Accueil 5 Recherche & Transferts 5 Le crowdfunding, nouveau phénomène au service du financement des projets associatifs étudiants, l’exemple de la plateforme ulule.com

Le crowdfunding, nouveau phénomène au service du financement des projets associatifs étudiants, l’exemple de la plateforme ulule.com

Si vous vous intéressez aux nouveaux usages d’Internet, vous devez déjà avoir entendu parler de…
Publié le 3 novembre 2012
Partager l'article avec votre réseau

Si vous vous intéressez aux nouveaux usages d’Internet, vous devez déjà avoir entendu parler de crowdfunding. Cet anglicisme, composé du mot foule (crowd) et financement (funding), est un mécanisme de financement par les internautes. Le terme « financement participatif » est la traduction la plus utilisée.

Faire financer des projets par de nombreuses personnes n’a rien de nouveau. Le principe est appliqué depuis des dizaines d’années par les organismes humanitaires par exemple. Toutefois la méthode a radicalement changé avec la généralisation d’Internet. Le mouvement s’est accéléré et s’est élargi aux particuliers avec l’émergence des blogs et des réseaux sociaux, ainsi que l’amélioration des services de paiement en ligne.

Un porteur de projet peut désormais créer un blog pour communiquer son idée, faire passer le mot à son réseau en quelques clics et ouvrir un compte virtuel pour récupérer les micro-financements. Le modèle permet de s’affranchir ou de compléter des procédures de subventions et de financements extérieurs, en divisant le risque par le nombre de soutiens jusqu’à en faire une quantité négligeable.

Au-delà des projets artistiques ou créatifs, le crowdfunding peut également désigner une forme de mécénat, dans laquelle le financement soutient un service – c’est le cas de Wikipédia qui absorbe ses coûts grâce à ses donateurs depuis 2003 – ou une cause, telle que Botanica, le réseau des botanistes francophones, fondé en 1999 pour soutenir le renouveau de l’enseignement botanique, grâce aux micro-financements des botanistes français.

C’est ce modèle de financement qui a fait le succès de plateformes comme Kickstarter aux États-Unis et Ulule en Europe. Tout porteur d’un projet qui respecte les principes du site (généralement proposer un projet créatif, innovant ou solidaire) peut déposer son projet, le présenter à l’aide de textes, photos ou vidéos, et demander des financements en échange de contreparties en nature liées au projet. Par exemple, un musicien peut faire financer l’enregistrement de son album et enverra en contrepartie un exemplaire du CD à ses financiers. Sur ces sites, il n’y a pas de retour sur investissement, uniquement des contreparties en nature, et le porteur de projet garde la propriété des droits liés à son projet.

Ce fonctionnement est très souple et basé sur le principe du « tout ou rien » : soit l’objectif de financement est atteint au terme de la période de collecte (30 à 90 jours) et le porteur de projet reçoit les fonds, soit l’objectif n’est pas atteint et les internautes sont remboursés sans frais. Il peut donc permettre de financer beaucoup de types de projets, dès lors que le créateur a suffisamment d’idées pour imaginer des contreparties en nature attrayantes. Les étudiants des grandes écoles ont bien compris l’intérêt que présente ce système pour leurs projets associatifs, qu’ils soient réalisés durant leur année de césure ou en parallèle de leur activité étudiante.

Un équipe de 12 étudiants d’HEC et de Pharma ont ainsi fait financer une partie de leur projet « Planète d’Entrepreneurs » sur Ulule. 41 personnes les ont soutenus, ce qui leur a permis de récolter 3 106 € en 60 jours. Leur projet associatif consiste à se relayer par équipes d’étudiants à tour de rôle sur le terrain, en Asie, Amérique Latine et Afrique pour une année, afin de mesurer bénévolement l’impact d’entrepreneurs sociaux qui apportent des réponses concrètes aux grands défis économiques, sociaux, environnementaux et culturels.

Autre exemple, Thomas et Guilhem, deux étudiants de l’École Centrale de Lyon, ont créé le projet « Tiens le Cap », en partenariat avec l’ONG internationale FIDESCO, dans le but de communiquer sur le volontariat et le développement en Afrique par le biais d’une web-série. Les étudiants sont en effet nombreux à envisager l’idée de partir en tant que volontaires pour donner un à deux ans de leur vie au service de ceux qui en ont besoin, mais beaucoup d’entre eux se heurtent à un manque d’informations concrètes sur les réalités du volontariat et la teneur des projets de développement. Les épisodes courts de leur web-série permettent de suivre un volontaire dans son quotidien. Le crowdfunding leur a permis de récolter 1 069 € auprès de 20 soutiens.

Théo Rohfritsch, étudiant à l’ESC Toulouse, a, lui, décidé de participer à l’Expédition internationale en Antarctique organisée par l’organisation 2041, qui est dédiée à la protection permanente du Protocole sur la protection environnementale de l’Antarctique. L’expédition vise à informer, engager et inspirer les nouvelles générations, afin que chacun prenne en main ses responsabilités environnementales. Le projet de Théo sur Ulule lui a permis de récolter 3 000 € auprès de 89 donateurs.

Les initiatives étudiantes de ce type sont nombreuses. Le crowdfunding est une démarche complémentaire d’autres types de financements, qu’ils proviennent d’institutions, de banques ou d’entreprises mécènes. En deux ans d’existence, Ulule a permis à plus de 1 300 projets de voir le jour, pour des financements de plus de 3,7 m€. Le crowdfunding n’en est qu’à ses débuts en France et en Europe et les projets d’étudiants de grandes écoles de plus en plus nombreux !

Partager l'article avec votre réseau
Loading...