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Recherche et Science Ouverte : quelle dynamique dans les Grandes écoles ?

Avec la publication du plan national pour la Science Ouverte au niveau français, du Plan…
Publié le 22 janvier 2020
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Monique Joly

Avec la publication du plan national pour la Science Ouverte au niveau français, du Plan S rédigé par 15 financeurs internationaux (dont l’ANR) et de la stratégie de science ouverte du CNRS, le sujet de l’ouverture de la science devient un élément fort des politiques scientifiques publiques. Comment cette stratégie s’inscrit-elle dans les Grandes écoles ?

Le plan national pour la Science Ouverte, publié par le MESRI en juillet 2017 propose trois axes.

 

Regardons comment les écoles se sont saisies de l’axe “Généraliser l’accès ouvert aux publications”

L’accès ouvert aux publications est un axe bien investi par les Écoles avec 28 portails HAL et 4 archives institutionnelles. 354 310 références y sont signalées, auxquelles s’ajoutent 187 491 textes intégraux pour un total de 541 800 publications : avec cet ensemble, 27% des signalements et dépôts de l’archive HAL sont imputables aux Grandes écoles ou les concernent comme co-déposant.

Par ailleurs, la proportion de publications ayant fait l’objet du dépôt du texte intégral s’élève à 35%, c’est-à-dire un point de plus que pour l’archive HAL dans sa totalité. Là encore, les écoles se positionnent bien, dans le mouvement national.

Plus rares sont les données relatives au ratio des publications nativement en accès ouvert. Seules les données du baromètre du MESRI pour 2017 (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02141819v1) nous apprennent que 40% des publications se trouvent en accès ouvert (que ce soit par dépôt dans une archive ou bien par publication native en open access). Aucune donnée ne permet de connaître la position des écoles ; seules les disciplines du baromètre pourraient apporter quelques éléments.

Toutefois, les négociations documentaires portées par le consortium Couperin (auquel adhèrent la quasi-totalité des écoles) porteront, dans un avenir proche, sur la conclusion d’accords pour un droit à publier nativement en accès ouvert et non plus pour un abonnement à une plateforme de lecture d’articles. Dans cet objectif, les institutions de recherche seront incitées à réaliser l’inventaire préalable des dépenses (APC – Article Processing Charge) effectuées pour des publications en accès ouvert et, par là même, connaîtront, précisément, le taux de leurs publications nativement en open access.

 

L’axe “Préservation des données de la recherche” est probablement le moins investi actuellement

Christine Ollendorff

En effet, ce champ, très neuf, est encore peu développé au sein de l’ESR. Toutefois, la position récente des financeurs – l’Europe et l’ANR – demandant que soit produit un plan de gestion des données, pour tout projet de recherche financé, va transformer très rapidement la perception des chercheurs, des laboratoires et des institutions. En effet, devoir répondre aux questions formulées dans le modèle ANR du plan de gestion https://anr.fr/fileadmin/documents/2019/ANR-modele-PGD.pdf va susciter de nombreuses interrogations sur les pratiques de préservation des données, sur leurs procédures de sécurisation puis sur l’intérêt de les partager. Des politiques d’établissements ou de site vont voir le jour, rapidement, dans les prochaines années pour répondre à ces enjeux.

 

L’axe “S’inscrire dans une dynamique durable, européenne et internationale” vient en appui aux deux premiers

Cet axe concerne, d’une part, les infrastructures numériques à mettre en œuvre, notamment au niveau européen pour le partage des résultats de la science ouverte : c’est le Comité pour la Science Ouverte https://www.ouvrirlascience.fr/presentation-du-comite/ qui instruit ces questions. Au sein de son comité de pilotage siègent, pour les Grandes écoles, le président de la commission « Recherche et Transfert » de la CGE (M’hamed Drissi en 2019) ainsi que Marc Renner désigné par la CDEFI.

Cet axe concerne, d’autre part, toutes les actions de soutien au développement des compétences relevant de la science ouverte.

Citons, en la matière, quelques engagements des acteurs suivants :

  • le Comité pour la Science Ouverte sélectionne et soutient des actions de développement des compétences (sur les données par exemple), en particulier en direction des jeunes chercheurs,
  • le réseau Couperin, association des établissements de l’ESR, contribue au partage des pratiques et au développement des compétences par des formations relayées auprès des personnels des bibliothèques et par des travaux sur les aspects techniques et juridiques des archives ouvertes, au sein du GTSO (Groupe de Travail Science Ouverte) qui rassemble une quarantaine d’experts https://www.couperin.org/services-et-prospective/open-access/gtao. L’information produite est disponible sur le site http://openaccess.couperin.org pour l’ensemble de la communauté ESR. Les contributions de tous à sa production sont les bienvenues.

 

 

A propos de Monique Joly

Monique Joly, directrice de la Bibliothèque de l’INSA Lyon. Référent au sein de la Commission « Recherche et Transferts » de la CGE, depuis 2013, pour traiter des questions de stratégie documentaire et de science ouverte. Représente la CGE et la CDEFI au sein du bureau de Couperin. Représente la CGE au sein du SPSO (secrétariat permanent de la Science Ouverte).

 

A propos Christine Ollendorff

Christine Ollendorff, directrice de la Documentation et de la Prospective aux Arts et Métiers, devient, en 2020, référent au sein de la Commission « Recherche et Transferts » de la CGE pour traiter des questions de stratégie documentaire et de science ouverte. Animatrice du GTSO (Groupe de Travail Science Ouverte) de Couperin

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