Plénière DD&RS de la Conférence des grandes écoles et de France Universités le 10 janvier 2025 au CNAM
Salle comble pour ce rendez-vous annuel de toute la communauté DD&RS de l’enseignement supérieur et de la recherche, plus de 200 participants sont venus de toute la France métropolitaine et des outremers. Les enjeux de DD&RS sont aujourd’hui parmi les priorités des Grandes écoles, des Universités et aussi des organismes de recherche, cela se traduit notamment par l’élaboration des schémas directeurs DD&RS, le document stratégique miroir du référentiel DD&RS, l’engagement d’un nombre croissant d’établissements dans le processus d’auto-évaluation (+13,5% / 2023) et de labellisation DD&RS, le recrutement de personnes dédiées et la mise en place d’un tronc commun de connaissances et de compétences ad-hoc pour tous les étudiants à partir de la rentrée 2025.
Si l’enseignement supérieur et la recherche est en ordre de marche, il reste néanmoins des freins notables, Matthias Bernard, président du Comité TEDS de FU n’a pas manqué de relever aussi le manque de moyens, et l’iniquité de leur distribution, pour conduire une transition ambitieuse. Frédéric Fotiadu, président de la commission DD&RS de la CGE a quant à lui insisté sur la difficulté de reconnaître les activités DD&RS dans les carrières des enseignants-chercheurs et des chercheurs, un véritable frein à l’intégration du DD&RS dans les pratiques de recherche et de formation.
Le fil rouge de la matinée de cette journée était justement consacré à la recherche sous deux angles très différents :
- Les liens entre sciences et société avec une intervention, sanctionnée par un tonnerre d’applaudissements, de Pierre Henri GOUYON, Professeur émérite au Muséum National d’Histoire Naturelle, à AgroParisTech, Sciences Po (Paris) et à l’ENS Paris. Il a abordé notamment l’influence des intérêts privés sur la production scientifique en expliquant, exemples à l’appui, les techniques de fabrication du doute développées par les industries du tabac ou de l’agro-alimentaire
- Les démarches DD&RS des organismes de recherche avec une table ronde institutionnelle réunissant l’INRAE, le CIRAD, le CNRS et l’IRD. La dernière évolution du référentiel DD&RS (2021) a été réalisée avec le concours des organismes de recherche ce qui permet d’avoir un outil commun à tous l’ESR, ceci a été salué comme d’une grande utilité pour la cohérence des actions DD&RS à l’échelon territorial notamment.
L’après-midi était consacré aux ateliers :
- Le traditionnel atelier destiné aux personnes ayant rejoint leur poste de responsable DD&RS depuis moins d’un an. Cet atelier, animé par le CIRSES, détaille le processus allant de l’auto-évaluation à la labellisation et fait un tour d’horizon de l’écosystème DD&RS.
- Un atelier pour les personnes confirmées dans leur poste (non concernées par le 1)) : Transition ou transformation, les freins et leviers pour atteindre des objectifs ambitieux. Les deux animateurs, Frédéric Fotiadu (INSA Lyon) et Thomas Duban (Université de La Rochelle), ont lancé les échanges en présentant leurs approches respectives : élaboration participative du schéma directeur DD&RS via une assemblée pour la transition écologique et sociale pour le premier et stratégie DD&RS ancrée dans les spécificités du territoire pour le second.
- Un atelier sur le numérique responsable animée par une équipe de l’association latitude. Cet atelier a débouché sur la création d’un groupe d’établissements volontaires pour aller plus loin dans cette démarche. Ceci permettra, entre autres, de documenter les évolutions à moyens termes du référentiel DD&RS qui intègre relativement peu les enjeux du numérique
- Un atelier bilan sur la mise en place du tronc commun de connaissances et de compétences DD&RS pour la rentrée 2025. Les animateurs, Ingrid bazin (IMT) et Youssef Etaï (Université de Nanterre), ont présenté un état des lieux pour leurs établissements et ont organisé l’assemblée en petits groupes chargés de faire ce même exercice. Ce que l’on peut dire : les écoles et les universités sont toutes en ordre de marche mais il y a quasiment autant de modalités de mise en œuvre que d’établissements et tous les établissements ne répondront pas à la quadruple exigence 100% des étudiants formés/30 heures /3 ECTS/niveau L3 à la rentrée 2025.