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La parole à Michel Rollin, directeur général de l’ESC Saint-Etienne et animateur du groupe de travail Relations entreprises du Chapitre

Plus que jamais, les grandes écoles de commerce et de management doivent réfléchir à de…
Publié le 3 janvier 2012
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Plus que jamais, les grandes écoles de commerce et de management doivent réfléchir à de nouvelles façons de renforcer leurs liens avec les entreprises. Sur fond de technologie, d’innovation et de coopération.

Dans l’univers de plus en plus concurrentiel de l’enseignement supérieur en management, les grandes écoles de commerce et de management françaises ne doivent pas oublier leur origine et perdre de vue leur identité. Pour la plupart issues du monde consulaire, elles ont été créées par des chefs d’entreprises pour servir l’entreprise. Pour les autres, elles sont la plupart du temps possédées et dirigées par des entrepreneurs, ce qui revient au même. Leurs relations avec le monde de l’entreprise, qui ont résulté de cette filiation, leur ont ainsi permis de construire et d’affirmer au cours des dernières décennies un positionnement puissant et durable, fondé sur leur collaboration étroite avec les milieux économiques et industriels et sur leur capacité souvent encore inimitée à professionnaliser les étudiants qu’elles ont formés.

Aujourd’hui cependant, sous la pression de l’environnement institutionnel et de la demande de plus en plus sélective des entreprises en matière de compétences, les écarts de pratiques relationnelles avec ces dernières tendent à se réduire entre les différents acteurs. Il faut par exemple constater les efforts réalisés par l’université dans ce domaine, pour qui la professionnalisation de ses étudiants s’impose comme priorité politique et stratégique. Ce phénomène est d’ailleurs renforcé par la rareté croissante des financements traditionnels que connaissent la plupart des institutions qui se tournent massivement vers l’entreprise comme source principale de ressources nouvelles.
L’enjeu pour les grandes écoles françaises, qu’elles soient de commerce et de management mais aussi d’ingénieurs, est donc de trouver les moyens de préserver voire d’accentuer leur avantage concurrentiel sur ce terrain pour les années à venir. Il y a pour cela plusieurs voies possibles.

La première voie consiste à partager les bonnes pratiques entre ces écoles qui font partie d’une même communauté et qui ont par conséquent à œuvrer ensemble pour défendre leur identité commune. Dans leurs relations avec les entreprises, leur stade de développement et leur niveau de savoir-faire et de techniques sont encore assez disparates et il s’agit ici de tenter d’amener au meilleur niveau celles, les plus petites notamment, qui ont encore à progresser sur ce terrain. C’est l’objet central des rencontres annuelles des « Services Entreprises », qui rassemblent en décembre plus d’une centaine de directeurs et de collaborateurs de ces écoles pour deux journées d’échanges et de confrontation de points de vue.

La seconde voie consiste à innover. Lors de ces rencontres, on mesure clairement que les pratiques traditionnelles atteignent leurs limites et qu’elles doivent s’enrichir de nouveaux savoir-faire dans lesquels la technologie prend une part croissante : intégration stratégique des réseaux sociaux, community management, recrutement 2.0, outils internet de veille, etc. La demande des professionnels des écoles sur ces expertises est très forte et l’intervention très demandée et appréciée de « technologues » dans ces conférences est à ce sujet symptomatique. Au-delà de ces questions techniques, il s’agit bien, on l’a compris, de repenser globalement les relations avec les entreprises. Des processus d’innovation doivent donc se mettre en place. Dans chaque école certainement. Collectivement ?

Ce pourrait être la troisième voie qui consisterait à mutualiser certaines pratiques et certains outils mais aussi à développer en commun les processus d’innovation évoqués plus haut. Utopie ? Nous pourrions parier que la pression concurrentielle y conduira tôt ou tard !

En attendant, nous nous féliciterons du succès constant de nos rencontres annuelles et surtout, de ce que, pour la première fois en décembre 2012, y participeront des écoles d’ingénieurs.

Michel Rollin
Directeur général de l’ESC Saint-Etienne
et Animateur du GT Relations entreprises du Chapitre

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