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La parole à François Bonvalet, directeur de Reims Management School (RMS)

PLONGÉE ET CONTRE-PLONGÉE DANS LES MÉTIERS DU LUXE ! Parler des métiers du luxe, c’est,…
Publié le 3 décembre 2011
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PLONGÉE ET CONTRE-PLONGÉE DANS LES MÉTIERS DU LUXE !

Parler des métiers du luxe, c’est, avant de pouvoir décrire le secteur, d’abord définir le concept, la notion même de « luxe ». De nombreux chercheurs se sont intéressés à la question et cette modeste contribution ne prétend pas faire la part des choses entre telle ou telle approche, mais se veut pragmatique.

Dans les différentes définitions du luxe, nous retrouvons trois piliers fondateurs
:

  • le raffinement : qui nous renvoie aux notions de goût (bon…), de délicatesse. Le luxe implique donc une certaine esthétique, un sens du beau ou du bon, une certaine culture et la connaissance pour le comprendre et y avoir accès ;
  • l’exceptionnel : le luxe ne peut s’entrevoir sans cette notion de rareté ; n’est pas luxueux, ce qui peut se posséder aisément, ce qui est commun ;
  • le coûteux : au sens de ce qui a de la valeur en soi, soit en raison de sa rareté, soit en raison du coût de fabrication, voire les deux.

Plus qu’un secteur d’activité, le luxe se définirait donc d’abord comme une notion pouvant s’appliquer, correspondre, à un type de produit ou de service. Car, s’il s’agissait vraiment d’un secteur, on pourrait aisément trouver des convergences entre une bouteille de champagne, un service de location de voiture avec chauffeur ou une montre horlogère suisse à complication. Or, le premier est aussi un produit agroalimentaire, distribué tantôt dans des réseaux confidentiels, tantôt dans les allées de supermarchés ; le second est un service qui, dans l’imaginaire collectif, représente un indéniable signe de réussite (la « voiture avec chauffeur ») ; enfin, le troisième se traduit par des objets rares, uniquement accessibles à quelques centaines, voire quelques dizaines de happy few, prêts et en capacité de débourser des centaines de milliers d’euros…pour avoir l’heure, mais quelle heure !

Peut-on encore parler de ce secteur, face à ce manque d’homogénéité. C’est la raison pour laquelle un de nos professeurs de Reims Management School, spécialiste du luxe, préfère parler « des luxes à la françaises » plutôt que du luxe.

On me pardonnera ce long propos liminaire, mais il est indispensable avant d’aborder les différents métiers qui s’ouvrent à nos diplômés, dans cet univers du luxe. Ce concept d’« univers » permet de dépasser l’idée de secteur, trop économique, pour aller vers une représentation plus globale et sans doute aussi plus marketing.

Un deuxième élément mérite d’être souligné : la notion de valeur, qui regroupe
:

  • d’une part, la valorisation économique : ce que cela coûte à produire, mais aussi ce que cela vaut et, par là-même, la valeur ajoutée qui en découle ;
  • d’autre part la valorisation psychologique, liée à la reconnaissance acquise par celui ou celle qui « consomme du luxe ». Ce que les spécialistes de marketing appellent « la valeur d’estime », pour faire le pendant à la « valeur d’usage », qui décrit ce à quoi doit concrètement répondre le bien ou le service consommé.

Il en découle que le bien ou le service de luxe est souvent cher et toujours lié à des marques qui le portent. Dans le luxe, on achète parfois l’usage, mais toujours l’estime qui lui est consubstantielle !

Les métiers de cet univers sont accessibles à la sortie d’une école de commerce, mais leur singularité viendra du bien ou du service lui-même, proposé par l’entreprise. Il n’est pas possible d’exercer dans cet univers sans avoir un attrait pour les produits ou services proposés. C’est bien entendu vrai de tout investissement professionnel, mais sans doute cela prend-il un éclairage particulier dans cet univers, eu égard en particulier à la force des marques et des images dans la perception du grand public. Les gens de marketing diraient dans la « force de l’imaginaire associé ».

Reste que les métiers les plus classiques sont ceux du commerce et du marketing. A titre d’exemple citons les positions de :

  • chef de produit : dont la fonction consiste à gérer un produit, voire une gamme de produits, en optimisant le couple produit(s) / marché(s), en lien avec d’une part la recherche et le développement et, d’autre part, les forces de ventes et les réseaux de distribution ;
  • responsable du marketing boutique : lié au réseau de distribution, c’est le concepteur et le garant de la mise en pratique des aménagements des points de vente d’un produit ou d’une gamme donnés, tant sur le plan national qu’international. Il doit être capable d’optimiser le concept de la marque et de l’adapter aux exigences du lieu d’implantation dans un souci de rentabilité.

Viennent ensuite les métiers transversaux, moins spécifiques, liés notamment à la finance et aux ressources humaines :

  • contrôleur de gestion : il est le garant de la constitution des produits et des charges de l’activité et, grâce à ses analyses, permet le suivi de la rentabilité des activités, par ligne de produit ou service, par marché, par pays, etc…
  • le DRH : il devra s’appuyer autant sur sa connaissance des qualités particulières attendues dans les profils recherchés, par rapport au produit ou service proposé, que sur des compétences purement RH.

Les métiers de la communication font aussi partie de la palette des débouchés des diplômés d’une école de commerce bien que dans la plupart des cas, les marques fassent appel à des agences extérieures pour concevoir leurs campagnes et fabriquer les outils de communication / promotion.

Enfin, dans une approche plus spécifique, citons les métiers de la relation client, qu’il s’agisse de ceux qui entretiennent du lien avec les clients ou de ceux liés à la promotion directe de la marque, dans lesquels les entreprises du luxe investissent beaucoup.

Cet univers rassemble l’ensemble des métiers auxquels forme une école de commerce et, pour des raisons d’image évidente, attire beaucoup de diplômé(e)s aujourd’hui ; la démonstration d’une expérience acquise en cours de formation est toujours un élément probant aux yeux d’un DRH à la recherche du meilleur profil.

C’est la raison pour laquelle chez RMS, nous cultivons notre légitimité à former ces profils. Forts de notre proximité avec une marque de luxe mondialement connue et reconnue, nous avons choisi de créer un « parcours luxe », ouvert aux étudiants nationaux et internationaux, qui, sur l’ensemble des métiers de la filière permet, outre les enseignements dédiés, d’accéder à des stages ou des apprentissages dans les grandes entreprises qui y opèrent.

Ensuite, le « pli vertueux » prend forme : les anciens diplômés occupant des fonctions opérationnelles dans des entreprises de l’univers du luxe, peuvent tout naturellement transmettre à ceux qui leur succèdent sur les bancs de l’école les enseignements adaptés et professionnalisés grâce à leurs interventions.

Dans une économie qui peine aujourd’hui à pallier une absence de visibilité sur la plupart des marchés, le luxe semble pour l’instant consolider des positions assez fortes et de fait renforce son attractivité auprès de nos diplômés. La bonne nouvelle est que, dans cet univers créateur permanent de valeur, un parcours dans une grande école de commerce peut parfaitement permettre un bel investissement professionnel, pour autant que l’école en question ait une vraie légitimité à y faire valoir.

François Bonvalet
Directeur de Reims Management School (RMS)

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