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2006-2014 : l’engagement d’EMLYON Business School dans l’ouverture sociale, bilan et perspectives

par Christine Di Domenico, professeur, responsable du programme d’ouverture sociale d’EMLYON Trait d’Union Multicampus Multiquartiers…
Publié le 22 avril 2014
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par Christine Di Domenico, professeur, responsable du programme d’ouverture sociale d’EMLYON
Trait d’Union Multicampus Multiquartiers est une cordée de la réussite qui repose sur l’établissement d’un lien social entre étudiants et lycéens. Elle est fondée sur le partage d’expériences, l’entraide et le volontariat. Le programme s’organise autour de trois activités : le tutorat étudiant hebdomadaire, la création de projets culturels et l’accompagnement à l’orientation.

Développer le lien social étudiants-lycéens
Après huit ans d’expérience, le programme Trait d’Union Multicampus Multiquartiers a permis de créer une dynamique sociale. Plus de 4000 élèves ont déjà été accompagnés par 1600 étudiants d’EMLYON et de Centrale Lyon. Les étudiants se sont appropriés le cadre et ont pu exprimer leur talent entrepreneurial en co-construisant avec les lycéens un peu plus d’une cinquantaine de projets culturels. Il n’est donc pas étonnant de constater que, via les réseaux sociaux, les lycéens restent en contact avec les étudiants plusieurs années après la période de tutorat. Ce lien étudiants-lycéens permet à ces derniers de se projeter plus facilement dans le questionnement du parcours post bac. Les projets leur apportent confiance et envie d’apprendre par eux-mêmes. Aujourd’hui d’anciens élèves tutorés devenus étudiants viennent à leur tour accompagner les lycéens de leur ancien établissement ou témoigner sur leur parcours aux rencontres « orientation ».

Le programme contribue à réduire l’autocensure des lycéens et élève leur niveau d’ambition. Si le nombre de lycéens concernés à l’échelle de l’agglomération (450 à 500 lycéens par an) reste modeste, il y a un effet d’entrainement visible sur les réseaux sociaux liés au programme.
Reconnaitre l’engagement social et solidaire des étudiants .

Il est impératif de professionnaliser et de reconnaitre l’engagement des étudiants pour donner du sens à leur action et parce qu’on ne nait pas tuteur, mais on peut le devenir. Il faut aussi prévoir un travail collaboratif avec les étudiants pour qu’ils s’approprient et fassent évoluer le programme. Pour cela, nous travaillons en étroite collaboration avec l’association ASTUCE-Lycéens (Association des Tuteurs pour la Culture et l’Epanouissement des Lycéens) qui fédère les étudiants et gère l’encadrement des équipes de tuteurs dans nos dix lycées partenaires.
D’après les questionnaires de motivation que nous réalisons en début d’année, le premier motif d’engagement de nos étudiants dans le tutorat est ce que l’on pourrait qualifier un élan social « je souhaite aider les autres ». Mais à la question « Quel type d’accompagnement voulez-vous faire auprès des lycéens » ?, nous avons moins de 3% de réponses. Il était donc essentiel de mettre en place des formations et des débriefings réguliers pour nos étudiants. Cela prend la forme de trois modules d’une trentaine d’heures afin de donner un cadre pédagogique au tutorat et à l’engagement.
Nous délivrons un certificat de bénévolat pour ceux qui ont un an d’engagement dans le tutorat hebdomadaire. Nous proposons un certificat d’entrepreneuriat social pour ceux qui ont deux à trois ans d’engagement, 60 heures de formation et rédigent un mémoire.
On parle beaucoup de responsabilité sociale dans les grandes écoles. Par ce type d’actions, les étudiants apprennent en faisant. C’est une école d’humilité et l’occasion pour les étudiants de se construire autrement, notamment sur des valeurs d’entraide et de volontariat, dans une boucle maussienne (donner, recevoir, rendre).

