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La communication, c’est du contenu

La communication est un monde de paradoxes. Activité fondamentale de nos vies, c’est aussi un…
Publié le 22 décembre 2014
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La communication est un monde de paradoxes. Activité fondamentale de nos vies, c’est aussi un secteur professionnel. Art de faire ancien, c’est l’un des symboles de notre modernité, avec ses médias, ses experts, ses dispositifs. On parle de la société de communication sans bien savoir ce qu’on entend par là, si on l’adore ou l’abhorre.

Nos diplômés sont en permanence confrontés à la communication en tant que personnes capables d’innovation, en tant que managers, en tant que citoyens. Un ingénieur doit avoir un rayonnement personnel et c’est ce à quoi les écoles comme les élèves sont le plus sensibles.
En réalité, c’est la qualité de son travail qui passe par des outils relationnels de plus en plus intimement liés à l’action ; l’animation de communautés fonde la création des objets, leur évaluation, leur promotion ; des métiers naguère autonomes entrent dans un continuum indiscernable. Dès lors, penser ce qui bouge devient fondamental : ce n’est pas seulement un moyen de faire passer des décisions déjà prises, mais un moyen de mieux décider.
Le Celsa fait de ces questions un objet de formation. Par-delà la nécessaire spécialisation, il s’agit de s’appuyer sur la recherche, très active dans ce domaine, pour cultiver le recul critique et stratégique et comprendre les normes et les processus qui émergent. Qui eût dit, en plein délire sur la dématérialisation, que le travail sur supports permettrait à un constructeur de matériels de reconquérir un marché passé sous le contrôle des acteurs du réseau ? C’était pourtant hautement prévisible pour qui portait quelque attention à l’histoire de l’écriture. La pédagogie développée en école, avec l’art de regarder ensemble la complexité des objets, est particulièrement efficace pour explorer sans préjugé ni précipitation ce monde en invention. Le Celsa a créé une chaire pour prolonger cette observation avec les acteurs de la société, de l’industrie, de la recherche. Il accueille un mastère spécialisé qui accompagne les jeunes entrepreneurs dans la communication et les médias, afin de participer à l’invention du monde industriel, économique et technique qui façonnera les sociétés. Toutes les écoles ne peuvent se donner des objectifs aussi ambitieux, mais elles gagnent à aborder la communication, comme toutes les autres disciplines, en tant qu’objet de savoir fondamental et stratégique. Leurs élèves, qui sont des vrais scientifiques, ne peuvent se satisfaire des seules recettes ou des effets de mode utopiques ou catastrophistes.
Tout cela demande une certaine dose d’ambition mais impose beaucoup de modestie, car la complexité de ces phénomènes interdit à coup sûr de prétendre les maîtriser.

Yves Jeanneret

Responsable de la chaire pour l’innovation et la création
d’entreprises dans la communication et les médias

A propos du CELSA

Le CELSA est rattaché à l’université Paris-Sorbonne et membre de la Conférence des grandes écoles (CGE). L’École forme aux métiers du journalisme, de la communication des entreprises et des institutions, du marketing et de la publicité, des ressources humaines, du management de la communication. Pionnière depuis sa création il y a plus de 50 ans, l’école a fait le pari d’une pédagogie interactive : double ancrage universitaire et professionnel, encadrement pédagogique et tutorats renforcés, alternance entre formation académique et stages pratiques, politique active d’ouverture sur l’international, souci de l’insertion des diplômés. Aujourd’hui, l’école affirme sa volonté de rester la référence dans ses champs de compétences en se mobilisant sur des principes d’humanisme, de performance et de réactivité.
En 2010, le CELSA a créé une chaire pour l’innovation et la communication dans les médias visant à animer une réflexion sur le rôle social de la communication et la place que joue cette activité structurante dans le développement social et économique.

 

Yves Jeanneret, Responsable de la Chaire pour l’innovation et la création d’entreprises dans la communication et les médias.
« Les transformations très importantes que connaît aujourd’hui le monde de la communication et des médias n’affectent pas seulement la technologie, mais avec elle les métiers, les rôles des uns et des autres, les phénomènes de pouvoir et de valeur et donc le sens même du geste de communiquer dans la société. Puisque la communication est une réalité essentielle des sociétés humaines, qu’il ne faut ni idéaliser ni stigmatiser, le dialogue entre universitaires, entrepreneurs et citoyens est crucial ».
Yves Jeanneret est professeur des universités à l’université Paris Sorbonne CELSA. Ancien élève de l’école normale supérieure de la rue d’Ulm, il est docteur en études littéraires et habilité à diriger les recherches en histoire et sémiologie de l’écriture et de l’image. Il a enseigné les lettres en collège et en lycée, a créé et dirigé le département Formation humaine de l’école des télécommunications (aujourd’hui Télécom Paristech) et enseigné dans le domaine de la communication scientifique (Télécom), de l’information et du document (Université Lille 3), des médiations de la culture et du patrimoine (Université d’Avignon) et des différents secteurs de la communication et des médias (Celsa).

Yves Jeanneret appartient au réseau franco-brésilien Médiations et usages sociaux des savoirs et de l’information et au réseau international Visual studies. Il codirige la revue Communication & langages et dirige la collection « Communication, médiation et construits sociaux » chez Hermès science publications.
Il a été invité à donner des conférences à Bruxelles, Québec, Milan, Barcelone, Budapest, Dublin, Rio de Janeiro, Los Angeles, Shanghaï, Delhi. Il a notamment publié Écrire la science : formes et enjeux de la vulgarisation (PUF), L’affaire Sokal ou la querelle des impostures (PUF), Y a-t-il (vraiment) des technologies de l’information (Presses du Septentrion), Penser la trivialité (Hermès), Where is Monna Lisa et autres lieux de la culture (Le Cavalier bleu). Ses recherches et celles qu’il dirige portent principalement sur le rôle des dispositifs d’information et de communication dans la circulation sociale des savoirs et des objets culturels, ainsi que sur les transformations de l’écriture liées à l’arrivée de la communication en réseau.

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