Accueil 5 Du côté des écoles 5 Échange croisé entre Estelle Mossely, élève ingénieure à l’ESILV et championne de Boxe répond à Jérôme Da Rugna, Directeur de la Formation à l‘ESILV

Échange croisé entre Estelle Mossely, élève ingénieure à l’ESILV et championne de Boxe répond à Jérôme Da Rugna, Directeur de la Formation à l‘ESILV

Estelle Mossely, élève ingénieure à l’ESILV et championne de Boxe répond à Jérôme Da Rugna,…
Publié le 22 avril 2015
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Estelle Mossely, élève ingénieure à l’ESILV et championne de Boxe répond à Jérôme Da Rugna, Directeur de la Formation à l‘ESILV

Bonjour Estelle, tout d’abord, comment êtes-vous arrivée à l’ESILV ?

A la suite d’une recherche sur les différentes écoles d’ingénieurs en Ile de France, j’ai effectué 3 concours. L’ESILV (Ecole Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci) est la première école à m’avoir donné une réponse favorable. De plus, mon statut de sportive de haut niveau n’était pas un frein à mon intégration dans cette école puisque l’on m’a assuré qu’elle s’adapterait au mieux à mes exigences sportives (surtout en termes de déplacements, donc d’absentéisme). J’avais la possibilité de m’absenter pour mes championnats et parfois de rattraper les examens si je venais à en manquer.


Qu’est-ce que l’ESILV vous a apporté ?

L’ESILV m’a d’abord apporté une sérénité vis à vis de mon double parcours scolaire et sportif. Même si la charge de travail personnelle était importante, j’avais la possibilité de m’absenter sans trop être pénalisée si mes notes d’examens étaient convenables. Et puis bien sûr elle m’a apporté le bagage technique nécessaire pour devenir ingénieure.

Comment la boxe est-elle arrivée dans votre vie ?
La boxe est arrivée dans ma vie par hasard. A 12 ans j’avais déjà testé beaucoup de sports, mais aucun ne me convenaient, puis j’ai eu envie d’expérimenter un sport de combat, et la boxe me plaisait bien. J’ai essayé et j’ai très vite accroché. Les compétitions sont vites venues et je pense que ça a aussi été une source de motivation pour persévérer dans ce sport, en plus de tout l’aspect physique, technique et tactique que j’appréciais dans cette discipline.

Comment arrivez-vous à concilier une carrière de championne de boxe / les compétitions et vos études à l’ESILV ?
La conciliation est possible d’abord grâce à ma motivation et à ma détermination. Ensuite, mes objectifs qui me poussent à continuer malgré les obstacles.

En terme d’organisation, la plupart des supports cours étaient en ligne ce qui me permettait de récupérer assez facilement ceux que je manquais. Mes camarades et internet m’ont aussi beaucoup aidée. La grande majorité des professeurs étaient très à l’écoute : ils me permettaient d’effectuer certains rendus un peu plus tard ou trouvaient le moyen de me noter différemment lorsque j’étais absente à un examen. Certains professeurs étaient même admiratifs face à mon parcours et s’y intéressaient, ce qui fait toujours plaisir car ce n’est pas tous les jours facile. Voir de l’intérêt à un retour de compétition ou de stage cela booste et motive pour se remettre au travail.

Mes camarades suivent mes résultats : certains ne comprennent pas comment j’arrive à tout gérer. Mes amis proches m’aident beaucoup dans la récupération des cours ou si j’ai du mal à comprendre certaines choses.

Tout est une question de calcul et de motivations car, à certaines périodes, on ne peut pas combiner sport et études à fond : il faut choisir. C’est le cas lorsque j’arrivais aux gros championnats : je faisais parfois l’impasse sur certains cours pour pouvoir être performante au combat. Mais c’était aussi le cas à l’école, à l’approche des examens où il fallait parfois mettre un peu de côté l’aspect sportif pour avoir le temps de rattraper les cours, de réviser et de rendre les devoirs à temps. D’ailleurs, je me suis parfois retrouvée avec des examens au retour de compétition et ça n’a pas toujours été évident. Surtout qu’en cas d’échec en compétition, on n’est pas toujours apte mentalement à se remettre au travail, il faut gérer la déception ou l’euphorie, et c’est aussi ce qui m’a permis de garder les pieds sur terre.

