Accueil 5 Du côté des écoles 5 L’EPF et l’Afrique : 50 ans d’engagement au service de la formation des femmes

L’EPF et l’Afrique : 50 ans d’engagement au service de la formation des femmes

L’EPF, forte de sa tradition de formation des filles aux métiers de l’ingénieur, a accueilli…
Publié le 22 mars 2015
Partager l'article avec votre réseau

L’EPF, forte de sa tradition de formation des filles aux métiers de l’ingénieur, a accueilli tout au long de son histoire des jeunes Africaines qui ont, par la suite, contribué au développement de leurs pays respectifs, en créant leurs entreprises ou en accédant à des fonctions éminentes dans les entreprises et dans les gouvernements d’Afrique francophone.

Les premiers contacts institutionnels de l’EPF avec l’Afrique ont démarré formellement en 2004, avec l’ESMT (Ecole supérieure Multi-nationale des Telecoms), une école créée dans les années 60 par un consortium de 7 pays pour participer au déploiement des TIC en Afrique de l’Ouest, basée à Dakar. Sa structure d’école internationale, recrutant des étudiants provenant de toute l’Afrique francophone, et son ambition pour le continent africain, nous ont rapidement mené à coopérer sur un projet de création d’un cycle préparatoire scientifique, à Yaoundé au Cameroun, à la demande du lycée VOGT, d’excellente réputation. La ‘prépa VOGT’ est née en 2006, grâce à un partenariat pédagogique avec ESMT, EPF, et deux autres écoles d’ingénieurs françaises : ESIGELEC et 3IL. Ces écoles partenaires se sont engagées à suivre la formation préparatoire par une participation aux moments clés de la prépa VOGT : accueil annuel des nouveaux étudiants, participation aux jurys et à l’évaluation finale du programme.

L’objectif était de créer une formation scientifique de haut niveau pour des élèves talentueux visant des carrières d’ingénieur, à moindre coût pour leurs parents, grâce à un premier cycle préparatoire réalisé au plus près des familles et à une orientation en cycle d’ingénieur des élèves vers des institutions d’enseignement africaines (ESMT, Université de Yaoundé, Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire..) ou françaises (vers les 3 partenaires de départ mais aussi, par le biais des concours, vers d’autres structures).

La prépa VOGT accueille aujourd’hui une quarantaine d’étudiants camerounais sur deux ans, une quinzaine d’entre eux intègrent chaque année, en cycle ingénieur, l’un des 3 campus de l’EPF. Ils obtiennent de très bons résultats académiques, certains d’entre eux se destinent au doctorat après leur diplôme d’ingénieur.

Un premier bilan de cette opération a montré que fort peu de filles – pourtant très présentes dans le secondaire scientifique des lycées africains – fréquentent cette filière sélective. Or les femmes cadres ont un rôle central à jouer dans un continent africain en développement et les grandes entreprises en particulier reconnaissent l’urgence de les associer à leur encadrement. Le frein économique et social, doublé d’une réticence des parents à laisser s’éloigner leurs filles, provoque donc une vraie ‘perte de chance’ pour les jeunes Africaines.

L’EPF a donc initié un nouveau programme, ‘IngénieurEs en Afrique’, de type cycle préparatoire, en partenariat avec 2iE, Institut International d’Ingénierie de l’eau et de l’Environnement implanté au Burkina Faso. C’est aussi l’une des seules écoles d’ingénieurs d’Afrique subsaharienne habilitée par la CTI à délivrer le titre d’ingénieur. Ce programme qui vise en particulier les jeunes filles, par le biais de financements ciblés d’entreprises-sponsors, a démarré en septembre 2012, avec l’aide d’entreprises comme Areva, EDF, Agrekko, Cofely-Inéo, dans le domaine de l’énergie, Devoteam pour l’informatique, d’une PME, Paritel Telecom, appuyées par les Fondations EPF et 2iE et quelques financeurs institutionnels dont l’AUF.

Les premiers étudiants sortis de ce cycle préparatoire en juin 2014 (17 élèves dont 89 % de filles dans cette première promotion) ont trouvé une suite d’études chez 2iE, à Ouagadougou, ou dans d’autres universités/écoles d’ingénieurs africaines ou françaises. Trois étudiantes ont intégré l’EPF en septembre 2014, grâce à une bourse de la Fondation EPF et l’aide d’entreprises, pour y achever leurs études d’ingénieur-e.

Le développement des promotions formées chez 2iE à Ouagadougou devrait se poursuivre, et nous cherchons activement des sponsors pour accueillir tous les ans de nouvelles candidates, le plus souvent issues de milieux défavorisés mais pleines de talent ! Nous travaillons également avec notre partenaire 2iE, à élargir le cercle des établissements d’accueil, tant en Afrique qu’en France, voire dans d’autres pays francophones afin d’assurer la poursuite de la formation scientifique de nos élèves.

Enfin, un partenariat déjà actif de l’EPF avec Passeport Avenir (qui mobilise des tuteurs d’entreprise pour le mentorat d’élèves socialement défavorisés en France) pourrait s’élargir, en 2015, aux élèves des programmes menés avec nos partenaires africains, pour leur permettre d’avancer sur toutes les composantes de leur projet professionnel.

Odile Sarralié
Responsable du cycle L

L’auteur : Odile Sarralié a une formation d’Ingénieur et a exercé pendant 11 ans à différents postes : ingénieur bureau d’Etudes puis Ingénieur d’Affaires dans la société Fluent, éditeur de logiciels Mécanique des Fluides. Après avoir passé l’agrégation de mécanique, préparée à l’ENS Cachan, elle a rejoint il y a 4 ans l’EPF en tant responsable du cycle préparatoire puis du cycle L. En charge des programmes de la formation généraliste, d’enseignements et du suivi des élèves de première à 3ème année, elle participe aux jurys locaux des classes préparatoires africaines partenaires de l’EPF, recrute et elle suit les élèves africains qui intègrent l’EPF.

A propos de l’EPF

L’EPF est une grande école formant des ingénieur-e-s généralistes innovants, responsables et de dimension internationale. Depuis 1925, l’école valorise la diversité au service de l’excellence, avec 9 200 alumni, dont 80% de femmes. L’ex-Ecole Polytechnique Féminine est mixte depuis 1994 et ne décline plus son sigle. Aujourd’hui, 1 700 élèves et apprentis (dont près de 40% de filles) sont formés sur 3 campus, à Sceaux, Troyes et Montpellier. Fondation reconnue d’utilité publique, l’EPF est membre de la CGE, de la CDEFI et de l’UGEI. Ses diplômes sont habilités par la CTI (Commission des Titres d’Ingénieurs).

Partager l'article avec votre réseau
Loading...