On peut déjà parler de Success Story*! Anaïs Barut et David Siret, deux jeunes ingénieurs issus de la filière Innovation-Entrepreneurs de SupOptique, et Arnaud Dubois, enseignant-chercheur en biophotonique du Laboratoire Charles Fabry de l’Institut d’Optique Graduate School, ont mis en commun leurs compétences pour mettre au point un dispositif qui a le potentiel de révolutionner le procédé d’analyse du problème de santé mondial qu’est le cancer cutané.
Une solution pour un problème majeur de santé publique
La solution innovante proposée par DAMAE Medical permet de transformer radicalement le processus de diagnostic de cancer de la peau.
Ce dispositif d’imagerie d’optique est capable de sonder les tissus biologiques in vivo et à l’échelle cellulaire. De quoi diagnostiquer, de manière non invasive et rapide, des cellules cutanées tumorales.
Un changement de procédés pour une prise en charge meilleure à un moindre coût
Le diagnostic classique se fait aujourd’hui au cours d’un processus long et coûteux : repérage visuel par le dermatologue des anomalies cutanées suspectes, prélèvement cutané pouvant engendrer une biopsie et donc une cicatrice, longue attente de résultats pour un diagnostic qui révèle que l’examen n’est pas toujours nécessaire car un grand nombre de prélèvements effectués sont en fait bénins.
De plus les traitements des cancers cutanés sont d’autant plus efficaces que leur détection est faite précocement.
La révolution de la biopsie optique non invasive
DAMAE Medical change tout cela grâce à la biopsie optique à haute résolution et en temps réel : le dermatologue pourra obtenir grâce à un dispositif léger, au sein même de son cabinet, des images en profondeur à l’échelle cellulaire de toute anomalie cutanée. Envoyées grâce à un réseau sécurisé à un laboratoire d’experts, le médecin recevra immédiatement le résultat. La mise en place ou non d’un protocole de soins peut donc être décidée sur place.
Savoir s’entourer : la clé du succès
Les tests sont en cours auprès d’établissements hospitaliers. Les résultats du premier prototype, très prometteurs permettent de prévoir l’arrivée d’un second, plus léger et maniable, au cours de l’été 2015.
Entourés d’ingénieurs de valorisation et de développement, d’une attachée de recherche clinique et d’un doctorant, l’équipe DAMAE Medical s’apprête à conquérir un marché prometteur.
*A propos de DAMAE Medical
Le 15 avril 2015 à Paris, la MIT Technogy Review a dévoilé la promotion 2015 de ses « jeunes innovateurs de moins de 35 ans ».
Lauréat du Concours Mondial d’Innovation, DAMAE Medical a été récompensé par la Commission Innovation 2030, dans la catégorie « Médecine individualisée ».
Le 13 Juillet 2014, Anaïs Barut et David Siret, cofondateurs de DAMAE Medical ont été reçus à l’Elysée pour présenter leur entreprise à François Hollande, Président de la République, à de nombreux ministres ainsi qu’à Anne Lauvergeon, Présidente de la Commission Innovation 2030.
En savoir plus : www.damaemedical.fr
Questions à Anaïs Barut Présidente de DAMAE Medical
Le talent des jeunes créateurs et dirigeants de DAMAE Medical a été reconnu et salué à de nombreuses reprises, notamment par François Hollande Président de la République.
Double diplômée d’HEC Paris et de le la Filière Innovation-Entrepreneurs de l’Institut d’Optique Graduate School, Anaïs illustre parfaitement l’entrepreneuriat tel qu’il est vécu par les diplomé(e)s des Grandes écoles.
GrandAngle (GA) : Avez-vous fait une prépa, laquelle ?
Anaïs Barut (AB) : Classes préparatoires PCSI, Ecole Sainte Geneviève, Versailles
GA : Quels souvenirs en gardez-vous ?
AB : Je garde d’excellents souvenirs de « Ginette » ! Le travail au quotidien était intense mais la solidarité entre élèves était extrêmement forte. La vie en internat faisait que le cadre de travail était très agréable.
Au-delà de l’apprentissage de compétences scientifiques, Ginette m’a permis de développer un réel esprit d’initiative, de créativité et de travail en équipe. En première année, un couvre-feu à 23h nous apprenait à écouler toute notre charge de travail en un temps très limité. Des années plus tard, j’ai conservé au quotidien ces principes d’efficacité et de bien-être dans mon travail.
GA : Dans quelle ville, région ou pays êtes-vous née ?
AB : Je suis née à Revin, dans les Ardennes. Une région que je connais très peu car ma famille a déménagé après ma naissance.
GA : A quel âge avez-vous décidé de faire ce que vous faites aujourd’hui ?
AB : Vers 18 ans, lorsque j’ai choisi d’intégrer SupOptique, j’avais déjà une forte passion pour l’entrepreneuriat, et un goût pour les responsabilités. Dès ma première année, j’ai pu mener une première aventure entrepreneuriale qui m’a permis d’apprendre les bases de la création d’entreprise directement sur le terrain. Suite à cette expérience, puis à un stage immersif au sein d’une toute jeune start-up, j’’étais convaincue de vouloir entreprendre.
