice des études de l’École Centrale de Lille

Véronique Le Courtois est diplômée de l’Institut Industriel du Nord. Elle est également titulaire d’un…
Publié le 22 novembre 2012
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Véronique Le Courtois est diplômée de l’Institut Industriel du Nord. Elle est également titulaire d’un DEA et d’une thèse en Génie des Procédés de l’institut National Polytechnique de Lorraine obtenus respectivement en 1986 et 1989. Recrutée en tant que maître de conférences à l’École Centrale de Lille en 1989, elle y a assurée la fonction de chef du département Génie des Procédés de 2000 à 2004 et est responsable de l’option associée depuis 2003. Elle est actuellement directrice des études de l’École Centrale de Lille, poste qu’elle occupe depuis 2005.

CGE : Votre poste est au carrefour de la stratégie de développement de votre établissement et des attentes de vos étudiants. Comment accompagnez-vous vos étudiants dans la cohérence de leurs projets de césure et de leurs études ?

V.LC. : La constitution d’un dossier de candidature à une césure demande aux étudiants une réflexion sur ce qu’ils en attendent. Ils sont amenés à en définir les objectifs, à s’interroger sur les questions auxquelles ils souhaitent éventuellement répondre grâce à leur césure, sur les connaissances et compétences qu’ils cherchent à acquérir. S’ils souhaitent consacrer une partie de cette année à une expérience à caractère humanitaire, nous les incitons à se pencher sur leurs motivations et sur les compétences professionnelles qu’ils pourront éventuellement développer au travers de cette expérience.

Nous cherchons à faire en sorte que les étudiants ne se contentent pas de nous dire : « j’ai envie de… » mais qu’ils conçoivent leur césure comme un projet et qu’ils nous expliquent pourquoi ils ont envie de… Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur des séances d’accompagnement à l’élaboration du projet professionnel que les élèves de deuxième année suivent au cours du 1er semestre.

CGE : Vous avez fixé à 1/5ème le quota des dossiers de présentation d’un projet de césure, soit 50 étudiants en moyenne sur 250. Quels sont les critères sélectifs ou distinctifs qui sont déterminants pour mesurer les projets les plus réalisables et que vous accompagnerez ou encouragerez ?

V.LC. : Les mobilités d’après 2e année sont de diverses natures : double diplôme international, mobilité entre Ecoles Centrales, double diplôme EDHEC et césures, et concernent environ la moitié d’une promotion. Au sein de ces mobilités, les césures représentent généralement une cinquantaine d’élèves tous les ans qui choisissent de construire autrement leur parcours de formation.

Les projets des étudiants sont d’une grande diversité. Certains vont consacrer cette année de césure à un parcours purement académique afin de préparer une formation post diplôme ou d’aborder un champ d’étude totalement nouveau. D’autres vont profiter de cette opportunité pour mieux définir leur projet professionnel en réalisant plusieurs stages. D’autres enfin vont choisir de se mettre au service des autres et s’investir dans une action à caractère humanitaire. Aucune de ces voies n’est exclusive des autres et de nombreux projets sont à multiples facettes.

Ce qui caractérise finalement un dossier de césure de qualité, c’est la motivation de l’étudiant qui se traduit dans la construction de son projet et dans sa capacité à convaincre de l’intérêt que représente pour lui ou elle cette année de césure.

CGE : Dans cette volonté personnelle de porter un projet, sorte d’antichambre d’un futur univers professionnel et/ou de mobilité internationale, est-ce que cette phase « intermédiaire » n’interfère pas trop dans le déroulement du cursus après le retour des étudiants en césure ?

V.LC. : Après une année de césure consacrée à un projet personnel et/ou professionnel au cours de laquelle l’étudiant a généralement évolué dans un environnement totalement différent de celui de son établissement de formation, revenir sur « les bancs de l’école » demande souvent quelques semaines de réadaptation même si, pour certains, retrouver la vie estudiantine est un réel plaisir avant de se lancer définitivement dans la vie active.

