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LA CGE au sein de l’Alliance ATHENA

L’Alliance ATHENA, qui représente la communauté scientifique des sciences humaines et sociales, fait partie des…
Publié le 22 décembre 2014
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L’Alliance ATHENA, qui représente la communauté scientifique des sciences humaines et sociales, fait partie des cinq Alliances thématiques de recherche créées à partir de 2009 pour définir les priorités de la recherche en France. Elle rassemble aujourd’hui parmi ses membres un certain nombre d’opérateurs de la recherche : le CNRS, la CPU, l’INED, l’IRD, l’INRA, le CEA, et bien sûr la CGE, présente dès la création de l’Alliance en juin 2010.

L’Alliance ATHENA s’efforce de mieux faire reconnaître les SHS dans le paysage de la recherche en France, de favoriser leur développement et de stimuler les coopérations pour répondre aux nouveaux défis de la connaissance. Dans les deux dernières années, l’Alliance a notamment produit deux contributions écrites, sur la base de vastes concertations : l’une pour le programme Horizon 2020, l’autre pour l’agenda stratégique de la recherche. Elle a rédigé dix propositions tirées de ces travaux, concrétisant les réflexions menées en son sein (voir www.allianceathena.fr).

Ces dix propositions correspondent pleinement aux besoins identifiés de la recherche en SHS dans les grandes écoles françaises. Elles concernent tout autant la nécessité d’accroître les moyens, d’adapter les dispositifs de soutien aux projets, et de mieux intégrer les SHS dans les programmes de recherche en général. Au sein des grandes écoles comme ailleurs, les SHS apportent en effet une contribution spécifique dans la compréhension des phénomènes humains, dans la conscience que la société peut avoir d’elle-même, dans les réponses scientifiques à apporter aux grands défis contemporains.

Une difficulté pour nous est de bien circonscrire le paysage de la recherche en SHS dans les écoles. Sur son site internet, l’Alliance Athena recense 1 900 enseignants-chercheurs sur les 28 000 au total en France, ce qui est loin d’être négligeable, surtout si l’on associe à ce nombre la qualité et la visibilité de cette recherche menée dans les écoles. Il existe depuis longtemps déjà des laboratoires reconnus dans certaines grandes écoles, mais peu nombreuses au départ, il faut le dire. Le mouvement d’internationalisation des grandes écoles, comme conséquence du processus de Bologne et du développement des standards d’évaluation et de certification, a entraîné une académisation du système au sens où les institutions, pour ressembler aux modèles des universités mondialisées, ont cherché à recruter des enseignants-chercheurs (là où l’on faisait intervenir souvent des professionnels) et à développer des activités de recherche, avec une production visible (articles, projets financés, etc.). Beaucoup d’équipes de recherches se sont ainsi constituées dans les écoles depuis deux décennies, la plupart du temps au sein d’organismes mutualisés avec d’autres établissements d’enseignements supérieurs ou organismes de recherche (comme au sein des structures du CNRS de type UMR), et dans des cadres de coopération internationaux.

Même si elle est plus présente dans les écoles de management ou plus généralement dans les écoles formant des professionnels en SHS, cette recherche se développe aussi dans les écoles d’ingénieurs (comme en témoigne le Réseau Ingenium – recherches en SHS dans les écoles d’ingénieurs). Une caractéristique de la recherche en SHS dans les écoles est sa pluridisciplinarité, due en partie à la nécessité de recruter au sein des équipes des spécialistes de différentes disciplines (par ex. : en sociologie, en économie, en gestion), pour couvrir différents domaines de spécialité.
Une autre caractéristique forte est l’approche thématique transversale plutôt que disciplinaire, autour des problèmes qui concernent les secteurs professionnels auxquels les écoles préparent leurs diplômés, qu’il s’agisse de l’industrie, de l’agriculture, de l’administration, de la santé ou de l’éducation, parmi d’autres. Ainsi la recherche se structure-t-elle autour de grandes questions clés comme la décision, le risque, les usages, l’innovation, etc., sur lesquelles les SHS sont attendues pour éclairer les progrès des sciences de la matière et des techniques. En ce sens elles contribuent à aider les SHS à prendre et occuper leur place dans le paysage de la recherche, conformément aux objectifs que poursuit l’Alliance ATHENA.

Denis Lemaître
professeur à l’ENSTA Bretagne

A propos de Denis Lemaître

Denis Lemaître est professeur à l’ENSTA Bretagne et chercheur en sciences de l’éducation au Centre de recherche sur la formation (EA 1410). Il dirige l’équipe de recherche « Formation et professionnalisation des ingénieurs » et le pôle SHS de l’ENSTA Bretagne. Ses recherches portent notamment sur l’enseignement supérieur et en particulier sur les politiques éducatives des grandes écoles. Il est expert auprès de la CTI et représentant de la CGE auprès du directoire de l’Alliance Athena.

Publications récentes en lien avec les SHS dans les grandes écoles :
LEMAITRE D. (2014). « Quelles finalités pour les sciences humaines et sociales dans la formation des ingénieurs ? » In Kalim, revue de l’Université d’Alger 2, p. 25-40.
LEMAITRE D. (2012). « Internationalisation des grandes écoles et réformes curriculaires », in MENDEZ A., TCHOBONIAN R. & VION A. (dir.), Travail, Compétences et Mondialisation. Les dynamiques sociétales en question, Paris, Armand Colin, collection Recherches, p. 113-125.
LEMAITRE D. (2011). « Professionnalisation et modèles professionnels dans les grandes écoles françaises », Recherche & formation, n°66, Ecole normale supérieure de Lyon, Institut français de l’éducation, p. 93-104.
LEMAITRE D. (2007). « La recherche en SHS dans les écoles d’ingénieurs : une sécularisation des humanités classiques ? », in FAUCHEUX M. & FOREST J. Les recherches en sciences humaines et sociales dans les écoles d’ingénieurs, Paris, Pétra, p. 62-73.
LEMAITRE D. (2003). La formation humaine des ingénieurs, Paris, P.U.F., 200 pages.

A propos de l’ENSTA Bretagne

Située à Brest, l’ENSTA Bretagne est un établissement public sous tutelle de la DGA (ministère de la défense), qui forme conjointement des ingénieurs civils et militaires. Les ingénieurs diplômés sont destinés à assurer, dans un environnement international, la conception et la réalisation de systèmes industriels complexes à dominante mécanique, électronique et informatique pour les secteurs innovants : le naval, l’automobile, l’aérospatiale, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), la défense, l’énergie… Elle offre également des formations de master, mastère spécialisé et doctorat. Elle déploie une importante activité de recherche au sein de trois pôles : mécanique, STIC et SHS. La recherche en SHS est menée au sein de l’équipe pluridisciplinaire « Formation et professionnalisation des ingénieurs », composante du Centre de recherche sur la formation (EA 1410).
www.ensta-bretagne.fr

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