Accueil 5 Recherche & Transferts 5 Entretien avec l’agence ZigZag, cabinet d’architectes mandaté pour le projet du nouveau campus de l’EDHEC Lille, situé à Croix- Roubaix

Entretien avec l’agence ZigZag, cabinet d’architectes mandaté pour le projet du nouveau campus de l’EDHEC Lille, situé à Croix- Roubaix

Organisée volontairement sans hiérarchie visible, l’agence ZigZag réunit autour de trois domaines thématiques (équipements publics…
Publié le 3 mars 2011
Partager l'article avec votre réseau

Organisée volontairement sans hiérarchie visible, l’agence ZigZag réunit autour de trois domaines thématiques (équipements publics – logements – développement urbain) l’aventure des trois membres fondateurs qui a démarré en 1990.  Lauréate Europan 1 à Euralille, l’agence ZigZag est un espace de création architecturale et urbanistique où la place de l’homme est au centre des préoccupations. Au sein de l’agence, les équipes se mêlent et se démêlent en permanence, pour assurer à la fois la transmission des savoirs et le plaisir du partage. Cette pratique crée l’enthousiasme et la détermination de chacun sur chaque production. ZigZag joue aussi le rôle de chef d’orchestre autour d’une partition commune à mettre en place avec ses partenaires (paysagistes – scénographes – bureaux d’études …). Sur le terrain, l’agence est attentive à l’écoute des maîtres d’ouvrage qui peuvent insuffler des directions vers de nouvelles pratiques de leur outil de travail ou de leur mode de vie. Cette démarche oblige à une expérimentation permanente. ZigZag  cherche, non pas par le geste mais par l’espace, à déborder des cadres conventionnels. Usage et contexte, lumière naturelle et recherche de lieux de convivialité, constituent les apports récurrents de chacun de nos projets. Cette recherche de générosité intérieure se traduit sur l’enveloppe spatiale proposée. Chaque projet offre une spécificité et une individualité liée au contexte et au processus de conception.

CGE
: Quels sont les critères distinctifs qui vous ont conduits à la réalisation de ce grand projet
Z.Z. :
C’est sans aucun doute la volonté de relier l’ensemble des différentes activités du campus par une large rue couverte que nous avons fait glisser sous l’immeuble existant en profitant du relief du site. Cet espace de distribution dilaté et prolongé d’espaces d’accueil considérables (atrium – hall – salle des pas perdus …) est un lieu de rencontre. A l’initiative des étudiants et des enseignants, il accueille des séminaires, des entreprises et des institutions. Il sert aussi, pour les étudiants, de lieu de travail en autonomie. Aujourd’hui, le nouveau  campus offre beaucoup de fluidité et de générosité, et les étudiants s’installent partout pour travailler. Ils restent sur site au-delà des cours. Le but est atteint. Le nouveau campus devient un outil pédagogique.

CGE : Quels sont vos meilleurs souvenirs de l’épopée du nouveau campus de l’EDHEC ?
Z.Z. :
La rencontre inattendue avec le milieu de la finance, la confiance de la maîtrise d’ouvrage, la présentation orale du dossier concours pour la complicité établie avec le jury, la pose de la première pierre en été, la couleur des arbres à l’automne, la neige sur le campus l’hiver, le « gigot bitume » avec les ouvriers au printemps, l’inauguration parce que tout a fonctionné comme prévu ainsi que le regard de nos pairs lors de la visite pour le prix de l’Equerre d’argent …

CGE : Quelle est votre image de l’architecture contemporaine : transformation ou déconstruction ? Comment conserver les jalons patrimoniaux du travail architectural passé et maintenir une cohérence avec les nouvelles énergies intellectuelles et structurelles ?
Z.Z. :
La réponse est chaque fois différente. C’est au cas par cas. Chaque projet neuf est lié au contexte. Nous préférons généralement transformer ce qui est possible de l’être. En respectant les logiques et les qualités du projet en question. Pour le bâtiment Buffi (EDHEC) que nous avons réhabilité, nous avons fait le choix de respecter les façades et l’organisation interne du bâtiment. Mais en utilisant le relief du site pour ménager en creux une connexion souterraine, nous avons apporté une dimension supplémentaire au bâtiment. Le bâtiment Greber est un bâtiment remarquable qui sera « restauré » dans la logique qu’il établit avec la terrasse et le jardin à la française. Quant aux constructions nouvelles, elles  nouent un rapport aux bâtiments existants par la qualité des interstices proposés.

CGE : Quelle est selon vous la pyramide décisionnelle la plus vertueuse pour mettre en oeuvre des projets architecturaux répondant à la fois aux schémas de processus nécessairement longs et aux besoins immédiats d’une population ?
Z.Z.
: Nous préférons les organisations horizontales aux organisations verticales. Elles sont généralement plus chaleureuses. Il nous semble que la meilleure équation possible nécessaire à la réalisation d’un projet réside dans la confiance des différents acteurs. A chacun de remplir sa mission avec efficacité sans « outrepasser » son rôle. Il faut que chacun soit flexible, à l’écoute et sache répondre rapidement.

CGE : Quelles passerelles ou synergies pourriez-vous symboliquement mettre en lumière entre l’art, l’architecture, le design, la mode et le marketing ?
Z.Z. :
Le principe de transdisciplinarité est fondamental pour tous les métiers de création. Le point commun à ces différents domaines créatifs réside dans une démarche prospective. A chacun d’élaborer des scénarios en s’appuyant sur l’évolution des usages et besoins de la société, ses problématiques, ses tendances. Le campus a été pour nous l’occasion de proposer des espaces hors programme à l’échelle des attentes de l’EDHEC et à même de répondre à une nouvelle façon de travailler en adéquation avec l’utilisation des nouvelles technologies. Les différents arts sont aujourd’hui trop cloisonnés. Il faut créer des lieux de rencontres, de promotion et d’exposition communs aux différentes disciplines, un espace de création et d’innovation inédit où se concentre un ensemble d’expertises professionnelles.

CGE : Si vous deviez choisir le décor imaginaire pour une prochaine signature architecturale, préféreriez-vous « Vingt mille lieues sous les mers », « Voyage au centre de la terre », « 7 ans au Tibet » ou « On a marché sur la lune » ? Expliquez nous les raisons, critères et/ou caractèristiques de votre choix ?
Z.Z. :
« 7 ans au Tibet » ou « On a marché sur la lune » : pour les sites majestueux où tout est à inventer.

CGE : Quelle est votre dernière folie personnelle ou professionnelle ?
Z.Z.
: Les magasins des archives départementales du nord, projet à énergie positive

Partager l'article avec votre réseau
Loading...