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Entretien avec Gilles Morisson, Institut Bancaire & Financier International – Responsable du pôle géographiphe Afrique sub-saharienne, Maghreb et Proche-Orient

Diplômé de l’École supérieure de commerce et d’administration des entreprises (1971) et titulaire d’une maîtrise…
Publié le 3 novembre 2010
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Diplômé de l’École supérieure de commerce et d’administration des entreprises (1971) et titulaire d’une maîtrise es Sciences économiques (Paris I Panthéon Sorbonne, 1974), Gilles Morisson est entré à la Banque de France en 1977. En 2001, il est nommé chef du projet du Master bilingue en banque et finance du CESAG (Centre africain d’études supérieures en gestion) à Dakar : projet BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale) et Banque de France.

CGE : On n’imagine pas toujours le champ des actions de la Banque de France (BDF), pouvez-vous nous préciser les compétences et les missions de l’IBFI en son sein et nous en décrire les axes liés à la formation ?

G.M. : L’Institut bancaire et financier international (IBFI) est l’un des acteurs de la coopération de la Banque de France avec les banques centrales étrangères à travers les actions de formation. Son action vise à renforcer les savoir-faire de banques centrales dans tous les domaines d’activité de ces dernières (central banking) et de participer au développement d’une « culture » de banque centrale ou de benchmarking à travers son offre de produits : séminaires offerts au catalogue, séminaires sur invitation, séminaires à l’étranger sur demande des banques centrales étrangères, organisations de visites d’études en appui aux projets conduits par les banques centrales, formations de formateurs, accueil de stagiaires de 3ème cycle, élaboration de documents pédagogiques. L’IBFI est à présent rattaché à la Direction de la coopération extérieure (DCE), elle-même rattachée à la Direction générale des études et des relations internationales (DGEI). Cette DCE est de création récente, elle regroupe l’IBFI et les services chargés des missions d’assistance technique à l’étranger et le suivi des agents détachés. Elle a pour mission de définir une véritable politique de coopération avec nos homologues.

CGE : Quelle est la contribution de l’IBFI pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ?

G.M. : S’agissant de la lutte contre le blanchiment, l’IBFI apporte sa contribution à l’animation de séminaires en France et à l’étranger en partenariat avec les organismes impliqués dans cette lutte, à des missions d’évaluation des dispositifs anti-blanchiment des pays et à des missions d’assistance technique internationale.

CGE : Parmi les trois pôles géographiques de l’action de l’IBFI, vous êtes plus particulièrement responsable du pôle Afrique sub-saharienne, Maghreb et Proche-Orient. Quels sont les principaux enjeux stratégiques de ces régions pour votre organisme ?

G.M. : S’agissant du pôle Afrique sub-saharienne, Maghreb et Proche-Orient, les principaux enjeux sont de maintenir des liens forts avec les banques centrales de la Zone Franc (BCEAO, BEAC, BC Comores) et plus largement avec les banques centrales des pays ayant le français en partage. De même, renforcer les capacités humaines en Afrique sub-saharienne et au Maghreb en apportant notre soutien technique à leurs projets (systèmes de paiement, gestion des réserves etc…) est un enjeu important. Les « francophones » sont la cible prioritaire de nos actions.

CGE : Vous êtes le créateur du Master banque et finance (MBF) de Dakar (voir encadré ci-après). En matière de formation, cette expérience est-elle isolée ou le jalon du développement de nouvelles formations à venir ?

G.M. : Je ne suis pas le seul créateur de ce MBF mais j’ai été le premier gestionnaire du projet. C’est pour le moment un projet isolé mais qui pourrait un jour être le jalon pour une nouvelle expérience (projet de master in Central banking). En ce sens, tous les partenariats avec les grandes écoles sur ce projet, ou un autre, sont les bienvenus.

CGE : Si vous aviez la capacité certaine d’exaucer un vœu, quelle serait votre première initiative ?

G.M. : Mon vœu le plus cher est la pérénisation de ce MBF à Dakar grâce à un élargissement du nombre des partenaires financiers et pédagogiques pour conserver l’excellence de cette formation bilingue exceptionnelle en Afrique francophone. C’est sur le capital humain que nous devons agir pour aider vraiment l’Afrique.

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