Créer un continuum : Lycées, Classes préparatoires, Universités et Grandes écoles
Le lien essentiel créé entre lycées et établissements d’enseignement supérieur permet la mise en relation des professeurs de lycée avec ceux des grandes écoles. Il participe à la constitution d’une communauté où se rencontrent régulièrement les étudiants, lycéens, professeurs et proviseurs. Nous avons montré à nos partenaires que l’engagement d’EMLYON ne relevait pas d’un effet de mode mais d’un engagement de fond sur le long terme. Ce ne fut pas évident au début, mais aujourd’hui certains enseignants n’hésitent pas à solliciter nos étudiants pour des projets internes aux lycées.

S’ouvrir à des initiatives plus larges en termes de territoire et de lycéens
Par exemple depuis deux ans, nous avons mis en place une collaboration tripartite avec le lycée Condorcet de Saint-Priest en banlieue Est de Lyon, l’Académie de Lyon et EMLYON pour valoriser les parcours des filières technologiques.
Ainsi, le 25 février 2014, a eu lieu à EMLYON, la deuxième édition de la journée dédiée aux parcours d’excellence pour la filière technologique. Elle s’adresse aux lycéens de classes de Terminale « Sciences et Technologies du Management et de la Gestion » (STMG).
350 lycéens de dix établissements de la région Rhône-Alpes se sont réunis sur le campus d’EMLYON pour participer à la finale du jeu concours « les challenges du management ». L’objectif global de cette journée pilote est de montrer aux jeunes lycéens que la filière STMG est une filière d’excellence comme les autres. Les meilleurs lycéens finalistes du Challenge ont été récompensés en présence de Vincent Camet, inspecteur pédagogique régional d’Economie-Gestion au sein de l’académie de Lyon.

Au bout de huit ans, nous voyons bien les liens forts entre étudiants, lycéens, professeurs, proviseurs, directeurs des grandes écoles. Cette dynamique sociale est catalyseur d’inclusion sociale, d’engagement et d’ouverture de part et d’autre. Mais le maintien de ce type d’initiative n’est pas évident. Sur le terrain, les parties prenantes souhaitent poursuivre mais sont parfois prises à partie dans des débats idéologiques sur les filières dites sélectives. Les moyens, notamment financiers, des politiques de la ville se réduisent peu à peu et les relais du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche se font attendre et sont éclatés. Dans cette période de transition, la pérennité de ces dispositifs repose sur le bon vouloir des partenariats entre lycées et établissements d’enseignement supérieur et sur des bouclages financiers instables.

Christine Di Domenico

Professeur Associé, Economie, Finance et Gestion, Christine Di Domenico enseigne la macroéconomie, l’économie internationale et industrielle et plus récemment l’économie sociale et solidaire. Ces recherches portent sur la dynamique du capitalisme chinois. Elle est Co-directeur du Master 2 France – Chine à Canton.
Elle est aussi engagée dans le programme d’ouverture sociale d’EMLYON Business School « Trait d’Union Multicampus Multiquartiers » dont elle est responsable.
Formation
1988 nternational Teachers Programme (ITP) – SDA, Bocconi, Italy
1989 1983 : DEA Economie Mathématique et Econométrie – Université de Toulouse I
1990 1982 : Master 2 en Econométrie – Université des Sciences Sociales Toulouse I
Expériences
Depuis 1990 : Professeur EMLYON Business School
Depuis 2008 : Directeur du MBA France – Chine au Lingnan College à Canton et Responsable du Programme d’ouverture sociale d’EMLYON Business School « Trait d’Union Prépas »
Depuis 2006 : Responsable du programme d’ouverture sociale d’EM LYON Business School « Trait d’Union Multicampus Multiquartiers »
2003 : Professeur visitant , Université de Belgrano , Argentine
2002 : Coopération de recherche, “ Development of SME in Shanghaï”, entre l’Université de Fudan , l’Université de Shanghai et EMLYON Business School
1997 : Professeur visitant , Lingnan College , Université Sun Yat Sen à Canton
Enseignement
Domaines d’enseignement niveau Master et Excutive MBA :
• Conjoncture Macroéconomique
• Economie industrielle
• Intégration économique Européenne
• Economie sociale et solidaire
• Diversité du capitalisme

Thèmes de recherche
Diversité du capitalisme notamment en Chine

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