Accueil 5 Recherche & Transferts 5 2011 : 250ème anniversaire de l’enseignement vétérinaire, Claude Bourgelat, le précurseur, et les Écoles vétérinaires de la CGELes Écoles vétérinaires de la Conférence des grandes écoles

2011 : 250ème anniversaire de l’enseignement vétérinaire, Claude Bourgelat, le précurseur, et les Écoles vétérinaires de la CGELes Écoles vétérinaires de la Conférence des grandes écoles

Claude Bourgelat, écuyer et éducateur, fils d’un notable lyonnais, naît à Lyon le 11 novembre…
Publié le 3 février 2011
Partager l'article avec votre réseau

Claude Bourgelat, écuyer et éducateur, fils d’un notable lyonnais, naît à Lyon le 11 novembre 1712. Qualifié par certains de visionnaire et de bienfaiteur de l’humanité, son nom et son oeuvre restent néanmoins parfois méconnus. Voltaire lui fit un bien bel éloge en 1771 : « J’admire surtout votre modestie éclairée… Plus vous savez et moins vous assurez. Vous ne ressemblez pas à ces physiciens qui se mettent à la place de Dieu et qui créent un monde avec la parole. Vous avez ouvert, Monsieur, une nouvelle carrière par la voie de l’expérience ; vous avez rendu de vrais services à la société : voilà la bonne physique ». L’année 2011 et ce 250ème anniversaire de l’enseignement vétérinaire seront sans nul doute une belle occasion de les faire connaître au plus grand nombre.

En ce sens, revenons sur quelques éléments d’histoire. Très tôt, Bourgelat mentionne son désir de fonder un enseignement vétérinaire, dans le premier tome de son second ouvrage paru en 1750 : les Éléments d’hippiatrique. Dans la préface, il écrit en effet : « Ceux qui se destinent à cultiver l’hippiatrique n’acquerront jamais le degré suffisant d’instruction tant qu’on ne formera point d’établissements, qu’on ouvrira pas d’Écoles pour les instruire ». En 1761, le gouvernement de Louis XV souhaite encourager la lutte contre les maladies du bétail, la protection des pâturages et l’instruction des paysans. Henri-Léonard Bertin, grand ami de Bourgelat et bientôt ministre d’État propose la création d’une école vétérinaire à Lyon, dont la direction est confiée à Bourgelat. En 1764, un arrêt royal désigne Bourgelat comme « Directeur et Inspecteur Général de l’École Vétérinaire de Lyon et de toutes les Écoles vétérinaires établies et à établir dans le royaume ». En 1765, Bertin favorisa encore la création de l’École d’Alfort. Bourgelat et Bertin apparaissent donc bien comme les co-fondateurs de la profession vétérinaire.

C’est à Lyon, puis à Alfort que furent formés tous les fondateurs des écoles vétérinaires européennes au cours de la fin du 18ème siècle, soit des Français qui s’expatrièrent, soit des étrangers missionnés pour venir y apprendre les fondements du nouvel Art vétérinaire. Plus tard, des descendants plus lointains de Bourgelat allèrent créer les premières écoles  sur les autres continents, souvent au gré des zones d’influence de ces pays…

En France, tout vétérinaire entrant en fonction doit faire le serment de Bourgelat, tout comme les médecins font le serment d’Hippocrate.

Mais l’héritage légué par Bourgelat ne s’arrête pas à la médecine animale. Il est le pionnier du concept mondialement connu de nos jours sous la formule « One health ». C’est dans l’Encyclopédie qu’il lance les premières bases de la biopathologie comparée, puis en publiant de nombreux articles et ouvrages…

