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Contribution de la CGE aux Assises Nationales de l’enseignement supérieur et de la Recherche

Notre congrès de Nantes a fait l’objet d’une préparation particulièrement intensive. En effet, son thème…
Publié le 3 décembre 2012
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Notre congrès de Nantes a fait l’objet d’une préparation particulièrement intensive. En effet, son thème « Grands enjeux pour l’Éducation, l’Enseignement supérieur, la Recherche et l’innovation : des propositions à l’action », était directement lié aux propositions de la CGE formulées dans le cadre des Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’objectif était d’y réfléchir et de les approfondir.

Nous avons bâti un argumentaire solide, un vademecum destiné aux directeurs des écoles, afin qu’ils puissent parler au nom d’une communauté, avec un langage commun, sur les principaux thèmes qui sous-tendent l’enseignement supérieur français.

La CGE préconise :

  • De soutenir fortement l’enseignement supérieur et la recherche sur la base de 1% de PIB supplémentaire soit + 20 Mds€ en dix ans et d’afficher l’ambition internationale d’un triplement autofinancé du nombre d’étudiants étrangers
  • D’encourager l’engagement des universitaires et de leur capacité d’ingénierie pédagogique à s’attaquer à la question des décrocheurs scolaires
  • De renforcer l’autonomie des établissements universitaires, responsables du choix de leurs étudiants, de leur formation et de leur employabilité
  • De reconnaître la contribution de tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, et la source d’innovations et de flexibilité fruit de leur diversité ; de répartir les moyens en conséquence ; de mettre les structures au service des projets car les différentes fonctionnalités de l’ESR correspondent à des niveaux différents de regroupement

Au sein de dispositif, les Grandes Ecoles constituent un système de formation et de recherche de masse et une originalité « commune » :

  • La filière des CPGE/GE regroupe 350 000 étudiants soit 15% de l’effectif total français ou encore 26% des effectifs cumulés des universités. 42% des masters et 28% des doctorats sont délivrés chaque année par les Grandes Ecoles, proportions qui montent à 58% des masters et 48% des doctorats si l’on prend en compte les champs disciplinaires dans lesquels elles forment.
  • La diversité – de taille, de statuts, de disciplines – des grandes écoles en fait leur richesse et leur permet de répondre à la variété des métiers, des secteurs, des typologies d’entreprises.
  • En dépit de ces disparités, elles se rejoignent dans une cohérence profonde de l’amont à l’aval, entre les critères de sélection des étudiants, le contenu pédagogique exigeant et les métiers auxquels ils sont préparés. Ce principe engendre un très faible taux d’échec et une insertion professionnelle facile.
  • L’autonomie institutionnelle est un élément constitutif de leur organisation et facilite l‘élaboration des programmes pédagogiques en fonction des profils de leurs élèves, de leurs moyens et des attentes du monde du travail, autant que des politiques de recherche-innovation originales.
  • Le modèle de ces écoles est aujourd’hui compris et reconnu au plan international : en témoignent leurs nombreux partenariats sous des formes très diverses avec les universités équivalentes dans le monde et leurs attractivité auprès des étudiants étrangers.

Enfin nous souhaitons un rayonnement de la France qui dépasse la distinction obsolète entre Université et Grande Ecole. Alors que le vocable « institution universitaire » traduit parfaitement que nous parlons des mêmes métiers, des mêmes professionnels, des mêmes missions et présente en outre une image unifiée du système d’enseignement supérieur français à nos interlocuteurs étrangers.

Au cœur d’une de ces missions est l’idée de la réussite pour tous ainsi qu’un engagement social des Grandes Ecoles. Nous sommes convaincus qu’il nous faut construire à la fois une société de la connaissance et de la compétence. Pour la performance économique, pour le plein emploi, pour la satisfaction des attentes individuelles, pour la présence de citoyens éclairés, ces deux composantes conjuguées sont indispensables.

Ainsi à chaque institution correspond des profils d’étudiants, qu’il est essentiel que chaque établissement universitaire puisse choisir, filière par filière, en veillant à ce que ces formations ne satisfassent pas seulement l’intérêt personnel des étudiants mais les mènent à des emplois.
La recherche de l’équilibre entre les contraintes financières qui pèsent sur les établissements, la formation du plus grand nombre et l’ambition de qualité est l’enjeu crucial qui doit nous inciter à poursuivre un processus d’orientation positive, à diversifier les profils des admis, à développer les formules telles que l’apprentissage, permettant à tous d’avoir accès à la formation, voire par la responsabilisation financière des étudiants.

Cette orientation commence dès le lycée, et implique une valorisation de toutes les voies de formation (et pas seulement des études supérieures) en apportant une attention toute particulière à ce que les fondamentaux de chaque étape de la formation soient acquis et en mobilisant une large palette d’acteurs dans les dispositifs d’ouverture sociale.

Enfin nous avons imaginé la création d’Instituts Horizon Métiers pour répondre aux 150 000 décrocheurs par an, qui sortent du système d’enseignement sans diplôme. Il s’agit d’un projet politique de solidarité inter et intra générationnelle. Nous proposons qu’aucun étudiant du supérieur ne puisse être diplômé sans avoir obtenu un « quitus citoyen » pour sa participation à des dispositifs impliquant leur engagement social.

Augmentation du budget de la recherche et accueil massif d’étudiants étrangers autofinancés sont des recommandations que nous avons déjà largement étayées lors de rencontres passées et qui sont reprises dans la synthèse jointe à ce numéro de Grand Angle.

Enfin nous attirons l’attention de nos gouvernants sur l’importance des structures juridiques des contributeurs à la mission nationale de service public, lesquelles induisent des fonctionnements différents qui ne doivent pas être freinés par des mesures limitant les ressources (telle la réforme de la taxe d’apprentissage) ou empêchant l’innovation technologique et organisationnelle. L’autonomie accordée par la LRU doit être complétée par des dispositions assurant la cohérence des missions des établissements.

En 2013 la CGE poursuivra son implication pour bâtir ce « pacte national » qui requiert l’engagement cohérent et communautaire de tous les acteurs de l’enseignement supérieur.

Pierre Tapie
Président de la Conférence des Grandes Écoles

 

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