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Comment agir pour ne « jamais cesser d’apprendre » ?

Le constat est clair pour tous : « apprendre tout au long de sa vie » n’est plus…
Publié le 25 février 2020
Comment agir pour ne « jamais cesser d’apprendre » ?
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Le constat est clair pour tous : « apprendre tout au long de sa vie » n’est plus un luxe. C’est un défi crucial, imposé par le rythme accéléré de l’évolution des technologies. La capacité à apprendre fait partie des 3 top skills requis pour 2022, selon la dernière étude du World Economic Forum.

Pour confirmer cela, quelques chiffres sur le futur de l’emploi :

  • La majorité des métiers actuels vont disparaître ou être profondément transformés : 800 millions d’emplois dans le monde supprimés d’ici 2030, selon Mc Kinsey. En France, 2,1 millions de Français touchés, selon l’Institut Sapiens.
  • De nouveaux métiers vont émerger : 85% des emplois de 2030 n’ont pas encore été créés, selon Dell et l’Institut pour le Futur.

Le métier que nous exerçons aujourd’hui sera peut-être obsolète demain ? Il faudra alors en changer, mais pour un nouveau métier qui n’existe pas encore ? Pas si simple…

Sur le plan collectif, cet enjeu engage la responsabilité de nombreux acteurs : état collectivités, entreprises, écoles et universités, acteurs de l’emploi et de la formation continue…

Sur le plan individuel, cet enjeu mobilise aussi la responsabilité de chacun.

C’est ce niveau individuel que j’ai choisi pour cette tribune, en m’inspirant de ma triple expérience pédagogique en Soft Skills, Accompagnement Emploi et Interdisciplinarité.

Que faire pour privilégier sa capacité personnelle à apprendre tout au long de sa vie ?

 

TOUT D’ABORD, ENCOURAGER EN SOI LES ATTITUDES ET COMPORTEMENTS QUI FAVORISENT CETTE CAPACITÉ D’APPRENDRE 

 

Entrainer sa curiosité et (se) poser des questions, pour comprendre et apprendre

Il faut cultiver l’art précieux de savoir poser des questions : à soi, aux autres et au monde. Nous naissons tous avec cette capacité naturelle : entre 3 et 5 ans, c’est l’âge des « Pourquoi ». Il faut entretenir et encourager cette aptitude, pour qu’elle perdure. La curiosité est le moteur de la compréhension du monde, de l’apprentissage, de la science.

 

Explorer, décloisonner, relier : pluridisciplinarité et interdisciplinarité

L’ouverture d’esprit s’entretient en portant son intérêt sur des domaines et disciplines très variés. Sortir de ses terrains d’expertise habituels, ou de ses centres d’intérêt spontanés, pour découvrir et expérimenter autre chose. Et, peut-être, créer des ponts entre ces sujets apparemment différents ?  Quitter sa « zone de confort » et accepter d’être surpris : un terreau fertile pour l’apprentissage.

 

Savoir interroger les certitudes, et se remettre en cause

Apprendre tout au long de la vie nécessite de conserver une liberté d’esprit face aux certitudes :  celles des autres, tout comme les siennes propres. Pour garder son ouverture à des apprentissages nouveaux, il faut accepter parfois de bouleverser les savoirs acquis. Cette flexibilité intellectuelle est un moteur essentiel pour apprendre à apprendre.

 

Favoriser sa réflexivité, en considérant toute expérience comme une source d’apprentissage

Toute expérience vécue, individuelle et collective, peut être l’occasion d’une « relecture ». Décrire ce qui s’est passé, en comprendre les causes, identifier les points de progrès, en tirer des enseignements pour le futur. On apprend de ses réussites, comme de ses erreurs, avec lucidité et bienveillance, dans une perspective d’amélioration continue et d’apprentissage.

Pour confirmation, François Taddéi, fondateur du CRI, Centre de Recherches Interdisciplinaires, nous confirme comment, dans ce monde qui change très vite, il est indispensable de s’entraîner à l’ouverture d’esprit, à la curiosité et l’exploration hors des sentiers battus. (« Apprendre au 21ème siècle », Calmann-Lévy, 2018)

 

EN PARALLÈLE, ÊTRE VIGILANT SUR CE QUI LIMITE SA PROPRE CAPACITÉ D’APPRENDRE 

 

Attention à la surabondance de l’information

Pour bien apprendre, encore faut-il savoir « quoi apprendre » et « de qui apprendre ». Internet et sa multiplication d’informations représentent un risque : mettre au même niveau un article scientifique et le post d’un troll anonyme. Dans ce contexte, « la capacité à distinguer les bonnes informations des mauvaises devient essentielle » (Babeau, 2020).

 

Attention à la préférence pour un temps court et « dopaminé »

L’Hyperconnexion numérique rend les individus addicts aux messages, notifications et sollicitations.  On devient accro à ce rythme toujours plus court, toujours plus ludique : 9 secondes d’attention, à peine plus qu’un poisson rouge ! Pourtant,

« Apprendre, c’est un processus long et difficile, qui suppose un effort […], ce n’est pas ingérer un ballot de connaissances directement employables – c’est avant tout apprendre à penser » (Fillol, 2020).

