À travers la formation de la population et des générations futures, l’enseignement supérieur est une clé pour assurer la compétitivité de l’économie française, l’emploi et la cohésion de la société. Près de deux tiers des français estiment que l’insertion professionnelle doit être la première priorité des études supérieures(1). Les formations proposées à la jeunesse doivent donc être en adéquation avec les besoins du monde économique et savoir les anticiper. Par ailleurs les jeunes diplômés montrent une appétence croissante pour la création d’entreprise, favorisée par les incubateurs développés dans les établissements, notamment les grandes écoles.
Les premiers bénéficiaires de l’enseignement supérieur sont les jeunes, les entreprises mais également les territoires qui accueillent des établissements d’enseignement supérieur pour lesquels l’impact en termes économique et social est extrêmement positif. Pourtant, nombre de territoires ignorent ou sous-estiment le poids de l’enseignement supérieur alors même que les liens entre le monde économique, la formation, la recherche et les territoires sont les fondements de leur compétitivité et de leur développement.
La qualité de la recherche française est internationalement reconnue. Cependant, des marges de progrès sont possibles quant à sa valorisation et son interaction dynamique avec les entreprises et au sein des territoires. Le paysage de la recherche française se compose d’une multitude d’entités (IRT, instituts Carnot, SATT, universités, grandes écoles, organismes de recherche…), sans qu’une stratégie cohérente entre tous ces acteurs ne soit clairement définie. Ainsi, malgré la qualité de sa recherche, la France a accumulé un retard sur ses partenaires en matière de valorisation de la propriété intellectuelle ou d’entrepreneuriat.
Par ailleurs, le nombre d’étudiants dans le monde devrait atteindre 265 millions en 2025, dont 8 millions d’étudiants en formation dans un pays dont ils ne sont pas ressortissants. Dans le même temps, on estime qu’il y aura 750 millions de francophones en 2050(2). Avec près de 300 000 étudiants étrangers accueillis en 2014-2015, la France est la troisième destination mondiale des étudiants en mobilité. Elle doit impérativement conforter sa position.
Dans un contexte de mondialisation accélérée, renforcer l’attractivité de l’ESR français sur la scène internationale est un enjeu crucial pour la France, son économie, son rayonnement dans le monde, ainsi qu’une opportunité de développement. Cela permet également d’accroître la réserve de talents au service de l’économie française et créé des ambassadeurs francophiles et francophones à travers le monde. L’internationalisation et la mobilité sont des caractéristiques clés du monde d’aujourd’hui et de demain. Le secteur de l’enseignement supérieur ne fait pas exception.
En 2014, 54 000 étudiants de grandes écoles sont partis étudier ou en stage à l’étranger(3). Plusieurs écoles ont franchi le cap de l’internationalisation de leurs activités en créant des campus à l’étranger, en délocalisant des formations et en multipliant les partenariats internationaux, contribuant ainsi à la visibilité et la réputation de la France dans des régions stratégiques du globe. En 2015, deux étudiants français sur trois terminent encore leurs études sans expérience à l’étranger(4). L’ouverture internationale que les grandes écoles ont développée avec succès depuis des années doit être encouragée et généralisée autant que possible dans le plus grand nombre d’établissements universitaires.
1. Enquête CGE-TNS Sofres mars 2016
2. Organisation Mondiale de la Francophonie
3. Enquête mobilité 2015, Conférence des grandes écoles
4. Campus France, « La mobilité sortante des étudiants de France : Un marqueur social, des attentes, des contraintes et des opportunités », mars 2016
Propositions : pour soutenir les dynamiques d’innovation et renforcer l’attractivité internationale
9 – Impulser un véritable changement de culture dans l’enseignement supérieur pour une alliance forte avec les entreprises en les associant étroitement à la gouvernance des établissements et à la conception des formations ; encourager la recherche partenariale notamment avec les entreprises locales.
10 – Soutenir la dynamique innovation et entrepreneuriat dans les territoires
→ Encourager la création d’entreprises par les étudiants et lier les pôles d’entrepreneuriat étudiant (PEPITE) aux SATT / incubateurs.
→ Créer au sein des territoires de véritables hub technologiques connectés réunissant les différents acteurs (établissements d’ESR, entreprises, Startup, incubateurs) de façon à favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat.
→ Inciter les SATT et les incubateurs à fusionner en une structure unique, source de mutualisation, de réduction de coût et de simplification pour les laboratoires, pour les entreprises et pour les territoires ; ouvrir les incubateurs largement à tous les porteurs de projets innovants (alumnis, salariés …).
11 – Valoriser la formation par la recherche et les parcours de chercheurs tant en laboratoires académiques qu’en entreprise
→ Valoriser les carrières et la formation par la recherche en révisant le référentiel de compétences des docteurs pour mieux les préparer au monde de l’entreprise et favoriser leur insertion professionnelle dans le secteur privé ; offrir à tous les doctorants la possibilité de suivre, en fin de première année de thèse, un stage en entreprise en lien direct avec leur sujet de thèse.
→ Accroître la part des Conventions Industrielles de Formation par la Recherche (CIFRE) dévolues aux sciences humaines et sociales.
12 – Favoriser l’utilisation du capital-risque en lien avec la recherche appliquée et sa valorisation.
13 – Doubler le nombre d’étudiants internationaux accueillis en France à horizon 2025 et généraliser l’expérience internationale des étudiants français au niveau Master
→ Améliorer les conditions et les capacités d’accueil des étudiants et des chercheurs étrangers, poursuivre et amplifier les efforts de réhabilitation du patrimoine immobilier des établissements d’enseignement supérieur pour les mettre aux normes des meilleurs campus internationaux.
→ Encourager et faciliter la création et le développement de cursus de formation en langues étrangères.
→ Renforcer les dispositifs d’aide à la mobilité internationale pour que chaque étudiant au niveau Master puisse en bénéficier.