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Arnaud Vaissié : chaque année, nous recrutons dans le monde un millier de jeunes diplômés

Arnaud Vaissié est Co-fondateur et président directeur général d’International SOS* Président de l’Union des Chambres…
Publié le 22 mars 2014
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Arnaud Vaissié est Co-fondateur et président directeur général d’International SOS*
Président de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie françaises à l’Etranger

En Europe comme en France, l’emploi des jeunes est l’une des priorités majeures des gouvernements. Contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre parfois, il est utile de rappeler qu’un diplôme, et a fortiori un bon diplôme, est un rempart efficace contre le chômage. Aujourd’hui, en France, 20% des chômeurs ont moins de 29 ans et parmi eux 36% n’ont aucun diplôme. Ce taux tombe à 10% pour les bac +2 et à 6% pour les bac +3. Le diplôme n’améliore pas seulement les perspectives d’emploi, il augmente également les chances de garder cet emploi en période de crise.

De manière générale, quels sont les freins à l’embauche en entreprise pour les jeunes ? La méconnaissance des métiers et des codes du monde du travail ; le manque de temps de la part des entreprises pour les sélectionner et les accompagner ; enfin, le risque que constitue l’embauche d’un jeune sans expérience s’il ne donne pas entière satisfaction en raison d’un droit du travail en France qui n’est pas assez flexible.
Au sein d’International SOS, nous recrutons chaque année dans le monde un millier de jeunes diplômés parmi les meilleures écoles françaises et universités étrangères sur des postes hautement qualifiés. Nous faisons partie de ces entreprises qui recrutent des Français à l’étranger et pas seulement en France. Ce que nous privilégions chez ces jeunes et quelle que soit leur formation, c’est leur capacité à travailler en équipe multiculturelle d’où la recherche de candidats qui ont une double formation ou une expérience démontrant une originalité dans leur cursus. La langue de travail d’International SOS étant l’anglais, nous demandons au moins une pratique de bon niveau. Nous mesurons chaque année les compétences en anglais de nos collaborateurs et nous proposons des formations adaptées le cas échéant. Il est important de garder à l’esprit qu’un diplôme, quel qu’il soit, ne donne pas pour autant de droit. Les jeunes doivent accepter de faire leurs preuves pendant les premières années de leur vie en entreprise. En échange, c’est à l’entreprise de leur offrir des perspectives de carrière satisfaisantes.
L’accompagnement proposé aux élèves de grandes écoles françaises (stages en entreprise dans le cadre des enseignements et suivi personnalisé dans l’élaboration de projet professionnel) est un avantage concurrentiel important par rapport aux universités étrangères qui commencent seulement à généraliser les stages dans le cursus des étudiants. La formation reçue au sein des grandes écoles françaises est parfaitement adaptée au marché mondial de l’emploi et pour preuve : l’année dernière, 23% de nos diplômés d’écoles de commerce ont décroché leur premier emploi à l’étranger.

C’est à travers la qualité de son éducation et de sa recherche qu’un pays est capable de stimuler l’innovation, clef de la montée en gamme d’une économie. En jouant sur la proximité entre écoles, centres de recherche et entreprises, on peut encourager une économie d’innovation fondée sur le transfert des connaissances et la création de richesses.

Dans ce contexte, l’économie de demain passe par une approche « transversale » des connaissances : la « cross-fertilisation ». Dans ce domaine, des efforts sont encore à faire en France en raison du manque de pluridisciplinarité des centres de formation et de recherche. Chaque filière demeure trop isolée : le futur médecin ne côtoie pas l’ingénieur qui ne côtoie pas le diplômé en gestion qui ne côtoie pas le diplômé en sciences sociales. Conséquence : 2/3 des échecs des start-ups françaises s’expliquent par la non-complémentarité de l’équipe managériale : ingénieurs sans commerciaux ou commerciaux sans ingénieurs.

Si l’on prend l’exemple britannique, la « cross-fertilisation » de la recherche universitaire, initiée il y a une vingtaine d’années, a permis au Royaume-Uni de faire des biotechnologies l’une des priorités de sa politique industrielle. Il s’agit là d’un secteur clef de l’économie de demain et à forte valeur ajoutée. La France, qui a été un pays pionnier dans ce domaine avec l’Institut Pasteur, s’est fait assez largement distancer en quelques années seulement : 40% des entreprises européennes de biotechnologies cotées en bourse sont britanniques, alors que seulement 10% sont françaises. La France bénéficie pourtant dans le domaine de la santé des facultés de médecine, des écoles d’ingénieurs, des hôpitaux parmi les meilleurs au monde.

Aujourd’hui, tous les grands systèmes universitaires sont à la lutte pour attirer les meilleurs étudiants et professeurs. La quête de la masse critique et la course aux moyens sont sur l’agenda de tous les gouvernements. L’enjeu dépasse en effet le seul cadre de l’éducation et de la formation. Il s’agit pour la France de faire mieux connaître la qualité de son modèle éducatif et de rester dans la compétition internationale pour l’intelligence qui ne cesse de s’accélérer.


Arnaud Vaissié
Co-fondateur et président directeur général d’International SOS*
Président de l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie françaises à l’Etranger

 

A propos d’ International SOS

*International SOS est le leader mondial de la maîtrise des risques de santé et de sécurité à l’international. Le groupe compte aujourd’hui 10 500 collaborateurs, dont 1 200 médecins à temps plein et 200 spécialistes de la sécurité. Présent dans 76 pays, International SOS accompagne depuis plus de 25 ans les entreprises dans la gestion des risques liés à la santé et à la sécurité de leurs expatriés et voyageurs d’affaires. International SOS compte aujourd’hui 9 200 entreprises clientes, dont 70% des entreprises du Fortune 500 ainsi que des organisations non gouvernementales et des gouvernements.

https://www.internationalsos.com/fr/

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