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Cybersécurité : un enjeu central de la formation tout au long de la vie

La cybersécurité dépasse aujourd’hui le cercle limité des experts initiés et devient l’affaire de tous.…
Publié le 6 octobre 2021
Cybersécurité : un enjeu central de la formation tout au long de la vie
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La cybersécurité dépasse aujourd’hui le cercle limité des experts initiés et devient l’affaire de tous. C’est une problématique complexe qui couvre des enjeux technologiques, industriels, économiques, politiques et donc globaux. Pour pouvoir protéger notre espace informationnel, et donc défendre notre souveraineté française et européenne, tous les citoyens doivent être formés à ces questions, quel que soit leur niveau d’expérience ou leur fonction.

La cybersécurité : une problématique d’abord humaine

La cybersécurité apparait de plus en plus comme une problématique majeure. Plus un jour ne se passe sans qu’une faille de sécurité ou une fuite de données majeure ne fasse les gros titres de la presse. Mais la réalité du terrain est que l’arbre de ces cas emblématiques cache la forêt des milliers de problèmes de sécurité quotidien et malheureusement banals. Ces milliers de cas sont bien souvent plus la cause de failles humaines que de failles informatiques à proprement parler.

Car, de tous les maillons de la cybersécurité, c’est bien souvent le maillon humain, celui des usages et des fragilisations induites par des conduites imprudentes ou inconscientes qui est négligé. La sécurité doit pourtant être pensée sur toute la « verticale » de la technologie, ce que nous pratiquons au quotidien dans nos Grandes écoles, qui favorisent l’interdisciplinarité, pour couvrir tous les aspects des enjeux économiques et technologiques.

Concevoir un « bunker » imprenable sans penser aux éventuelles failles que les usages peuvent induire, c’est reproduire en matière numérique les mêmes erreurs militaires qui ont vu s’effondrer tant de défenses prétendument invulnérables. En matière numérique comme en matière militaire, la question n’est pas de savoir comment ériger des murs infranchissables, mais comment former tous les acteurs qui constituent les maillons de notre chaîne industrielle.

Et nos organisations ne seront à la hauteur de ces enjeux que si tous nos citoyens sont formés, à tous les âges, à LA technologie du 21ème siècle, le numérique. En particulier, nous ne devons pas nous contenter de déléguer à des spécialistes privés ou publics le soin de notre cybersécurité, c’est l’affaire de chacun et chacune. Nous devons donc tous participer à cet effort qui doit être global, et les écoles de la CGE sont idéalement positionnée pour être pilotes de cette transformation nécessaire.

Le premier moyen de notre cybersécurité, c’est la formation de tous à tout âge

Souvent occultée des plans nationaux de cybersécurité, c’est pourtant bien la formation qui devrait être la fondation de cette dynamique ! Il faudra pour cela faire évoluer nos modèles. Nos besoins nationaux et internationaux en la matière sont majeurs. Selon le consortium (ISC) 2, il manquerait 4 millions d’experts cybersécurité dans le monde. En France, la pénurie est telle qu’il nous faudrait au minimum doubler les effectifs actuels dès aujourd’hui pour répondre à ces enjeux.

Nous n’atteindrons pas cet objectif uniquement par la formation initiale. Les écoles pourraient augmenter leurs capacités de formation, aussi grâce à la formation tout au long de la vie, pourvu qu’elles soient soutenues : le coût total, pour l’État, du doublement de formation en cybersécurité ne représenterait même pas le dixième des recettes fiscales exceptionnelles et imprévues de cette année… Dans les faits, ce coût pourrait être optimisé en s’appuyant sur des formations modulaires et certifiantes. Elles pourraient prendre la forme de modules dédiés et apporter des compétences spécifiques à des professionnels actifs ou en reconversion. Cela implique de construire une offre de formations qui proposerait des parcours de quelques jours à plusieurs mois, adaptées à tous les publics et à tous les âges, et quel que soit leurs niveaux d’expérience ou de technicité.

Il s’agit en réalité d’un changement de modèle de société. Il implique que de nombreux acteurs se mobilisent pour réformer durablement ce qui est aujourd’hui la formation initiale et professionnelle qui devrait être dorénavant envisagée tout au long de la vie : les acteurs publics, les écoles, les entreprises et toutes les parties-prenantes, notamment les ministères doivent contribuer à l’élaboration de cette nouvelle approche de la formation ; et les écoles de la CGE seront centrales et motrices au cœur de cette nouvelle dynamique.

Nicolas Glady, 
directeur de Télécom Paris

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