GA : Vous êtes double diplômée d’HEC et de l’Institut d’Optique, tous les grands groupes auraient souhaité vous recruter et vous garder, vous avez préféré entreprendre, pourquoi ?
AB : J’ai eu l’opportunité d’avoir de courtes expériences au sein de grands groupes, et cela ne m’a jamais déplu ! Cependant, après la rencontre avec mes deux associés, David Siret et Arnaud Dubois, et la naissance du projet DAMAE Medical, je n’avais pas envie de laisser passer cette opportunité. Etant convaincus du potentiel de cette technologie couplé à la pertinence du besoin de santé auquel elle pourrait répondre, nous avons breveté l’invention moins d’un an après notre rencontre. Avec David, nous avons ensuite continué à valoriser les travaux de recherche d’Arnaud en parallèle de nos études. Jugeant l’opportunité plus séduisante que risquée, nous avons déposé les statuts de l’entreprise en Septembre 2014, avant même notre remise des diplômes !
GA : Comment s’est constitué votre équipe avec David Siret et Arnaud Dubois ?
AB : J’ai rencontré David Siret dès mon arrivée à SupOptique dans le cadre du projet entrepreneurial que nous avions monté.
Arnaud Dubois, quant à lui, dirige une équipe de recherche spécialisée en techniques d’imagerie optique pour la recherche biomédicale et pour des applications médicales de diagnostic. Expert reconnu au niveau international, il mène des activités de recherche de pointe depuis plus de vingt ans, est un acteur important de la scène scientifique international. En 2012, le fruit de ses travaux lui ont permis de mettre au point une technique novatrice. Il décide alors de s’associer à deux entrepreneurs, David et moi-même, pour valoriser son invention, la breveter, la développer et l’amener sur le marché de l’imagerie médicale.
GA : Vous auriez pu vous installer partout dans le monde, pourquoi en France ?
AB : La France possède à la fois des forces et des faiblesses dans la course à l’innovation. La recherche publique, le niveau de formation des ingénieurs, ainsi que le soutien de l’Etat sont trois des nombreux atouts français reconnus à l’échelle internationale. En parallèle, le capital investissement en France reste malheureusement très limité par rapport aux autres pays européens, et surtout par rapport aux Etats-Unis.
DAMAE Medical bénéficie de nombreux soutiens que ce soit auprès de partenaires académiques (CNRS, Institut d’Optique, HEC Paris) ou encore de partenaires financiers (Bpifrance, Scientipôle).
Tous ces soutiens nous ont permis de créer un environnement unique extrêmement propice à l’innovation, et ce en France !
GA : Avez-vous trouvé les moyens financiers de votre développement technique et commercial à venir ?
AB : Nous prévoyons une levée de fonds d’ici la fin de l’année 2015, afin de financer les prochaines phases cliniques ainsi que l’industrialisation de notre premier dispositif.
GA : Comment voyez-vous la médecine demain ?
AB : La manière de se soigner en 2030 sera très différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Le défi majeur sera de développer des traitements personnalisés guidés par la biologie et par l’imagerie. De plus, d’ici 15 ans, les seniors seront beaucoup plus nombreux (1,2 milliard d’habitants auront plus de 60 ans dans le monde) et seront aussi plus technophiles.
La médecine sera plus proche du patient, et ce notamment grâce au développement du numérique et des objets connectés.
GA : Les médecins/chirurgiens seront-ils remplacés par des robots ?
AB : De nombreuses disciplines médicales utiliseront des robots d’assistance, qui permettront de guider la main du praticien de façon extrêmement précise, d’avoir accès à une visualisation augmentée (parfois en trois dimensions), et de réduire sa fatigue lors d’une longue intervention.
GA : Avez-vous encore des rêves à accomplir ?
AB : Je rêve de créer une société fleurissante, avec un nombre de collaborateurs plus important. Chez DAMAE Medical, nous avons tous l’ambition de créer une entreprise française dynamique dans le domaine des technologies médicales, qui aura pour but d’améliorer la qualité du traitement des patients. Pour cela, nous espérons rapidement gagner en crédibilité, en installant nos dispositifs dans des premiers hôpitaux et cliniques.
A propos de l’Institut d’Optique Graduate School
L’Institut d’Optique Graduate School « SupOptique » est une Grande École membre fondateur de ParisTech dont le rayonnement international repose à la fois sur la qualité de la formation qui y est dispensée et sur les contributions scientifiques majeures de son centre de recherche.
L’Institut d’Optique Graduate School forme des ingénieurs physiciens, des étudiants en master et des docteurs parmi les plus innovants du monde de l’entreprise et du secteur académique.
A la fois science et technologie, l’optique et la photonique ont révolutionné de nombreux secteurs économiques, ont fortement modifié notre environnement quotidien et ont contribué à faire progresser ou émerger de nouveaux domaines (télécommunication, transport, santé, biotechnologies, spatial, éco-industries…).
En savoir plus : http://www.institutoptique.fr/