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Entretien avec Philippe Gloaguen, directeur du Guide du routard

Philippe Gloaguen est né le 6 août 1951 à Suresnes (92). C’est un homme d’affaires…
Publié le 3 novembre 2012
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Philippe Gloaguen est né le 6 août 1951 à Suresnes (92). C’est un homme d’affaires français, cofondateur en 1973 et aujourd’hui directeur du Guide du routard (édité chez Hachette).

CGE : Vous étiez un étudiant de 21 ans à l’époque où la route des « Zindes », sous votre plume, a ouvert la voie aux Guides du routard désormais incontournables. Vous qui avez suivi le cursus de l’ESCP Europe (anciennement Sup de Co Paris) où cette étape est devenue fondamentale dans la construction de chacun, quel est votre point de vue à propos de l’année de césure ?

P.G. : A mon époque, la césure n’existait pas. C’est une occasion formidable pour les étudiants de se poser, réfléchir, penser à leur avenir. C’est l’année idéale pour tenter des opportunités, rencontrer des gens. Après, une fois diplômé, on n’a plus le temps car il faut chercher du boulot. C’est un parcours du combattant. Moi, c’est pendant les vacances que je réfléchissais. J’avais enfin trouvé ce que je voulais faire : ouvrir un resto! Je l’ai tenu 4 mois. Ensuite, j’ai continué ce qui était, en fait, un job d’été : le Routard !

CGE : Imaginez-vous qu’un Guide du routard de la césure puisse un jour paraître ?

P.G. : Pourquoi pas ? Bonne idée mais il ferait plus de 2 000 pages…

CGE : Bientôt, le Guide du routard fêtera 40 années de voyages et d’aventures. Comment le définiriez-vous aujourd’hui ?

P.G. : Le Routard est une auberge espagnole. Certains le lisent pour les bons plans, d’autres pour des hôtels de charme. Il y a évidemment une grande palette de motivations dans la consultation de ces guides. Il y en a même qui le lisent pour draguer. Et ça marche. Un jour, on vous dira où et comment…

CGE : Selon vous, quel serait le titre pertinent du livre de l’auteur américain Arthur Frommer Europe on five dollars a day, s’il paraissait aujourd’hui ?

P.G. : Je le connais. J’ai essayé même de lui proposer le Routard quand j’avais 24 ans. Ces guides se sont embourgeoisés plus que les nôtres. Maintenant, c’est plutôt 500 dollars a day. D’ailleurs Google l’a racheté quelques millions de dollars. Nous, on tient toujours…

CGE :
« Personne n’a le courage d’éditer le Routard », « On peut apprendre sérieusement du voyage, sans se prendre au sérieux ». Ces phrases de vous datent d’une autre époque, que vous inspirent-elles aujourd’hui ?

P.G. : Le courage ? Il en fallait car j’exigeais des éditions annuelles, ce qui était un risque financier énorme. Enfin, on essaie de ne pas trop se prendre au sérieux car nos lecteurs sont en vacances. Ils veulent bien s’éduquer à condition que nous ne soyons pas trop ennuyeux. On n’y arrive pas toujours…

CGE : Vous êtes engagés dans de nombreuses actions de générosité et particulièrement au Cambodge avec le financement de la construction d’un orphelinat et d’une école hôtelière. Comment poursuivez-vous le suivi de ces actions, avez-vous d’autres chantiers en perspective et dans quelle mesure vos voyages et vos expériences guident-ils le choix de ce type d’actions ?

P.G. : Certaines actions sont très personnelles donc n’ont pas besoin de publicité. Je vous en citerais toutefois deux :

  • Mon implication à la FIDH (Mouvement mondial des droits de l’Homme) et là, mon Dieu, il reste un sacré boulot.
  • Pour la sortie du prochain film de Dany Boon (Le plan parfait) dans lequel il est rédacteur au Routard, je loue la salle de cinéma de mon village (La Couarde, dept. 17) et j’invite mes copains et les familles qui n’ont pas les moyens d’aller au cinéma.

Je suis parfois heureux que le Routard se vende bien.

Propos recueillis par Pierre Duval
CGE – Chargé de mission Communication

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