  • En 1755, il écrit : « La médecine de l’homme est utile à celle du cheval et réciproquement ».
  • En 1756, il écrit : « L’analogie de mécanisme du corps de l’homme et de l’animal, (…), est véritablement constante, s’éloigner de la route qui conduit à la guérison de l’un et chercher de nouvelles voies pour la guérison de l’autre, c’est s’exposer à tomber dans des écarts criminels ».
  • En 1761, il affirme : « Nous nous estimerons trop heureux si les personnes à qui la vie des hommes est confiée, persuadées des progrès que leur art peut attendre encore de la médecine comparée, daignait nous mettre à portée d’éprouver, (…), sur des animaux ce que la prudence ne leur permet pas de tenter sur la nature humaine ».
  • En 1777, il confirme les principes : « Nous avons connu l’intimité des rapports qui existent entre la machine humaine et la machine animale, rapports qui sont tels que l’une et l’autre médecine s’éclaireront et se perfectionneront mutuellement ». Et, « Les portes de nos Ecoles sont ouvertes à tous ceux qui, chargés par état de veiller à la conservation des hommes, auront acquis, (…), le droit d’y venir interroger la nature, chercher des analogies et vérifier les idées dont la confirmation peut être utiles à l’espèce humaine ».

24 janvier 2011, « l’Année mondiale vétérinaire est officiellement ouverte ! »

« Vet for health, Vet for food, Vet for the planet ! »
« Vétérinaire pour la santé, pour l’alimentation et pour la planète ! »

Ouverture par John Dalli, commissaire européen « Santé et Protection des consommateurs », lors d’une cérémonie qui s’est déroulée le 24 janvier à Versailles, là même où le roi Louis XV a voulu la création de l’École vétérinaire de Lyon, puis de celle d’Alfort, par son écuyer Claude Bourgelat,.

Quelques 800 vétérinaires du monde entier, représentatifs de tous les secteurs : recherche, médecine des animaux, industrie, environnement, enseignement, organisations internationales …, avaient fait le déplacement. Au cours de cette cérémonie de grande qualité, dont l’organisation avait été confiée à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, après une présentation historique de la création de la profession et de la formation scientifique vétérinaire, sont notamment intervenus à la tribune :

  • Margaret CHAN, Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « vétérinaire pour la santé »,
  • Jacques DIOUF, Directeur général de la Food and agriculture organization (FAO), « vétérinaire pour l’alimentation »,
  • Jean-Christophe VIE, Directeur-adjoint du programme pour les espèces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), « vétérinaire pour la planète »,
  • Ron DEHAVEN, Vice-Président de l’Association américaine de médecine vétérinaire,
  • Michel CARRIER, Doyen de la Faculté de médecine vétérinaire de St Hyacinthe (Canada), qui célébrait en même temps les 125 ans de cette « École fille de Lyon ».

De nombreux évènements vont se dérouler, tout au long de l’année 2011, dans près de 120 pays, visant à rappeler au grand public, mais aussi aux politiques et aux institutionnels, que les vétérinaires, dignes héritiers de Claude Bourgelat, promoteur de la « biopathologie comparée », sont désormais les premières sentinelles veillant à éviter le développement des maladies animales pouvant se transmettre à l’homme (« One World, One Health ») mais également des acteurs incontournables d’une relation homme/animal durable et solidaire à travers la planète « One World One Health », depuis 250 ans au service de la santé animale et humaine !

En savoir plus sur Vet 2011…   /   En savoir plus sur « One World, One Health »…

Parmi les événements de l’année 2011, VetAgroSup, berceau de ce qu’est aujourd’hui la médecine vétérinaire (laquelle est, au service des hommes et des animaux), organise , du 13 au 15 mai 2011, la seconde conférence internationale sur l’enseignement vétérinaire. Ce rendez-vous sera important car à cette occasion, plus de 400 participants, doyens de facultés et d’écoles mais aussi les plus hauts responsables politiques de nombreux pays, s’accorderont à valider un cursus minimal de formation pour les vétérinaires dans le monde entier. Cet engagement sera majeur puisqu’il permettra ensuite de mieux garantir que les vétérinaires, partout dans le monde, assurent une qualité suffisante de suivi des animaux pour minimiser les risques de zoonoses et de contrôle des denrées d’origine animale pour assurer une qualité sanitaire indispensable. Cette conférence sera placée sous le haut patronage de Michel Barnier, commissaire européen et de Bernard Vallat, directeur général de l’OIE.

 

Points de vue – Qu’avons-nous à apprendre des animaux ?

