Accueil 5 Relations internationales 5 Bien que ne datant pas d’hier, le développement international de nos grandes écoles a crû ces dernières années au rythme de la mondialisation des échanges

Bien que ne datant pas d’hier, le développement international de nos grandes écoles a crû ces dernières années au rythme de la mondialisation des échanges

Ainsi, entre les deux dernières enquêtes biennales de la CGE sur les flux de mobilité…
Publié le 22 mars 2015
Partager l'article avec votre réseau

Ainsi, entre les deux dernières enquêtes biennales de la CGE sur les flux de mobilité internationale, la croissance a été de plus de 15%, dans un sens comme dans l’autre.

Mais qu’y a-t-il vraiment de commun entre l’ambition des plus grands acteurs de l’enseignement supérieur français de figurer dans les grands classements mondiaux et l’ambition d’établissements de taille plus modeste de former les ingénieurs ou des managers les plus interculturels possibles et capables, dès la sortie de l’école, d’évoluer sur un marché du travail totalement international et dans des entreprises le plus souvent transnationales ?

Qu’y a-t-il de commun entre la politique d’un ministère des Affaires étrangères, certes de plus en plus au service du développement des relations économiques entre la France et les pays étrangers, et celle d’un ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche « hypnotisé » par l’insuffisante visibilité mondiale de nos établissements d’enseignement supérieur et de recherche ?

Qu’y a-t-il de commun entre la politique internationale d’une grande école de statut privé à but lucratif et celle d’une université publique financée à 90 % par les impôts ? Auront-elles la même approche quant à la politique d’attraction d’étudiants étrangers et les tarifs afférents ? Auront-elles la même approche quant au business model pour la création d’un campus à l’étranger ?

Pour toutes ces raisons, il ne saurait y avoir une seule politique internationale qui transcenderait les statuts, les tailles, les domaines d’intervention des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Chaque établissement, en particulier dans le contexte économique qui est le nôtre aujourd’hui, doit définir sa politique internationale en relation avec son objet, son propre modèle d’affaires, les attentes de sa ou de ses tutelles, mais dans tous les cas, en ayant l’œil rivé sur le modèle d’affaires afférent (notamment celui hautement subventionné par l’Etat, à partir du moment où il est assumé, y compris financièrement, par ce dernier).

Pour ce qui la concerne, et pour tenir compte de la diversité des politiques internationales de ses membres, la Conférence des Grandes Ecoles s’est fixé, pour son action internationale, des priorités qui transcendent cette diversité :

  • Développer une communication cohérente et volontariste pour promouvoir les grandes écoles françaises à l’étranger et combattre le message sur la prétendue complexité du système français. S’il est légitime et même souhaitable que des communautés d’universités et d’établissements aient vocation à devenir visibles, voire proéminentes dans le paysage mondial de l’enseignement supérieur et de la recherche, elles ne sauraient devenir la seule modalité de présentation et de structuration de l’enseignement supérieur français. À cet égard, il serait paradoxal que les grandes écoles, ces PME-PMI de l’enseignement supérieur, disparaissent dans la communication au profit de ces superstructures, au moment où l’on fait l’apologie des PME-PMI dans le monde de l’entreprise, sous la condition, bien sûr, qu’elles sachent chasser en meute avec des grands groupes industriels. Nous mettons actuellement la dernière main à un jeu de transparents présentant les grandes écoles ayant vocation à être diffusé dans le réseau des promoteurs de l’offre française de formation en poste à l’étranger.
  • Travailler à la reconnaissance factuelle et à la promotion des diplômes d’ingénieur, de manager, et des autres grandes écoles dans les systèmes d’enseignement supérieur étrangers. Le fait que nos diplômes valent grade de master les positionne dans le système mondial d’enseignement supérieur, mais rend assez mal compte de leur valeur au sein de l’ensemble des diplômes de même niveau. Nous traitons actuellement le cas de la reconnaissance du diplôme d’ingénieur en Israël, suite à plusieurs remontées sur cette question.
  • Travailler à lever tous les obstacles à la mobilité des étudiants depuis ou vers nos grandes écoles. Nous avons ainsi combattu la circulaire Guéant en son temps et contribuons aujourd’hui activement à la préparation de la nouvelle loi sur le droit des étrangers, qui se présente sous les meilleurs auspices. Nous suivons également de près et mettons une amicale pression sur le ministère des Affaires étrangères dans ses discussion avec la Chine sur la question des visas pour les étudiants français souhaitant faire un stage d’ingénieur en entreprise en Chine.

N’hésitez pas à nous faire part, à la déléguée à l’international et à moi-même, de vos attentes ainsi que des problèmes que vous rencontrez dans la mise en œuvre de votre politique internationale. Si les sujets concernent un nombre significatif d’établissements, soyez assurés que nous prendrons les problèmes à bras le corps !

 

Yves Poilane est le Président de la Commission Internationale de la CGE et le directeur de Telecom ParisTech, 1er grande école française du numérique.
Diplômé de l’Ecole Polytechnique (en 82), et de Telecom ParisTech (en 84), il est ingénieur général du corps des Mines. Il a partagé sa carrière entre des postes de management technique et commercial au sein d’Orange et les Grandes Ecoles (Telecom Bretagne entre 1990 et 1994, puis Telecom ParisTech depuis 2007)

Partager l'article avec votre réseau
Loading...