Accueil 5 Du côté des écoles 5 Au Brésil, tous les types d’enseignements supérieurs sont dispensés dans les universités, le système des Écoles d’Ingénieur n’existe pas, par Adailton Lopes (24 ans ISAE-ENSICA Toulouse)

Au Brésil, tous les types d’enseignements supérieurs sont dispensés dans les universités, le système des Écoles d’Ingénieur n’existe pas, par Adailton Lopes (24 ans ISAE-ENSICA Toulouse)

Aujourd’hui stagiaire chez Airbus, Adailton n’a pas seulement un prénom différent, mais aussi un parcours…
Publié le 22 mai 2014
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Aujourd’hui stagiaire chez Airbus, Adailton n’a pas seulement un prénom différent, mais aussi un parcours de vie particulier. Né à Aracaju, au nord-est du Brésil, Adailton a vécu là-bas jusqu’à la fin du lycée, puis, cherchant à faire des études d’aéronautique, il a déménagé à São Paulo. Après la classe préparatoire, il est rentré à l’ITA. Après deux ans et demi, il a décidé de faire une année de césure spirituelle dans une communauté Focolari, en Suisse. À son retour, il lui a été proposé de faire sa dernière année d’études à l’ISAE-ENSICA, basée à Toulouse, France, reconnue pour être la capitale européenne de l’aéronautique.

 

Être étranger peut être quelque chose de difficile : des difficultés liées à la langue, aux différences de cultures, ou même au choix du pays qu’on supportera pendant la Coupe du Monde. Mais cela peut être aussi quelque chose de très agréable : apprendre une nouvelle langue, apprendre à mieux connaître un autre peuple, ou pouvoir supporter deux pays à la Coupe du Monde (et doubler ses chances d’être champion). L’expérience peut être bonne ou mauvaise, mais cela dépendra surtout de la façon de la regarder. Cela dit, l’opportunité de travailler (ou de faire un stage) à l’étranger, peut se révéler être une expérience très enrichissante, comme c’est le cas pour moi.

En fait, mon expérience a déjà commencé avec les études. Après trois années et demie d’études dans une université d’ingénierie aéronautique au Brésil, j’ai eu l’occasion de faire ma troisième année à l’ISAE-ENSICA, une école d’aéronautique basée à Toulouse. Et il y avait déjà des différences significatives. Au Brésil, tous les types d’enseignement supérieur sont dispensés dans les universités, il n’y a pas le système des Écoles d’Ingénieur comme en France. Ce système français m’a permis d’avoir une vision plus claire du rôle d’ingénieur, dirigé vers l’industrie, notamment grâce au contact avec plusieurs intervenants venus de diverses entreprises des secteurs aéronautique et spatial.

La première tâche par rapport au stage, c’est justement d’en trouver un. Cela commence par la composition du CV, dont la forme n’est pas exactement la même dans tous les pays. Ensuite, il faut encore se préparer pour les entretiens et maîtriser le vocabulaire lié aux sujets qui pourront être abordés, en français et aussi parfois en anglais. Personnellement, j’ai suis allé demander à mes amis français et au service Stages & Carrières de mon école, de façon à être prêt pour les entretiens. Après la procédure de sélection, j’ai été choisi pour faire mon stage chez Airbus, sur le site de Toulouse.

Que ce soit pour la taille de l’entreprise, ou pour l’immersion dans un environnement technique de référence dans l’aéronautique, travailler chez Airbus est une expérience fascinante.
Même si l’entreprise est assez grande et désormais implantée un peu partout, c’est remarquable comment, dès le premier jour, on ressent l’esprit Airbus et la fierté de ceux qui travaillent ici. Ça aide beaucoup pour susciter l’esprit d’innovation et d’engagement qui sont requis.

Dans le cadre de mon stage, je suis amené à rencontrer des personnes qui ont développé les lois de contrôle des derniers avions Airbus. C’est quelque chose qui me fait vraiment grandir en tant qu’ingénieur car cela me donne l’opportunité d’être en contact et de discuter avec ceux qui ont conçu les avions qui volent aujourd’hui dans le monde entier et aussi avec ceux qui sont en train de travailler sur les prochains avions, comme l’A350 XWB, qui est en pleine phase d’essais en vol.

Puis, même si Airbus est désormais une entreprise européenne, comme je suis localisé à Toulouse, la plupart des employés sont français et j’utilise donc plus le français que l’anglais. D’un côté, cela m’aide beaucoup à progresser dans la langue mais, d’un autre côté, cela me conduit parfois dans des situations bizarres, comme par exemple ne pas bien savoir si je dois « vouvoyer » ou « tutoyer » quelqu’un, une particularité qui n’existe pas explicitement dans ma langue maternelle (le portugais).

Une autre chose que je trouve très agréable et que je crois liée au fait que l’entreprise est située en France, ce sont les relations qu’on peut établir sur le lieu de travail. Selon moi, pour un fonctionnement optimal d’une équipe, c’est important d’avoir des personnes qualifiées, mais aussi d’avoir une ambiance et un état d’esprit agréable dans le groupe, de façon à pouvoir extraire le meilleur que chacun peut donner. Et cela est réalisable grâce aux liens qu’on crée ici lors des moments de détente, par exemple quand quelqu’un a reçu son PPL (licence de pilote privé) et nous invite tous à passer dans son bureau pour partager un morceau du gâteau qu’il a fait lui-même pour l’occasion ou quand quelqu’un apprend qu’il va être papa et, le lendemain, apporte des croissants au département pour célébrer la nouvelle avec nous.

Cela fait maintenant presque deux mois que j’ai débuté mon stage et, pour le moment, j’ai beaucoup de bonnes expériences à emporter avec moi. Même si je dois m’attendre à quelques difficultés, je crois aussi que ce sera important pour mon développement, en me poussant hors de ma zone de confort et en m’obligeant à toujours garder l’esprit ouvert.

Ah, et pour la Coupe du Monde, désolé mais bien sûr je supporterai le Brésil, mais j’aurai quand même de bonnes pensées pour la France.

Adailton Lopes
24 ans

 

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