Stéphane Martinot - Directeur général de VetAgro Sup

Stéphane Martinot, directeur général de VetAgro Sup

Les animaux jouent un rôle majeur dans la vie des hommes, de même que l’ensemble du vivant qui nous entoure. On connait évidemment leur impact sur le comportement humain, mais on connait moins leur importance dans l’équilibre de la société. Plus largement, l’influence des animaux sur de nombreux pans de la vie humaine est colossale, depuis les considérations de santé humaine (60% des maladies infectieuses humaines les plus récentes sont d’origine animale), de survie des populations dans toutes les régions du monde, jusqu’à la manière dont ils interagissent avec l’environnement.

Jean-Paul Mialot - Directeur général de l'ENVA

Jean-Paul Mialot, directeur général de l’ENV Alfort

Cette question est complexe pour y répondre seuls quelques exemples pourraient être donnés :
– Les animaux nous montrent en particulier de nombreuses capacités d’adaptation à diverses conditions rencontrées sur toute la planète, et il y a encore beaucoup à découvrir ;
– Si le rôle social des animaux de compagnie est de plus en plus important, leurs aptitudes pourraient nous aider davantage pour accompagner les hommes dans des situations de catastrophe ou de handicap ;

– La connaissance des maladies animales permet aussi de mieux comprendre des maladies humaines, certaines maladies animales sont ainsi des modèles indispensables pour la recherche médicale…

Mais, il ne faut pas oublier que si le vétérinaire assure la santé des animaux, il est aussi le garant leur bien-être. Par ailleurs, le vétérinaire n’est pas que le médecin des animaux (cf. les informations sur 2011, année mondiale vétérinaire), les nombreux métiers qu’il exerce sont en fait souvent des activités essentielles pour la santé publique comme le montre bien le slogan de l’année vétérinaire.

Alain Milon - Directeur général de l'ENVT

Alain Milon, directeur général de l’ENV Toulouse

Les vétérinaires vivent et apprennent chaque jour des animaux ! Santé animale et santé publique se conjuguent au singulier avec comme interface et acteur majeur le vétérinaire. Que l’année 2011 soit l’occasion de le rappeler à chacun au travers de VET2011 !

Quel animal… que l’Homme ! Depuis toujours, l’Homme utilise l’animal pour son alimentation, son divertissement, sa protection ou son travail. Il en dépend également de plus en plus, dans nos sociétés modernes, pour sa santé. Dans sa variété, le monde animal est un miroir pour l’Homme, car de nombreuses maladies animales spontanées sont des modèles d’étude en pathologie comparée. Il est également un compagnon bienvenu dans le développement de médicaments, et plus généralement dans le vaste domaine de la recherche en santé publique. Objet de culte chez les Egyptiens, source de protéines depuis le néolithique, sujet d’études de la biologie moderne aidant le chercheur à découvrir et apprivoiser les lois de la nature ou compagnon apprécié et choyé de la vie moderne, l’animal aide l’Homme à mieux comprendre ce qu’il est. Préserver la biodiversité animale et apprendre chaque jour de l’animal, c’est comprendre et sauvegarder l’essentiel et la richesse que nous ont légués trois milliards d’années d’évolution biologique. La préservation de l’animalité c’est avant tout celle de l’humanité !

Les Écoles vétérinaires de la Conférence des grandes écoles

Elles sont toutes placées sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire.

VetAgro Sup est né le 1er janvier 2010 de la fusion de l’École nationale vétérinaire de Lyon, l’École nationale d’ingénieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand et l’École nationale des services vétérinaires. Institut d’enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de environnement, VetAgro Sup est implanté sur les deux régions Auvergne et Rhône-Alpes et place au premier rang de ses objectifs la formation de vétérinaires et d’ingénieurs, la production de connaissances et l’appui aux acteurs économiques dans les domaines de l’alimentation, de la santé animale, des sciences agronomiques et de l’environnement. VetAgro Sup forme les étudiants autour des multiples activités professionnelles vétérinaires et agronomiques (santé animale, santé publique, protection et sécurité animale, protection environnementale, nutrition et science de aliments, etc.).
Avec 1 200 étudiants, et 120 enseignants-chercheurs réunis dans cette aventure, VetAgro Sup propose un ensemble de formations de haut niveau dans le domaine du vivant, lisible et compétitif à l’échelle nationale, européenne et internationale.
En savoir plus sur VetAgro Sup…

