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Deux exemples d’innovations pédagogiques pour former les ingénieurs de demain

L’acquisition de compétences pose la question de l’adéquation entre les méthodes d’enseignement d’aujourd’hui et les…
Publié le 29 mars 2016
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L’acquisition de compétences pose la question de l’adéquation entre les méthodes d’enseignement d’aujourd’hui et les compétences recherchées chez nos ingénieurs par les entreprises de demain.
Trois raisons majeures nous motivent à réfléchir et enrichir nos pratiques pédagogiques :

  • les possibilités d’accès faciles et rapides à des savoirs plus ou moins fiables et utiles,
  • le renforcement des usages des TIC qui accélèrent le temps, réduisent les distances et initient de nouveaux réseaux de communication et de collaborations interculturelles et interdisciplinaires.
  • de nouveaux comportements d’apprentissage qui priorisent souvent la pratique avant la théorie, qui demandent du sens (génération why ?), qui privilégient les données du Web, qui sont souvent dans la procrastination et qui se retrouvent parfois en décalage voire en avance avec les pratiques plus ou moins numériques des enseignants.

Accès aux données du Net, usages des TIC et nouveaux comportements induits, vont ainsi influencer fortement chez nos futurs ingénieurs leurs façons d’acquérir les compétences attendues par les entreprises.
C’est à partir des travaux d’une équipe d’enseignants-chercheurs de l’ISEN-Toulon, en sociologie des usages et des e-comportements, que nous avons mis en place de nouvelles méthodes pédagogiques pour initier et développer les compétences attendues chez nos ingénieurs qui vont évoluer dans des modèles changeants et initiateurs de remises en causes permanentes.
Voici deux exemples d’expériences d’innovations pédagogiques mariant l’usage des technologies du numérique, le travail collaboratif et la transdisciplinarité :
Le garageweek : mode projet, classe inversée et accompagnement interdisciplinaire :
Dés le début de la première année du cycle ingénieur, nos étudiants issus des classes préparatoires intégrées ou externes, ainsi que des DUT du numérique, sont mixés par équipe de cinq et équipés de cartes Arduino, de pc portables et bien sûr d’accès à Internet. Un cadre et un objectif leurs sont fixés. Ils sont suivis par des enseignants en informatique, en électronique, en sociologie des usages et en communication. Nous sommes dans un modèle de classe inversée où nos élèves sont lâchés dans la réalisation d’un produit et/ou d’un service pour un usage pratique sans avoir eu aucun cours dans les domaines cités.
En une semaine, dans un modèle de compétition, ils sont amenés à s’organiser, se répartir les tâches, trouver des informations pour apprendre à utiliser les technologies mises à disposition, et présenter à la fin de chaque journée leur niveau d’avancement devant les autres équipes et les enseignants concernés par ce challenge. Facebook, twitter et tumbler sont naturellement utilisés, les méthodes agiles, des pitchs de présentation, l’écriture de livrables, sont intégrés au fur et à mesure de l’avancée du projet par des enseignants-chercheurs en sciences dures et douces qui travaillent en synergie.

La fabweek : mode projet, équipes mixtes inter écoles et interdisciplinaires, accompagnement transdisciplinaire :
Nous retrouvons ici, nos élèves ingénieurs de cinquième année de l’ISEN-Toulon avec ceux d’une école de management, KEDGEBS et d’une école de design KEDGEDesignSchool. Ces équipes interdisciplinaires doivent répondre en une semaine à un cahier des charges donné par une entreprise. Leurs compétences techniques, d’innovation, de créativité, d’ingénierie d’affaires et de management de projet autour de l’internet des objets au sein d’un espace de coworking joint à un fablab (labellisé MIT) vont être mises à l’épreuve. Les enseignants-chercheurs des domaines concernés, cadres de l’entreprise partenaire, sont présents pour suivre les équipes.
Dans ces deux cas, la dernière journée est consacrée à la présentation des résultats, à la remise de récompenses aux équipes qui ont su tirer le meilleur parti de leurs différences et un bilan des apprentissages est effectué. Ces expériences serviront de points de référence aux futurs enseignements qui seront donnés au cours de l’année.

Ces deux méthodes initiant le travail en codesign, l’agilité dans les conduites des projets, l’innovation et la créativité, la communication interculturelle, le travail en équipe interdisciplinaire, l’usage intelligent des données du web, le développement de la vision systémique, le renforcement de l’autonomie et de la responsabilisation, la capacité d’apprendre à apprendre et à s’auto-évaluer … sont des exemples d’actions pédagogiques qui facilitent les apprentissages et permettent de développer de nouvelles compétences chez nos élèves-ingénieurs afin de mieux répondre aux attentes des entreprises de demain.

Jean-Michel ROLLAND
Directeur du site de Nîmes
Directeur de la formation à l’ISEN-Toulon

A propose de Jean-Michel ROLLAND

Jean-Michel ROLLAND, directeur du site de Nîmes (ISEN-Toulon), Institut Supérieur de l’Electronique et du Numérique, directeur de la formation à l’ISEN-Toulon, docteur en sciences de l’information et de la communication et enseignant-chercheur sur les e-comportements. Il est chargé de piloter la création de 18 MOOC avec 5 écoles d’ingénieurs dans le cadre d’un projet IDEFIn. Il est aussi consultant-formateur en entreprises dans les domaines du management de proximité et à distance pour les Hommes, les équipes et les projets et professeur à KEDGE Business School en management à distance. Il est l’auteur de l’ouvrage : « Manager les e-comportements aux éditions Eyrolles, 2013 ».

A propos de l’ISEN

L’ISEN (Institut Supérieur de l’Électronique et du Numérique) est un groupe d’écoles d’ingénieurs présents à Lille, Toulon, Brest, Fès et bientôt Nîmes. Ce sont des associations à but non lucratif sous contrat avec l’état, habilitées par la CTI (Conférence des Titres d’Ingénieurs) et membres de la CGE (Conférence des Grandes Ecoles). A ce jour plus de 7800 ingénieurs ont été formés par des enseignants-chercheurs dans les domaines des systèmes embarqués, des réseaux, communications mobiles et objets connectés, de la robotique, du développement logiciel et du big data, de la smart energy et de la domotique, du numérique dans le biomédical, des ingénieur d’affaires dans le numérique…

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