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L’EPF décline ingénieurE au féminin depuis 90 ans

Plus de 7200, c’est le nombre de femmes ingénieures diplômées par l’EPF depuis sa création…
Publié le 22 octobre 2014
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Plus de 7200, c’est le nombre de femmes ingénieures diplômées par l’EPF depuis sa création en 1925. A l’aube de ses 90 ans, zoom sur une école forte d’une histoire singulière et d’un développement exemplaire, avec aujourd’hui 1 700 étudiant-e-s, sur 3 campus, à Sceaux, Troyes et Montpellier.

Sous le buste de la fondatrice de l’EPF, Marie-Louise PARIS

Une histoire singulière
L’EPF est née de la volonté d’une pionnière, Marie-Louise Paris, l’une des premières femmes diplômées d’une école d’ingénieur, en 1922. Face aux besoins croissants d’ingénieurs juste après la 1ère guerre mondiale, elle décide de créer une école réservée aux femmes puisque très peu d’écoles acceptaient alors de les former : l’Institut Electromécanique Féminin naît en 1925 grâce à la farouche détermination et force de conviction de cette passionnée des sciences et technologies. Férue d’aéronautique, elle décide ensuite d’élargir les enseignements proposés et change le nom de l’établissement en 1933 qui devient l’Ecole Polytechnique Féminine. En 1938, l’EPF est habilitée à délivrer le Diplôme d’ingénieur par la CTI, avant d’obtenir la tutelle du Ministère de l’Education Nationale en 1943. Forte de la reconnaissance croissante des industriels, l’école poursuit son développement et forme dans les années 70 la moitié des ingénieures diplômées en France.
En 1994, l’école devient mixte et ne décline plus son sigle. Mais elle reste fidèle à ses origines en accueillant aujourd’hui près de 40 % d’étudiantes contre 17 % en moyenne dans les autres écoles d’ingénieurs. Sa vocation est respectée grâce à son statut de Fondation reconnue d’utilité publique, dont l’objet principal est de valoriser la diversité dans le monde de l’ingénieur, en renforçant particulièrement la présence et la reconnaissance de la femme dans les métiers de l’ingénierie et les fonctions de management.

Des actions particulières
L’école continue donc d’agir en faveur de la promotion du métier d’ingénieurE, avec des actions spécifiques auprès des lycéennes et étudiantes, ainsi qu’à travers des partenariats, en particulier avec l’association « Elles bougent » (visites de sites industriels, de salons professionnels comme Le Bourget ou le Mondial de l’Automobile, Forum « Réseaux et Carrières au féminin », etc.) ou la CDEFI pour la campagne « Ingénieuses » chaque année en mars. Des conférences sont régulièrement organisées pour valoriser des « Parcours d’IngénieurEs ». Certaines traitent également de la thématique égalité professionnelle femme / homme sur laquelle l’EPF s’engage au quotidien. Un blog a été créé pour sensibiliser sur les stéréotypes de genre, avec un ton humoristique décalé : http://touslesjours8mars.tumblr.com/
L’EPF fédère également sa communauté féminine autour de certains événements, comme la course La Parisienne : depuis 4 ans, une équipe composée d’une cinquantaine d’élèves, diplômées et membres du personnel de l’EPF se mobilisent pour cette course qui permet de financer des projets de recherche sur le cancer du sein, en partenariat avec la Fondation pour la Recherche Médicale.
Par ailleurs, la Fondation EPF œuvre pour « concourir à la formation supérieure des femmes dans les domaines scientifiques et techniques ». Ce projet a l’ambition de relever un défi essentiel, éveiller la vocation aux métiers de l’ingénieur en levant les obstacles – financiers, culturels et sociaux – qui, aujourd’hui encore, freinent l’accès des jeunes filles à l’enseignement supérieur.

En France, des bourses d’études « Marie-Louise Paris » ont été créées en hommage à la fondatrice de l’école. Elles sont attribuées à des étudiantes intégrant l’école sur des critères sociaux (boursières CROUS) et de mérite (résultats aux concours d’entrée à l’EPF et au bac).

A l’international, l’EPF a lancé en 2012 le programme « IngénieurEs en Afrique » qui répond aux attentes des organisations publiques et privées africaines soucieuses de mettre en œuvre une politique de mixité et de promouvoir ainsi l’accès au marché du travail de femmes cadres et dirigeantes africaines francophones. Plusieurs grandes entreprises et l’Agence française pour la francophonie soutiennent ce programme, en partenariat avec 2iE au Burkina-Faso. Sur le plan académique, ce programme est un véritable succès. Il permet à une vingtaine de jeunes africains, majoritairement des jeunes filles, d’accéder à un niveau de formation scientifique, économique et humaine afin de poursuivre leurs études, à l’issue d’un cycle préparatoire de 2 ans, au sein d’établissements principalement africains.

La parité, une priorité pour Grenoble INP

Avec 43 % de filles parmi ses nouvelles recrues (soit 10 points de plus qu’à la rentrée précédente), la Prépa de Grenoble INP explose les compteurs et entrevoit pour la première fois de près la parité !
Ces chiffres enthousiasmants sont le résultat d’une action volontariste de notre établissement pour encourager les jeunes filles à ne pas hésiter à s’engager dans des études scientifiques. Mais ils ne sauraient faire oublier que la route est encore longue vers la parité dans les filières d’ingénieur.
En effet, malgré de lents progrès, les femmes sont toujours sous-représentées dans les métiers scientifiques et techniques, tout particulièrement de haut niveau. De nombreuses actions sont menées pour lutter contre cette situation par diverses institutions nationales et internationales. Alors que le nombre de jeunes s’engageant dans les filières scientifiques et techniques est insuffisant pour subvenir aux besoins de la France en ingénieurs et techniciens dans les années à venir, le manque d’enthousiasme des filles prive société de nombreux talents !
Pour inverser la tendance, Grenoble INP a créé la fonction de « chargé de mission équité femmes-hommes » que j’occupe depuis deux ans. Dans ce cadre, ma mission est de développer et de multiplier les actions déjà existantes afin de parer au désintérêt des filles pour les filières scientifiques, et de ce fait réduire l’écart entre le nombre de filles et de garçons dans nos écoles.
Outre le travail de promotion réalisé par les écoles elles-mêmes, Grenoble INP engage en effet régulièrement des campagnes d’information et de promotion des études d’ingénieur auprès de jeunes filles lycéennes. Citons par exemple la Journée Femme IngénieurE de Grenoble INP, dont la seconde édition a été récompensée à la cérémonie Ingénieuses’14, le 12 juin 2014 à Paris en présence de Geneviève Fioraso, Secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. L’événement, qui s’est déroulé le jeudi 20 février 2014, avait rassemblé des étudiants (dont un certain nombre de garçons !), des enseignants, mais aussi des représentants d’institutions et d’entreprises. Plusieurs associations telles que l’Association pour la Parité dans les Métiers Scientifiques et Techniques (APMST), l’association « Elles Bougent », Grenoble INP Alumni Au Féminin, l’association « Ingénieur-e et Technicien-ne Demain » Objectif Pour l’Emploi étaient également présentes. A noter que Grenoble INP accueillera la journée de l’association « Elles bougent » le 26 mars 2015.

Isabelle Schanen
Chargée de mission équité hommes-femmes également
directrice de la Prépa des INP de Grenoble

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