Comme dans toutes les Écoles Centrales, l’organisation de notre dernière année est matricielle. Les élèves-ingénieurs sont répartis dans des options à caractère disciplinaire et dans des filières métiers, ils ont par ailleurs des cours communs, ils passent donc sans cesse d’un groupe à un autre. Les étudiants de retour de césure se répartissent de façon assez homogène dans ces différents groupes et contribuent généralement à leur animation. Ils portent en effet un regard différent sur leur formation, ils en voient plus nettement les enjeux et ceci est particulièrement vrai pour ceux dont la césure s’est majoritairement déroulée en entreprise. La vie des options et des filières s’en trouve grandement enrichie.

CGE : Mesurez-vous des éléments supplémentaires de maturité et/ou de fidélité à leur établissement formateur de la part des diplômés qui sont préalablement passés par la case césure ?

V.LC. : Je ne saurais répondre quant à la fidélité à leur établissement mais sur le plan de la maturité, leur progression est incontestable. Les élèves ayant quitté l’école pendant un an pour se consacrer à leur projet de césure reviennent transformés, la quasi-totalité d’entre eux ayant trouvé les réponses à leurs questions au cours de cette période. Leurs choix de dernière année de cursus sont plus réfléchis et ils ont gagné en maturité.

Pour certains d’entre eux, cette césure est une expérience d’autonomisation et de prise de risque tout à fait nouvelle : une première immersion dans le « monde réel » par opposition au monde académique plutôt sécurisé qu’ils ont connu jusqu’à présent.

A l’EC Lille, les étudiants de 3e année qui le souhaitent peuvent, au travers d’un questionnaire, évaluer leurs compétences comportementales. Les élèves de retour de césure, conscients de l’importance de ces compétences pour leur future vie professionnelle, sont majoritairement volontaires. Ils ont par ailleurs une expérience plus conséquente et plus diversifiée que les autres étudiants ce qui enrichit considérablement l’entretien de restitution qui est systématiquement mené.

CGE : Comment valorisez-vous les projets aboutis auprès des nouvelles promotions ?

V.LC. : Il n’y a pour l’instant pas de réelle valorisation des projets de césure auprès des élèves de 1e et 2e année, ce qui est très certainement un manque.

C’est plutôt au travers des entretiens que je conduis avec les candidats à la césure que j’en fais la promotion. En effet, en assistant à toutes les soutenances orales de retour de césure et ayant le plaisir de rencontrer certains de ces élèves au moment des entretiens de restitution évoqués plus haut, je m’enrichis de leurs expériences et apprend beaucoup grâce à eux. Je suis alors en mesure d’en parler aux futurs candidats à la césure.

Propos recueillis par Pierre Duval
CGE – Chargé de mission Communication

En savoir plus sur l’École Centrale de Lille

Fondée en 1854, L’École Centrale de Lille est une grande école d’ingénieurs généralistes en 3 ans, après classes préparatoires. Elle fait partie du Groupe des Écoles Centrales.

L’École Centrale de Lille forme des ingénieurs généralistes de haut niveau. Chaque année, ce sont près de 300 diplômés qui rejoignent l’encadrement de nombreuses entreprises régionales, nationales et internationaux. Après deux années de tronc commun, où l’élève-ingénieur a déjà la possibilité d’élargir ses connaissances par des cours électifs, la 3e année permet un réel approfondissement dans un domaine plus précis. Le parcours personnalisé des élèves leur permet également d’effectuer des périodes en entreprises (stages, césure) et à l’international (double diplômes, stages…) et même en école de commerce (double diplôme Edhec).

L’École Centrale de Lille s’affirme également comme un acteur incontournable de la Recherche au niveau international, national et régional. Elle intervient directement en tant que porteur ou partenaire dans six laboratoires (donc 4 CNRS) et quatre laboratoires internationaux associés sont notamment rattachés à l’École. La couverture thématique de ses laboratoires est très large et est en adéquation avec le caractère généraliste de la formation : Informatique industrielle, Électronique, Génie civil, Nanotechnologie / NEMS, Génie industriel, Acoustique, Modélisation d’entreprise, Génie des procédés, Mécanique des fluides, Mécanique des matériaux, Métallurgie, Génie électrique, Traitement de l’information, Automatique. Aussi, l’École est habilitée par l’État à délivrer en propre le diplôme de Master II dans 8 spécialités et le Doctorat. Chaque année, elle diplôme une centaine de doctorants.

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