Par Denis Guibard, ex Vice-président de la commission Développement Durable & Responsabilité Sociétale de la CGE de 2015 à 2023*.
2015
J’ai eu l’honneur de prendre la présidence de la Commission « Développement durable et responsabilité sociétale » (DD&RS) de la CGE à un moment charnière : le 25 septembre, l’Assemblée Générale des Nations adoptait à l’unanimité « l’Agenda 2030 de Développement durable » avec notamment les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) ; le 12 décembre, à la COP 21, « l’accord de Paris pour le climat » fixait l’objectif de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés.
HUIT ANS APRÈS, OÙ EN SOMMES NOUS ?
Plusieurs des ODD ne seront pas atteints en 2030 mais les 17 ODD sont devenus un cadre de référence pour l’action et le reporting, utilisé par un nombre croissant d’entreprises et de grandes écoles. Ils apparaissent de plus en plus dans les syllabi des cours, sont repris par les instances d’accréditations nationales et internationales et un classement international des universités et écoles leur est désormais consacré (THE impact rankings).
Les derniers rapports du GIEC ont confirmé ce que tous les phénomènes climatiques extrêmes que la planète a connu ces derniers mois nous ont montré : nous sommes loin d’être sur une trajectoire à 1,5 ou 2 degrés d’augmentation des températures mondiales à l’horizon 2100. Beaucoup reste à faire et les Grandes Ecoles doivent y contribuer davantage.
Dans un contexte de prise de conscience croissante des enjeux du climat, de la biodiversité et des limites planétaires, la commission DD&RS a quant à elle connu en 8 ans un fort développement de son activité. Elle est devenue la commission la plus reconnue par les écoles de notre conférence (57 % des écoles membres participent à ses travaux). La CGE est désormais un acteur incontournable de tous les travaux sur les sujets de DD&RS dans l’ESR. Cette reconnaissance est le fruit de l’expertise et des actions menées par la commission, dont le nombre de membres a plus que doublé en 8 ans, passant de 150 à 325.
S’il est assez facile de définir et de mesurer l’impact de l’enseignement et du fonctionnement de nos établissements dans le domaine du DD&RS, il est beaucoup plus difficile de le faire pour la recherche. La commission s’est attelée à cette tâche, en organisant en janvier 2021 le colloque sur la recherche et l’innovation responsable, impliquant les organismes de recherche et conduisant à renforcer le référentiel, et le label, sur le plan de la recherche et de l’innovation.
L’interpellation de la jeunesse a été, en 2018 un second tournant, avec l’émergence de Greta Thunberg, les grèves lycéennes du vendredi et, en France la publication du Manifeste pour un Réveil Ecologique. Ces actions ont conduit à la mobilisation des politiques et des directions des écoles. Enfin ! Elles ont notamment débouché sur la mise en place du groupe de travail « Enseigner la transition Ecologique » dans le Supérieur, piloté par Jean Jouzel et Luc Abbadie, auquel la commission a fortement contribué et dont les conclusions, reprises par la nouvelle ministre de l’enseignement du supérieur et la recherche en octobre 2022, commencent à se traduire en actions concrètes. Et pour aider les directions des écoles à conduire ces indispensables transformations, la commission a organisé en juillet 2023, avec le Campus de la Transition et le Collectif pour un Réveil Ecologique, une journée de formation pour les DG.