En suivant la filière SHN (Sportif de Haut Niveau) de l’ESILV, on a la possibilité d’avoir des cours aménagés, et une vraie organisation prenant en compte les contraintes des sportifs, parce que certains moments sont compliqués à gérer (grosse charge de travail en cours et à l’entrainement, manque de sommeil) qui fait, que parfois –sans accompagnement- on peut passer à côté de tout. Il est très difficile de concilier des études d’ingénieurs et du sport de haut niveau mais pas impossible, la preuve….
D’ailleurs je pense que proposer un véritable aménagement aux sportifs et musiciens de haut niveau est un plus à l’ESILV. Très peu d’écoles le font en Ile de France et il faut souvent partir en province pour en bénéficier. Alors que ces jeunes peuvent être un atout pour l’école et pour les entreprises.


Sportive de haut niveau et ingénieure un atout ou un inconvénient ?

Un atout sans aucun doute. Une voie difficile c’est certain, mais qui, une fois réussie, ouvre beaucoup de portes. Déjà d’un point de vue personnel, je pense que la maturité vient beaucoup plus vite. On est confronté à beaucoup de choses : l’échec, la réussite, les voyages -donc l’expérience hors des frontières nous l’avons -, une charge de travail importante, ce qui crée une capacité d’adaptation aux situations compliquées importante.
Et puis dans la réussite, beaucoup de personnes se tournent vers nous, même les sociétés. J’ai moi-même eut un stage de fin d’étude très rapidement chez Allianz grâce à mon cursus mais également à mon parcours sportif.
Quoi qu’il en soit je pense que cela reste un accélérateur de vie si on est bien entouré et que l’on fait les bons choix.


Comment voyez-vous l’avenir ?

Je suis en plein questionnement. Mon souhait est de me consacrer au maximum à ma qualification olympique, donc si j’intègre une société ce ne sera que si j’ai un aménagement adéquat.

Quels sont les atouts / inconvénients d’être sportive de haut niveau face à un recruteur ?
L’inconvénient est sans nul doute l’absentéisme qui rend la gestion de l’employé compliquée surtout dans le cadre de projets avec des fortes contraintes de planning. Les atouts sont la capacité d’adaptation, le dynamisme. Au retour d’une compétition on fait en sorte d’être très efficace pour rattraper le « temps perdu ».
Aussi, beaucoup de sportifs parlent plusieurs langues ce qui est un réel atout face aux recruteurs.

En plus, lorsque l’on a un beau palmarès cela impressionne toujours un peu, à notre avantage : savoir gagner c’est important pour une entreprise !

Jérôme Da Rugna, Directeur de la Formation à l‘ESILV répond à Estelle Mossely, élève ingénieure à l’ESILV et championne de Boxe

Je suis, comme je vous l’ai dit, arrivée par un heureux hasard à l’ESILV, alors pourriez-vous m’expliquer comment est née la filière Sportifs de Haut Niveau au sein du Groupe Léonard de Vinci ?

Le sport est dans l’ADN du Pôle Léonard de Vinci (dont l’ESILV fait partie) depuis sa création. Au cours du premier cycle, c’est une matière comme une autre qui est prise en compte au moment de l’évaluation de fin d’année académique. L’école a naturellement attiré des jeunes sportifs dont certains à la carrière prometteuse dont les contraintes d’entrainement ne s’inséraient pas facilement dans un emploi du temps classique. Nous avons alors imaginé la filière « Sportifs de Haut Niveau » permettant de suivre un cursus adapté. Nous voulions créer une filière dédiée avec des cours sur-mesure pour ces jeunes qui souhaitent combiner études et compétitions.


Cette filière s’adresse-t-elle à tous les sportifs ?

