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Dans la verte avec l’Académie Militaire de la Gendarmerie Nationale (AMGN)

Publié le 30 septembre 2024
Dans la verte avec l’Académie Militaire de la Gendarmerie Nationale (AMGN)
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À l’AMGN, creuset de la formation de tous les officiers de gendarmerie, existe une grande diversité de recrutements : direct, semi-direct, officier issus du rang, officier sur titre, officier sous contrat encadrement (OSCE), officier des armées, officier scientifique, officier sous contrat spécialiste (OSCS). Tous passent par l’Académie.

Cet été, engagés au même titre que les militaires affectés en unités opérationnelles, les cadres de l’Académie militaire de la Gendarmerie Nationale (AMGN) ont renforcé un certain nombre de structures d’état-major ou de terrain durant les Jeux Olympiques.

Après une courte période de repos, ces derniers se sont rapidement remis en ordre de marche afin d’accueillir, dés le 19 août, la nouvelle promotion d’élèves-officiers. Les jeunes recrues ont fait route vers les camps militaires de MOURMELON (51) puis de BEYNES (78) pour entamer une instruction tactique visant à l’acquisition des fondamentaux du combat.

Force de police à statut militaire, la gendarmerie peut en effet être engagée en temps de paix, de crise, voire de guerre, au même titre que les autres forces armées. Elle est d’ailleurs régulièrement déployée en opérations extérieures en qualité d’unité prévôtale notamment. Il est donc impératif d’enseigner, et ce, dés le début de la scolarité, les savoir-faire indispensables à l’exercice d’un métier des armes exigeant. C’est la raison pour laquelle le stage en camp de MOURMELON arrive très tôt dans la scolarité (5 jours après l’arrivée de la nouvelle promotion à l’académie). La formation dispensée aux nouvelles recrues s’articule autour de deux principaux objectifs :

- C’est une formation sur le savoir être : les élèves-officiers doivent acquérir et renforcer leur rusticité, leur résilience ainsi que leur force mentale et morale. Ainsi, l’enseignement prodigué sur les camps militaires est volontairement basé sur des conditions rustiques où l’accent est mis sur la vie en campagne durant quatre semaines passées sous tente ou bâche en bivouac. Cette formation permettra aux futurs officiers de commander les opérations ou le soutien dans des conditions complexes tout en faisant preuve de lucidité et de sens tactique. Le but est bien de forger de futurs chefs rustiques, audacieux et pragmatiques, prêts à affronter une grande variété de situations en environnement dégradé.

- C’est aussi une formation sur le savoir faire : l’AMGN forme de futurs chefs et à ce titre, le commandement constitue la pierre angulaire de l’enseignement dispensé aux jeunes recrues : il s’agit de l’autorité par le renforcement de la discipline, la conscience professionnelle, la rigueur et l’exemplarité , en ayant le souci du cadre déontologique; cette exigence est la condition sine qua non pour intégrer le corps des officiers et commander les hommes et femmes qui composent la Gendarmerie.

Conscients que cette instruction puisse surprendre de prime abord les jeunes élèves-officiers, principalement issus du milieu civil, les instructeurs font évidemment montre de pédagogie pour amener les apprenants à saisir toute l’utilité des matières dispensées.

- Formation à la vie en campagne : les élèves-officiers apprennent à confectionner efficacement leur sac, à monter un bivouac pour dormir dehors, prendre soin de leur hygiène quand ils n'ont pas accès à des douches. Ils mettent en pratique ces compétences tout au long des stages puisqu'ils n'ont pas accès au confort de base (lit, douche, mess, lave-linge) pendant les premières semaines. Cet aspect a été particulièrement renforcé depuis 2 ans. Cette année, par exemple, les élèves-officiers ont dormi dehors pendant 3 semaines, mangé en rations (ou sachets repas) pendant 4 semaines et n'ont eu accès aux douches et au lave-linge qu'au bout de 2 semaines. Cet aspect de la formation est important à plus d’un titre : il participe à l'apprentissage de la vie en collectivité mais aussi au développement de la cohésion de la promotion. Il souligne également le fort ancrage aux armées de la gendarmerie, que l’engagement de ses forces au Mali ou en Afghanistan a illustré.

- Formation tactique : les élèves-officiers sont également formés aux fondamentaux de la tactique par une succession de cours théoriques (majoritairement dispensés sur le terrain) et d'exercices de mise en pratique. Il s’agit pour eux de devenir autonome en qualité de combattant puis de chef d'équipe (soit 3 combattants) au sein d'une Section de Combat Terrestre telle que définie dans le Concept Commun de Combat Terrestre que la gendarmerie partage avec les armées. Très concrètement, les élèves-officiers apprennent d'abord les actes réflexes et élémentaires du combattant qui leur permettent de se déplacer et de combattre face à un adversaire. Ils travaillent ensuite les missions de l'équipe ce qui leur permet d'exécuter les ordres de leur chef de groupe. Ils y découvrent des procédés de combat, communs aux armées, mais transposables dans l'action quotidienne du gendarme : donner des ordres, effectuer des compte-rendu, désigner un objectif, réagir à un engin explosif improvisé ou une prise à partie par arme à feu, extraire un blessé sous la menace d'un ennemi, organiser un poste de surveillance, patrouiller… Dans le cadre du durcissement, les élèves-officiers font face à des exercices d'une intensité plus élevée qu'auparavant avec des munitions d'exercice (cartouches à blanc, grenade à plâtre) qui permettent une mise en ambiance. Cette tendance a culminé cette année avec un exercice de 36h pendant lequel les élèves-officiers sont transportés en camion jusqu'à des points de dépose. Ils doivent ensuite progresser tactiquement jusqu'à une « base avancée » où ils vont s'installer pour la défendre pendant 18h. Ils quittent cette base le lendemain et doivent effectuer de nouveau un déplacement tactique jusqu'à des points de récupération, le tout en état de fatigue avancée.
En outre, ils découvrent également de nouveaux savoir-faire comme la topographie (savoir utiliser une carte et une boussole pour se repérer et se déplacer dans un environnement), la MAAA (Maîtrise Avec Arme de l'Adversaire - savoir utiliser l'armement du gendarme), la  MSAA (Maîtrise Sans Arme de l'Adversaire : être capable de se défendre et maîtriser un adversaire à l'aide de compétences de base en sport de combat).