L’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) est un établissement public administratif qui est implanté sur 3 sites :
– le site historique de Maisons-Alfort, créé par C. Bourgelat en 1765,
– le site de Champignelles dans l’Yonne, consacré aux productions animales, depuis plus de 30 ans maintenant,
– le site de Dozulé dans le Calvados, créé en 1999, consacré à l’imagerie et à la médecine sportive des équidés.
L’ENVA accueille 700 étudiants vétérinaires en formation (600 en formation initiale) avec 80 enseignants-chercheurs, 60 chercheurs, environ 260 IATOS et de nombreux vacataires.
Elle comprend 11 unités de recherche dont 5 UMR avec l’ANSES, l’INRA ou l’Université ; elle est membre fondateur du PRES Université Paris-Est. En savoir plus sur l’ENVA…

L’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, une école intégrée dans de nombreux réseaux et ouverte sur le monde.
Créée en 1828, l’ENVT est la plus ancienne des grandes écoles toulousaines. Elle est, depuis sa création, à la fois ouverte sur son environnement urbain mais également sur l’espace rural du grand sud-ouest au travers de ses activités cliniques (centre hospitalier et cliniques ambulantes).
Par ses activités de recherche, elle a acquis de longue date une renommée internationale que sa communauté entretient avec intelligence et efficacité. Associée à d’autres établissements au sein de pôles régionaux, elle entretient, au plan national, des rapports privilégiés avec l’Institut national de la recherche agronomique, dont plusieurs unités mixtes de recherche sont présentes sur son campus. Partenaire du pôle de compétences Toulouse Agri Campus et des pôles de compétitivité, Agrimip Innovation et Cancer Bio Santé, elle coopère dans le cadre du processus RFDI (Recherche, formation, développement et dimension Internationale) et comme membre fondateur du 2ème dispositif de recherche et de formation agronomique au monde et 1er au niveau européen, le consortium Agreenium.
Intégrée dans le PRES « Université de Toulouse », avec l’Institut national polytechnique de Toulouse, dont elle devient membre en 2010, elle entre dans une logique d’ « Université de Grandes Ecoles ». Elle n’échappe, malgré tout, pas aux dimensions culturelles régionales qui ont forgé son identité, faite d’ouverture, de réactivité et de valeurs sportives. Elle reste attachée aux terroirs, en tant qu’espaces économiques et lieux de vie, dont le praticien vétérinaire est un acteur économique essentiel.
L’ENVT, c’est aussi un lieu d’épanouissement, sur un campus de 56 hectares, hébergeant un centre équestre, une cité étudiante, un restaurant universitaire, un cercle des élèves et de nombreuses associations étudiantes.
C’est une école où il fait bon étudier, dans une qualité de vie bien connue dans le Sud-Ouest !
En savoir plus sur l’ENVT…

ONIRIS, l’Ecole nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation Nantes- Atlantique, est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche, né le 1er janvier 2010, de la fusion de l’Ecole nationale vétérinaire de Nantes (ENVN) et de l’Ecole nationale d’ingénieurs des techniques des industries agricoles et alimentaires (ENITIAA). Ancré dans son territoire et ouvert sur l’espace européen, ONIRIS forme plus de 1 100 élèves notamment dans les cursus de docteur vétérinaire ou d’ingénieur qui, tout en demeurant spécifiques, vont interagir de façon à apporter une valeur ajoutée à chacun d’entre eux dans l’optique d’une diversification des métiers et d’une meilleure employabilité. Grâce à son accréditation à délivrer le doctorat, au « passeport recherche » destiné à ses étudiants et à son offre de masters, ONIRIS possède un dispositif très attractif de formation par et à la recherche, en articulation avec les différents instituts de recherche. L’École est insérée dans le PRES des Pays de la Loire dont elle est membre fondateur, dans le pôle de compétences Ouest du ministère de l’Agriculture, et s’intégrera dans Agreenium.
En savoir plus sur ONIRIS…

Partager l'article avec votre réseau
Loading...