D’ailleurs Bruno Patino, directeur éditorial d’Arte France, nous démontre comment l’apprentissage devient plus difficile dans cette économie qui cherche à capter l’attention. Il nous incite à la plus grande vigilance envers nos propres « addictions » au numérique (« La civilisation du poisson rouge, petit traité sur le marché de l’attention », Grasset, 2019)

 

Pour « ne jamais cesser d’apprendre », il faudrait accepter ce paradoxe : à la fois s’ouvrir largement sur le monde, tout en préservant l’intériorité et le temps long…

Laure Bertrand
Enseignant-chercheur en Ressources Humaines

Directrice des Soft Skills et des Services Pédagogiques Transversaux du Pôle Léonard de Vinci (EMLV, ESILV, IIM)

 

 

A propos de Laure Bertrand

Laure Bertrand a une double expérience des écoles d’ingénieurs et de management. Avant d’intégrer le Pôle Léonard de Vinci, elle a passé 12 ans à TBS, et 7 ans à l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan.

 

A propos du Pôle Léonard de Vinci

Le Pôle Léonard de Vinci est composé de trois établissements d’enseignement supérieur délivrant des diplômes reconnus qui couvrent des champs disciplinaires complémentaires, notamment dans le secteur du digital : une école de management, l’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci) ; une école d’ingénieurs, l’ESILV (Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci), et une école du digital, l’IIM (Institut de l’Internet et du Multimédia). 1 Laboratoire de recherche commun aux 3 écoles : De Vinci Research Center (DVRC). En 2019, il compte 6500 étudiants (dont 1000 en alternance), + de 10000 diplômés, 300 collaborateurs (dont 180 enseignants et enseignants-chercheurs) et plus de 700 vacataires issus du monde universitaire et professionnel. Créées en 1995, les écoles sont rassemblées au Pôle Universitaire Léonard de Vinci à Paris – La Défense. Le projet pédagogique repose sur des valeurs communes que sont l’hybridation, l’innovation, la professionnalisation, l’internationalisation, l’ouverture sociale et le sport. L’hybridation est le résultat de la transversalité qui existe entre les écoles : cours & projets en commun, développement progressif et intensif des soft skills, incubateur, FabLab, vie associative, activités sportives, double-diplômes… Ingénieurs, managers, designers et développeurs apprennent à vivre et à travailler ensemble au-delà des frontières de leur propre cursus. www.devinci.fr

 

A propos de l’EMLV

L’EMLV (Ecole de Management Léonard de Vinci) est une école supérieure de commerce et de management post-bac visé Bac+5 – Grade de Master – dispensant un programme Grande Ecole. Sa formation généraliste sur 5 ans ouvre vers de nombreuses spécialités. Parmi les points forts de l’école figurent le digital, le marketing, les RH, la finance, l’innovation et l’entrepreneuriat dans le contexte actuel de transformation digitale des entreprises. L’école située à Paris La Défense, accueille chaque année une promotion de sportifs de haut niveau dans le cadre d’un parcours adapté. Des enseignements et projets transversaux (20% du cursus) pouvant aller jusqu’à des doubles-diplômes existent avec les autres écoles du Pôle Léonard de Vinci (Ingénieur-Manager avec l’ESILV et Digital Marketing & Data Analytics avec l’IIM). La formation permet aux étudiants d’appréhender rapidement les exigences et codes de l’entreprise en France et à l’international. 1800 élèves – 6200 anciens élèves. Accréditée par EPAS et labellisée EESPIG, l’EMLV est membre d’AACSB, de l’EFMD, d’AMBA, de la CGE, de Campus France, de l’UGEI, de l’IAB, de Global Compact & PRME et de LearningLab Network – www.emlv.fr / www.devinci.fr

 

A propos de l’ESILV

L’ESILV, Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci est une école d’ingénieurs généraliste au cœur des technologies du numérique. Elle recrute principalement au niveau Baccalauréat (S et STI2D) et forme en 5 ans des ingénieurs opérationnels s’insérant parfaitement dans le monde professionnel. Le projet pédagogique de l’ESILV s’articule autour des sciences et des technologies numériques ainsi qu’une forte transversalité avec 20% de son cursus en commun avec une école de management (EMLV) et une école du digital (IIM) dont un parcours Ingénieur Manager en 5 ans, double diplômant. Les spécialisations proposées portent sur la finance (ingénierie financière, actuariat et fintech), l’informatique (Data & IA, Objets connectés & sécurité), la mécanique (Modélisation & mécanique numérique, Industrie 4.0), l’énergie (Energie & villes durables) et la santé (Santé Biotech). Elle propose également deux Bachelors en Ingénierie Numérique et en Technologie & Management. 2700 élèves. Labellisée EESPIG, l’ESILV est membre de la CGE, de l’UGEI, de la CDEFI, de Campus France, PRME et de Talents du Numérique. www.esilv.fr

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