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Entretien avec Jean Baligand, président de la FÉSIA (Féd. des Écoles Sup. d’Ingénieurs en Agriculture) et président de l’ISARA-Lyon

Jean Baligand, 61 ans, marié et père de trois enfants, est ingénieur agronome (Montpellier SupAgro),…
Publié le 3 février 2011
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Jean Baligand, 61 ans, marié et père de trois enfants, est ingénieur agronome (Montpellier SupAgro), exploitant agricole à Villefranche-sur-Saône et expert agricole et foncier. Diplômé de l’IAE (Institut d’administration des entreprises), il s’implique dans le syndicalisme agricole au niveau local et départemental dans les années 80 et devient président de la Caisse régionale Groupama Rhône-alpes en 1993. De 1996 à 2004, il préside la Fédération nationale Groupama (président non exécutif de Groupama SA et Groupama Holding). Depuis 2008, il est président de l’ISARA-Lyon et depuis 2009, président de la Fésia.

CGE : Vos parents étaient agriculteurs, quelles valeurs transmises par cet amour de la terre sont encore présentes dans votre quotidien ? Quels sont selon vous les principaux socles sur lesquels doivent s’appuyer des jeunes qui veulent s’engager dans cette voie ?

J.B. : La terre ne ment jamais. L’agriculture est un difficile métier mais il est également tellement gratifiant. J’ai sans doute reçu cette profession en héritage mais cela ne m’a pas empêché de m’y consacrer avec passion. Mes études dans ce domaine m’ont permis de me diversifier et d’élargir mon horizon. Les métiers de la terre offrent de grands bonheurs pour peu que l’on fasse preuve de courage et que l’on ait la force de caractère nécessaire pour s’adapter aux aléas climatiques et aux diverses incertitudes. L’agriculture est un métier de respect, de la terre, des animaux, des rythmes de la vie.

CGE : Pour défendre la terre, quelles sont les meilleures armes qui existent aujourd’hui ? Quelles sont celles à inventer ? Et si vous deviez en inventer une, quelle serait-elle et pourquoi ?

J.B. : La meilleure arme pour défendre la terre, c’est d’y maintenir ceux qui l’aiment, qui l’entretiennent et la préservent. Qui peut être plus conscient de la valeur de la nature et des bienfaits qu’elle nous prodigue que celles et ceux qui en vivent directement ? Même si l’agriculture à souvent été accusée d’être une grande source de pollution, les professionnels du secteur ont, depuis 20 ans, su se tourner vers des pratiques agricoles plus raisonnables et je suis convaincu que la conservation d’un vrai maillage rural est l’une des meilleures solutions pour la préservation de la terre. Bien entendu cela s’accompagne de mesures visant à assurer des revenus décents aux travailleurs de la terre partout dans le monde, à valoriser leur métiers et à rompre leur isolement, qui est parfois un fléau redoutable. J’aime croire que les écoles de la Fésia œuvrent à la reconnaissance et à la promotion des métiers de la terre et du vivant.

CGE : Le défi du développement durable permettra d’inventer le monde de demain plus équitable, mais au-delà des enjeux écologiques, les enjeux économiques et sociaux sont nombreux. Comment s’y prépare-t-on dans les écoles de la Fésia ?

J.B. : La notion de développement durable est le plus souvent citée pour préserver l’environnement dans le contexte actuel de dégradation et de raréfaction des ressources naturelles. Les formations proposées au sein des écoles de la Fésia permettent d’étudier comment l’agriculture et l’alimentation peuvent s’inscrire dans une démarche de développement durable où les enjeux économiques, environnementaux et sociaux doivent être équilibrés.
Il s’agit de voir comment l’agriculture et l’alimentation de demain pourront garantir une alimentation suffisante, saine et équilibrée, une organisation des territoires ruraux et périurbains et une préservation des ressources naturelles

CGE : L’international est au cœur du développement et du rayonnement des écoles de la Fésia, pouvez-vous nous parler de votre stratégie en matière d’accords internationaux ?

J.B. : La dimension internationale de nos écoles est centrale dans notre stratégie. Il est essentiel que nos ingénieurs appréhendent la diversité des questions posées à l’agriculture et à l’alimentation mondiale. De même, il est important d’aller chercher de nouvelles compétences scientifiques et professionnelles offertes par les universités et les entreprises partenaires. C’est pourquoi nous développons des partenariats à travers le monde, notamment grâce à cinq doubles diplômes avec des universités américaines et européennes. Notre politique internationale a aussi pour but de développer l’accueil d’étudiants étrangers au sein de notre formation d’ingénieurs mais aussi surtout au sein de nos 5 masters internationaux.
Nos accords internationaux s’axent également sur la mobilité de nos enseignants-chercheurs et la collaboration de nos équipes de recherche afin de renforcer nos activités et notre reconnaissance.

CGE : Avez-vous une politique particulière pour encourager l’accueil des étudiants étrangers sur vos campus et les expériences internationales des étudiants français Que pensez-vous des synergies que ces destins croisés développent ?

J.B. : Nous avons développé une offre complète de programmes à destination des étudiants internationaux désireux de venir étudier dans nos écoles : des formations diplômantes de niveau master mais également des offres de semestres ou des programmes intensifs de courte durée reconnus par les 150 universités partenaires.
Nous accueillons environ 500 étudiants étrangers chaque année. Cette présence permet également à nos étudiants d’intégrer des modèles de fonctionnement et des méthodes de travail différents et de vivre l’interculturalité au quotidien.
Bien sûr nos équipes sont là pour guider les étudiants dès leur inscription, pour les aider dans leurs démarches et préparer leur arrivée puis pour les accueillir et les accompagner lors de leur séjour.

CGE :  Pour cette nouvelle année à peine entamée, quelles sont vos priorités ?

J.B. : Elles sont la suite logique de celles des années precedentes. Notre but est de former des hommes et des femmes dotés de connaissances scientifiques solides, de savoir-faire techniques et de compétences de management des hommes et des projets afin de relever les défis du XXIème siècle ; nourrir équitablement et durablement une population mondiale qui ne cesse de croître.

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