La filière Sportifs de Haut Niveau s’adresse aux SHN prometteurs dont quelques-uns vont confirmer sportivement pendant leurs années d’études et devenir de très haut niveau, aux sportifs qui pratiquent un sport dont ils ne pourront pas vivre (le cas de la plupart des sports) et qui doivent donc développer leurs propres compétences et pour entrer dans la vie professionnelle.

Quels sont les critères retenus pour intégrer cette filière ? Le diplôme préparé est-il équivalent à celui de la filière classique ?
La motivation est le principal critère d’entrée : il faut qu’intégrer la filière SHN soit un réel booster à la pratique sportive et aux performances.
Les SHN préparent le Diplôme d’Ingénieur de l’ESILV parfaitement identique à celui des élèves qui suivent la filière classique, il n’y a que l’aménagement qui change : la gestion des absences et des examens par exemple.

Comment avez-vous réussi à optimiser les temps de formation ?
Même s’il s’agit d’un groupe de taille raisonnable (une vingtaine d’étudiants par année d’études), l’effet « promotion » de sportifs entre eux joue beaucoup dans l’optimisation du temps de formation car à côté des échanges entre l’école et l’étudiant, il y a les échanges entre étudiants pour progresser dans les études. Les étudiants ont accès à notre plateforme de e-learning qui leur permet de suivre même s’ils sont absents à certains moments.

Avec plus d’une dizaine d’années d’existence pour cette filière, quel bilan de formation / d’insertion tirez-vous ?
En dehors de toute modestie, la fierté d’avoir accompagné chaque année de nombreux élèves dans leurs performances sportives en leur ayant permis d’être dans un endroit fait pour eux qui les comprend et les suit. Pour chacun d’entre eux, il y a une vie après le sport et cette vie – professionnelle – nous leur avons permis de la préparer pendant leur activité sportive et non pas après, au moment de la « retraite sportive ». L’insertion professionnelle est tout à fait comparable à celle des autres étudiants de l’école. Nous faisons très peu de communication sur la filière et c’est entre eux dans leurs clubs ou leurs fédérations que les élèves de l’école font la communication en faveur du programme et conduisent vers nous les futurs étudiants.

A propos de Jérôme Da-Rugna

Directeur de la formation à l’ESILV depuis 2014 et responsable du département informatique. Il est docteur en informatique et traitement d’images. Maitre de conférences à Télécom Saint-Etienne avant de rejoindre l’ESILV, il met à profit son parcours parmi plusieurs universités et établissements prestigieux (Ecole Normale Supérieure de Lyon, Université d’Ottawa, Mines de Saint-Etienne, Université of California of San Diego). Il est spécialiste du Big Data et de l’analyse des réseaux sociaux.

A propos d’Estelle Mossely

22 ans ; en 5ème année à l’ESILV (majeure Informatique et Sciences du numérique). Elle pratique la Boxe Anglaise, 4 fois championne de France, Vice Championne d’Europe et médaille de bronze au championnat du Monde. Elle prépare les JO et travaille au sein d’un groupe de 4 personnes de l’ESILV sur les objets connectés avec la création d’une application de surveillance pour les personnes vulnérables (enfants et personnes âgées).

Estelle Mossely ci-contre © Stevan Lebras


A propos de l’ESILV

L’École Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci est une école d’ingénieur généraliste au coeur des technologies du numérique. Elle recrute principalement au niveau Baccalauréat (S et STI 2D) et forme en 5 ans des ingénieurs opérationnels s’insérant parfaitement dans le monde professionnel. Le projet pédagogique de l’ESILV s’articule autour des sciences et des technologies numériques combinées à 4 grandes spécialisations : informatique, mécanique numérique et modélisation, finance quantitative et nouvelles énergies. Enseignements en petits groupes, travail en équipe, pédagogie par projet, sport intégré dans le cursus, stages et expériences internationales obligatoires complètent le cursus. 980 élèves – 1250 anciens élèves. L’ESILV est membre de la CGE, de l’UGEI, de la CDEFI et de Campus France.- www.esilv.fr

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