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Diversité du genre dans les conseils d’administration : un exemple à suivre ?

C’est aux Etats Unis, dans les années soixante, que le concept de la diversité trouve…
Publié le 26 septembre 2019
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C’est aux Etats Unis, dans les années soixante, que le concept de la diversité trouve son origine. Porté par l’émergence des politiques d’égalité des chances (Equal Employment Opportunities), il fait suite à la lutte des minorités pour leurs droits civiques. Le concept de diversité concerne les origines ethniques, religieuses, l’âge, le handicap et même le sexe. Ce dernier fait référence aux problématiques de l’égalité professionnelle femme/homme (parité, accès des femmes à tous les secteurs et niveaux hiérarchiques notamment la gouvernance, égalité salariale, parité aux conseils d’administration et de surveillance…). Notre propos se focalisera ici sur la question de la parité des sexes au sein des conseils d’administrations des entreprises en France.   

 

D’une faible représentation des femmes dans les conseils d’administration…

En 2010 en France, la part des femmes dans les conseils d’administration ne dépassait pas les 12% avec un nombre moyen de 1,8 femme au conseil. Seulement 25%  des entreprises cotées recensaient plus de trois femmes au conseil. Des différences notables existaient au sein des pays de l’Europe. Ainsi, les pays nordiques (Norvège, Suède et Finlande) enregistraient déjà une avancée en la matière avec des taux allant de 26% à 38% alors que les pays du sud de l’Europe, comme l’Italie et le Portugal restaient à la traine avec des taux ne dépassant pas les 4%.

 

… A une composition remaniée grâce à l’intervention du législateur

La loi Copé-Zimmermann[1] a apporté un changement radical dans la composition des conseils d’administrations des grandes entreprises. Ainsi, en 2017, les femmes occupent 43,6% des sièges d’administrations dans le SBF 120 (Indexeuro) et plus pour certaines sociétés comme Sodexo, Kering, Ipsos qui affichent même un taux de féminisation de 60 %.  La France n’est pas le premier pays ayant légiférer dans ce sens mais d’autres pays ont été précurseurs notamment la Norvège depuis 2002 et l’Espagne en 2007.

 

Un atout pour la performance sociétale de l’entreprise

La recherche universitaire en management s’intéresse à cette question depuis des années. De nombreux travaux ont été publiés sur des problématiques diverses liées au genre : l’impact de la diversité de genre sur la performance de l’entreprise, sur la performance sociétale… Les résultats obtenus sont probants en respectant une masse critique du nombre de femmes au CA, qui en général doit être supérieure à trois. Plusieurs chercheurs ont constaté que les CA qui comptent des administratrices sont plus enclins à influer sur le niveau d’engagement de l’entreprise en matière de RSE et donc sur la performance sociétale.

 

Des progrès restent à faire

Les efforts sont encore à fournir dans plusieurs domaines. Si les femmes accèdent bien aux CA des entreprises, elles ont du mal a pénétrer les comités de direction. En effet, les grandes entreprises du CAC 40 restent dirigées par des hommes. Encore mieux, les femmes ne représentent que 13,69% des comités exécutifs des 60 plus grandes entreprises cotées à la bourse de Paris. Autre exemple, malgré l’avancée de la Norvège sur cette question, aucune femme n’est présidente d’un conseil d’administration.

L’ensemble de ces réalités doit être enseigné et transmis aux étudiants dans le but de leur faire prendre conscience de ces enjeux. Futurs managers, ils pourront ainsi, à leur échelle, contribuer au dessein de la diversité.

 

[1] Elle  fixe un quota obligatoire de 40% du sexe sous-représenté dans les CA au 1er janvier 2017 dans les entreprises cotées et dans les sociétés comptant plus de 500 salariés permanents et un chiffre d’affaires supérieur à 50M€. Des sanctions sont prévues en cas de non-respect de la loi sont, d’une part, la nullité des nominations non conformes à l’objectif de parité, et d’autre part, la suspension de versement des jetons de présence.

 

A propos de L’Hocine Houanti 

Docteur en Sciences Économiques, enseignant-chercheur à La Rochelle Business School – Excelia Group. Membre de l’IRSI (Institut de la Responsabilité Sociale par l’Innovation). Responsable Pédagogique du Msc Stratégies du Développement Durable, RSE et Environnement.

 

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