- Le développement de la rusticité :  il passe en premier lieu par l'amélioration de la condition physique des élèves au travers de séances de sport : travail foncier, renforcement musculaire, méthode naturelle, course d'orientation, parcours d'obstacles. Mais cela passe également par de l'activité physique quotidienne : réveil musculaire à 5h du matin avant les activités de la journée, port d'un sac de combat d'une dizaine de kg, marches d'approche lors des exercices tactiques, marches de nuit (de 5, 10, 15 puis 20km).

Au-delà de l'aspect purement physique de la rusticité, toute activité est une occasion de développer chez l'élève le goût de l'effort, le dépassement de soi ainsi que la capacité à rester lucide et efficace même en situation dégradée. La privation de sommeil est donc une clé dans le développement de la rusticité et les prépare à leur métier d'officier de gendarmerie puisqu'ils devront être capable de prendre des décisions importantes quel que soit leur état de fatigue.

Enfin, les élèves-officiers sont formés à la méthode ORFA (Optimisation de la Ressource des Forces Armées) qui est un ensemble de moyens et de stratégies mentales permettant à chacun de mobiliser au mieux ses ressources physiques et psychologiques en fonction des exigences des situations qu'il rencontre. Elle constitue un levier de performance pour les élèves qui participeront régulièrement à des séances pendant leur scolarité et qui pourront donc ensuite mettre utilement à profit ces techniques pendant leur carrière.

Forte de plus de 200 élèves-officiers, la nouvelle promotion dite « P 131 » a conduit l’académie à engager régulièrement l’ensemble du corps professoral afin de répondre au défi de l’augmentation des effectifs. Implantée à MELUN (77) depuis 1945, l’ex-École des Officiers de la Gendarmerie Nationale, nouvellement baptisée Académie Militaire de la Gendarmerie Nationale depuis le 1er septembre 2024, ne dispose pas, en son sein, de terrain de manœuvre, ce qui oblige à se déplacer sur l’ensemble du territoire afin de bénéficier d’infrastructures adaptées. Ces nombreux déplacement préfigurent ceux que les ces futurs chefs feront tout au long de leur carrière.

Cette contrainte, à la fois logistique et pédagogique, amène l’encadrement à s’adapter en permanence. Véritable défi pédagogique et logistique, ceci n’est rendu possible que par la parfaite coordination de l’ensemble des entités de l’académie, qu’elles soient scolaire, administrative ou logistique. 

La rentrée à l’AMGN ne se résume pas à l’intégration des nouvelles recrues du 2ème groupement; en septembre, les officiers-élèves du 1er groupement (qui effectuent leur dernière année de scolarité) ont rejoint l’AMGN après avoir, eux aussi, participé activement aux JOP. Les cadres professeurs ainsi que l’ensemble des instructeurs sont déjà mobilisés pour les préparer aux échéances qui jalonneront leur scolarité : les stages « gestion ordre public» et Monitorat en intervention professionnelle dispensés au centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) à SAINT-ASTIER (24). Cette dernière année de scolarité, davantage orientée vers les enseignements professionnels, vise à  préparer les officiers-élèves à leur premier emploi. Le lien entre les savoir acquis en première année et les applications métiers est constamment souligné.

Créée en 1918, l'École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) est devenue, le 1er septembre 2024, l'Académie Militaire de la Gendarmerie Nationale (AMGN). Ce changement de dénomination s'est accompagné d'une réorganisation qui consacre quatre écoles en une : une école de formation initiale (tous les futurs cadres de la gendarmerie sont formés à l'académie), une école de formation d'application métier (à ce titre, l'AMGN est ainsi la première entité militaire à intégrer le réseau INSP), une école de formation continue (c'est à l'AMGN qu'est dispensé l'enseignement militaire supérieur), une école du haut spectre du continuum de sécurité (à ce titre, l'AMGN propose un MBA "management de la sécurité").

L'AMGN continue de s'adosser au Musée de la Gendarmerie Nationale mais aussi au centre de recherches de la gendarmerie nationale (CRGN).

Ouverte aux partenariats et à l'international, l'AMGN s'est dotée de la Mission en charge des actions nationales et internationales (MANI) qui met en cohérence toutes les actions de rayonnement et de formation tournées vers l'extérieur.

Enfin, l'AMGN a vu naître en son sein une entité toute nouvelle: il s'agit du Centre de Formation Opérationnelle par la Formation Numérique (CFOSN): ce centre conçoit et met en œuvre des entraînement opérationnels à destination de toutes les unités de gendarmerie, par la simulation numérique.

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